Transformée pendant un peu plus d’un an en site d’exposition de street art avec bar et espace culturel, l’ex-clinique Saint-Gatien de Tours est au cœur d’un vaste chantier de transformation depuis septembre 2024. Sous maîtrise d’ouvrage de la Société d’Equipement de la Touraine, une demi-douzaine d’entreprises s’affairent pour préparer la nouvelle vie de cet ancien site médical appelé à devenir à la fois un pôle commercial, une école ainsi que le nouveau siège tourangeau de la Banque de France.
« Sans alcool la fête est moins conne ». Dans les escaliers, on trouve encore des traces qui rappellent que la clinique Saint-Gatien de Tours a été un squat. Entre sa fermeture pour un transfert des activités vers le pôle NCT+ de St-Cyr-sur-Loire et l’arrivée de La Clinique du Street Art en 2023, ce bâtiment qui mélange des constructions s’étendant du XI au XXI siècle a en effet été occupé par des individus qui en avaient fait un lieu de vie alternatif et un centre d’hébergement pirate pour personnes à la rue.
Evacuée puis murée, l’adresse est ensuite passée sous contrôle de la Société d’Equipement de la Touraine qui a signé un bail de 50 ans avec la congrégation catholique qui en est propriétaire. L’aménageur en chef de l’agglomération tourangelle, à qui l’on doit aussi des projets comme le Haut de la Rue Nationale, en a donc l’usufruit jusqu’en 2072.
Ce temps long doit permettre de rentabiliser les investissements consentis. La SET pose 18,5 millions d’€ hors taxes sur la table pour rénover les lieux de fond en comble puis les louer à différents acteurs. Après les tractations administratives d’usage, qui se sont déroulées pendant l’exposition de street art, le chantier a pu démarrer en septembre 2024. Il a commencé par une opération de démolition, nécessitant de casser les 180 chambres. Des tonnes et des tonnes de gravats ont été extraites à la main, avec une ambition d’en recycler au maximum. Jusqu’à 50 personnes ont travaillé sur cette opération.
Près d’un an plus tard, « à chaque visite toutes les 2-3 semaines on observe de grands changements » note un observateur régulier des opérations. Ce sont actuellement une demi-douzaine d’entreprises et 67 ouvriers qui s’affairent quotidiennement du rez-de-chaussée au toit. « On est au pic de l’activité » nous explique-t-on. 450 menuiseries sur-mesure ont été nécessaires. Le toit en ardoise a été totalement refait.
L’idée est de finir au mois de novembre pour livrer des locaux propres mais non aménagés. Il y aura le sol, les murs, les escaliers, de nouveaux ascenseurs, une accessibilité garantie pour les personnes à mobilité réduite, des accès électriques… mais rien d’autre. Débutera donc ensuite une phase d’aménagement. Et ce n’est donc qu’à partir du printemps 2026 que le site Saint-Gatien devrait reprendre vie sur ses 12 500m².
La liste des occupants est globalement connue : la Banque de France va déménager son siège actuellement situé près des halles vers les abords de la cathédrale. Elle disposera d’un accès public au rez-de-chaussée sur la rue, et de bureaux dans les étages. Une école d’études supérieure est annoncée. La ville de Tours souhaite disposer de locaux pour aménager sa Maison de l’Hospitalité avec des services pour les personnes en difficulté.
Et il y aura un cœur commerçant orienté sur les services et les loisirs avec une antenne de la pâtisserie Beurre Noisette de la Place du Grand Marché (baptisée Ganache, elle proposera créations sucrées, crêpes ou glaces), un food court avec 6 propositions (dont le Mao pour des spécialitées asiatiques) et enfin un bar avec toit terrasse proposant des tapas de qualité face à la cathédrale et aux toits du Vieux-Tours (jusqu’à 300 personnes en simultané). Tout ça a pour objectif de redynamiser le quartier avec une proposition encore inédite à Tours, portée par un duo de jeunes entrepreneurs (l’un dans l’immobilier, l’autre barman exploitant le Puzzle Pub).
Tous ces lieux entoureront une cour dans laquelle un jardin doit être aménagé. Le grand arbre déjà présent au milieu du bâtiment sera conservé car on a eu la garantie qu’il pourrait continuer de se développer et qu’il ne faisait pas porter de risque sur la construction. Découvrez ci-dessous des photos du chantier.
