Les 15 et 22 mars 2026 on vote pour les élections municipales. Qui sera maire de votre commune pour les 6 prochaines années ? En parallèle des débats politiques, 37 degrés arpente le terrain pour sonder le moral et les envies de la population tourangelle. Premier épisode à la sortie des écoles de St-Pierre-des-Corps.
Avec 15 000 habitants, St-Pierre-des-Corps fait partie des plus grandes villes d’Indre-et-Loire, plus peuplée qu’Amboise, Loches ou Chinon. En 2020, la cité cheminote a vécu un séisme politique avec la fin de 100 ans de pouvoir communiste. Profitant de la division de la gauche, une alliance divers droite a remporté les élections municipales plaçant Emmanuel François puis Olivier Conte dans le fauteuil de maire. L’enjeu de 2026 est de savoir si la gauche réussira à reprendre le leadership. Un début d’union s’est mis en place, sans tête de liste claire pour le moment tandis que la majorité n’a pas encore fait part de ses intentions.
A la sortie des écoles, on ne semble pas trop se préoccuper de la cuisine politique. Mars 2026, c’est loin. La couleur de l’équipe qui dirige la ville a pourtant son importance car les établissements scolaires publics sont sous la coupe de la ville. C’est elle qui gère la politique de cantine, la réfection des locaux ou l’aménagement des cours de récréation.
Justement, ce sujet divise. Au cours du mandat, les équipes d’Emmanuel François puis d’Olivier Conte ont engagé un plan de rénovation de différentes cours. L’idée a été de suivre une tendance nationale qui consiste à végétaliser l’extérieur des établissements. De retirer du bitume pour apporter plus de végétation (le maire écologiste de Tours fait progressivement pareil).

D’un côté il y a par exemple Mathias, arrivé en 2019 et père de deux enfants de 2 ans et demi et 8 ans. Pour lui ces aménagements, « ça fait du bien, il y a plus d’espaces pour jouer, la violence est moins présente ». A l’inverse, une cour goudronnée, sans verdure, « ça résonne et ça limite les enfants. Que font-ils à part courir et courir ? » s’interroge Manseuria, également rencontrée près de la mairie. A l’inverse, près de la Rabaterie, le nouveau décor est décrié par plusieurs familles : « mal fait », « glissant », « dangereux », « salissant » réagissent deux mamans dont une qui assure avoir eu bien du mal à ravoir des vêtements tâchés même à grands coups de brosse.
Cela dit, le lifting des cours de récréation n’est pas le thème qui revient en priorité dans la bouche des électrices et électeurs rencontrés. Spontanément, on vient plutôt nous parler du prix de la cantine, du manque de matériel, des difficultés pour les enfants handicapés ou de relations parfois difficiles avec le personnel… Pas toujours des prérogatives municipales mais au cœur des préoccupations. Et, en élargissant, c’est la sécurité qui semble truster les esprtis. « C’est moins bien que ça a été » résume Manseuria qui évoque notamment les nuisances de voisinage, ou le manque de sociabilité des personnes qu’elle est amenée à côtoyer.

L’installation des premières caméras de surveillance de la ville, l’augmentation du nombre d’agents de la police municipale ou l’ouverture d’un nouveau bureau du service ne semblent pas suffire. « Il y a beaucoup de bazar. Je ne me sens pas en sécurité avec mes enfants » dit une femme à la Rabaterie. Une autre, corpopétrussienne de longue date, affirme réfléchir à un déménagement. On nous parle de rodéos, de trafic de drogue, de bruit mais aussi de sécurité routière (en dépit de l’ajout de grands panneaux pour attirer la vigilance des automobilistes près des écoles).
Dans l’avenir, de nombreuses questions se posent pour St-Pierre-des-Corps : quel futur pour le quartier de la Rabaterie ou la Place Maurice Thorez ? Verra-t-on un jour une renaissance du Magasin Général ? Ces grands débats laissent pantois celles et ceux avec qui on a échangé. La question du centre-ville intéresse Mathias, qui évoque la piétonnisation devant la mairie en vigueur cet été, mais lui se projette plutôt sur davantage de projets vivants comme l’idée d’un musée du train ou de mettre en place davantage de lieux comme bar Le Jéricho : « On manque de lieux de rencontres » insiste-t-il.