Le Collectif Jeunes de Tours porte la voix pour les droits des jeunes migrants 

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Ce mercredi 19 février, le Collectif Jeunes de Tours organisait sa première manifestation pour lutter contre le durcissement des règles en termes d’immigration, notamment contre la récente circulaire Retailleau. Initialement intégrés à l’association Utopia 56, les membres du collectif entendent aujourd’hui faire entendre leur propre voix. 

Des chants, des sourires, de la musique entraînante rythmée par des percussions… Si la manifestation organisée par le Collectif Jeunes de Tours dégageait une ambiance bon enfant, il n’empêche que son message est d’autant plus sérieux et à prendre en considération. 

A l’heure où les lois françaises deviennent de plus en plus strictes en matière d’immigration (notamment avec un exécutif déterminé à faire baisser le nombre de régularisation en France), ce sont plus de 150 personnes qui se sont rassemblées ce mercredi 19 février devant la Gare de Tours puis à la Préfecture d’Indre-et-Loire pour faire entendre les droits des jeunes immigrés demandeurs de titre de séjour.

“Nous sommes là pour faire entendre nos droits”, explique Abdoul, 17 ans, porte-parole du Collectif Jeunes de Tours, entouré de pancartes “Un toit, c’est la loi !”, “Reconnaissance et dignité pour tous les jeunes” ou encore “Et si c’était votre enfant ?”

Anciennement rattaché à l’association Utopia 56, le Collectif Jeunes de Tours réunit aujourd’hui une quinzaine de mineurs non accompagnés et de jeunes majeurs, âgés de 15 à 20 ans, en cours de demande de régularisation. Le but dans la création du collectif : s’émanciper de l’association d’aides aux personnes exilées : “Avant, c’était Utopia 56 qui parlait en notre nom. Mais, on a constaté à travers plein de manifestations que la parole de l’association manquait de légitimité. On a donc décidé de prendre les choses en main et de faire entendre nous-même nos voix”, nous expliquait Abdoul.

Si le but à terme est de complètement dissocier les deux entités, Utopia 56 accompagne tout de même les jeunes du collectif pour leurs débuts. “On les encourage et on les accompagne pour cette première action notamment en utilisant notre force de communication mais aussi en les aidant pour les démarches administratives”, explique Suzie Bernier, coordinatrice de Utopia 56. 

Dénoncer des politiques générales trop strictes 

Par la circulaire remise aux préfets par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en janvier 2025, les conditions pour prétendre à un titre de séjour de demain deviendraient plus strictes qu’aujourd’hui (alors que celles-ci sont déjà jugées très dures par les demandeurs de régularisation). 

Si aujourd’hui, par la circulaire Valls de 2012, les prétendants au titre de séjour doivent être présents sur le territoire français pendant 5 ans, les nouvelles directives du ministère allongeraient ce délai à 7 ans. Cela en plus de la garantie du respect des valeurs de la République française ainsi qu’une bonne maîtrise de la langue française. 

Ce changement de règles est une aberration pour les populations issues de l’immigration, qui expriment une angoisse perpétuelle quant à leur avenir. Outre un moyen de révolte, la manifestation de ce mercredi est aussi un appel au secours : “Nous vivons un parcours de vie que vous ne pouvez même pas imaginer. En nous laissant dans l’incertitude, en exigeant certains papiers [que l’administration] refuse pourtant une fois présentés en toute conformité, en éternisant les délais administratifs, en ne communiquant pas sur les possibilités de notre futur que nous désirons plus que tout construire, notre quotidien nous épuise physiquement, moralement et financièrement”, exprimait un membre du Collectif Jeunes de Tours lors de la manifestation de ce mercredi. 

Une problématique qui menace l’intégrité des jeunes migrants qui, en attendant le résultat de leur demande de régularisation, doivent s’adapter à des conditions de vie plus que précaires. « On est là pour montrer notre mécontentement. Si Utopia ne nous aide pas, personne ne le fait. L’Etat n’a pas à nous traiter comme ça » scandait un jeune guinéen de 18 ans logé à l’Hôtel Première Classe de Chambray-lès-Tours. Arrivé par l’Italie en septembre 2023, le jeune homme est actuellement en formation de plasturgie. 

Un degré en plus

Ce mercredi 19 février, le Collectif Pas d’Enfants à la Rue sonnait l’alerte rouge quant au nombre de familles “laissées à la rue par les services de l’Etat” en Indre-et-Loire. Selon l’association, 80 personnes dont une majorité d’enfants se retrouveront sans solution d’hébergement au 4 avril 2025. Date où le Centre Technique Régional Omnisport de Tours cessera d’être un centre d’hébergement d’urgence. Celui-ci a accueilli des familles dans le besoin pendant tout l’hiver. 

Déplorant une absence totale de moyens pour élaborer des solutions, le Collectif Pas d’Enfants à la Rue appelle à la fin du silence de la Préfecture d’Indre-et-Loire et demande au Préfet de “prendre des dispositions indispensables qui sont de son ressort” comme des “moyens supplémentaires à l’hébergement d’urgence et la mise en place d’une cellule de crise”

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