Commerces et bureaux en Touraine : un marché sur la réserve ?

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Basée Rue Edouard Vaillant à Tours, près du Champ Girault, l’agence Arthur Loyd de Tours a récemment changé de gouvernance avec une reprise de la société par ses trois salariés Romain Vaucelle, Jeanne Thelisson et Anibal Pires. Accompagné de Coralie, le trio est spécialisé dans les transactions immobilières professionnelles : commerces, bureaux, entrepôts logistiques ou locaux de production. Alors que la situation économique est pleine l’incertitude, nous avons profité de leur actualité pour faire un point sur l’état du marché.

« L’après Covid a été très bon. En 2023 et 2024 nous avons fait nos deux meilleures années » commente Anibal Pires, l’un des trois associés de l’agence Arthur Loyd de Tours. Une bonne année pour lui ça signifie une soixantaine de transaction sur 12 mois, partagées entre l’ensemble de l’équipe. « On fera peut-être un petit peu moins cette année à cause de l’incertitude qui règne » ajoute le professionnel de l’immobilier d’entreprise.

La conjoncture est en effet délicate. Depuis la réélection d’Emmanuel Macron et le morcellement de l’Assemblée Nationale, chaque budget de l’Etat est un combat avec des questionnements sur l’évolution de la fiscalité ou des règles du travail. Ajoutez à cela des banques frileuses, des taux d’intérêt élevés et la situation internationale tendue entre les guerres ou la menace d’une hausse des droits de douane par les Etats-Unis et vous obtenez un cocktail qui freine les projets des entreprises.

« Maintenant, les banques demandent des apports bien plus élevés » contextualise par exemple Romain Vaucelle. De quoi rendre l’élaboration des dossiers plus compliqués, et les démarches administratives plus longues. Avec 15 à 25 ans d’ancienneté dans la profession, le trio d’Arthur Loyd sait néanmoins que ce genre de situation est cyclique : « L’activité est assez en dents de scie » poursuit le responsable.

Par exemple, malgré la morosité apparente, le secteur de l’immobilier commercial se porte plutôt bien à Tours. « On a très peu de vacance locative » note Jeanne Thelisson. « Il y a un intérêt pour le centre-ville. Si des locaux restent vides longtemps, c’est que les loyers sont chers ou que les conditions de location ne sont pas au top » poursuit la spécialiste qui estime que « Tours n’est pas à plaindre par rapport aux autres villes », notamment parce qu’elle attitre les enseignes nationales (comme Uniqlo annoncé en haut de la Rue Nationale).

De plus, les conditions restent encore assez favorables aux cédants et propriétaires, notamment « avec de belles sessions de droits au bail » même si elles ont tendance à se minorer. On comprend alors que certains sont encore un peu gourmands dans ce qu’ils demandent lorsque le bien ne correspond pas à la réalité du marché.

Concernant les bureaux, « je trouve que la demande reste importante » lâche immédiatement Romain Vaucelle, évoquant notamment des besoins conséquents en vente alors que les biens sont rares. « Pour les commerces il arrive d’ailleurs que des locations de transforment en vente » complète Jeanne Thelisson pour illustrer l’état du marché.

En tout cas, le Covid et l’essor du télétravail ne semble pas avoir tué le marché, « à part une boîte américaine » nous dit-on chez Arthur Loyd. « Les entreprises continuent d’avoir besoin de locaux, la demande est simplement plus importante en espaces de convivialité. » Ainsi, les prix se maintiennent à un niveau élevé, atteignant 180€ HT le m² de loyer annuel hors charges sur le cœur de Tours, 110-130€ quand on s’éloigne un peu.

Pas mal de sollicitations également en logistique, en particulier avec l’essor du ecommerce. Ou en locaux de production. Le problème c’est que Tours Métropole souffre d’un manque de terrains disponibles, et que les sociétés sont régulièrement obligées de faire des concessions en allant parfois vers la vallée de l’Indre ou le nord du département. Il faudrait par exemple davantage d’entrepôts de 5 à 10 000m². Mais où ? Pour le moment, les constructions prévues sont plus de l’ordre du bureau (à St-Cyr-sur-Loire, Tours-Nord ou sur l’ancien site Michelin à Joué).

Arthur Loyd déplore aussi des nouveaux bâtiments pas toujours adaptés, en particulier quand les places de parking sont réduites. « Les salariés et consommateurs en ont besoin » affirme l’équipe qui échange néanmoins régulièrement avec les élus pour faire remonter des doléances ou suivre des dossiers d’implantations importants.

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