La 9e édition de Noël au Pays des Châteaux débute ce samedi 29 novembre à Chenonceau, Villandry, Chinon, Loches, Amboise et Azay-le-Rideau. Jusqu’au 4 janvier, ces 6 monuments vont présenter leurs décors de fêtes, imaginés depuis de longs mois pour éblouir le public et lui montrer qu’il n’y a pas que les grands magasins parisiens et l’Alsace comme destination incontournable en France pour les fêtes de fin d’année. Un axe de communication payant puisque les chiffres de fréquentation sont globalement en hausse d’année en année.
En 2024, 202 0000 entrées ont été totalisées dans les 7 châteaux participant à la 8e édition de l’opération Noël au Pays des Châteaux en Indre-et-Loire. 2025 fera-t-elle mieux malgré l’absence de Langeais, pour cause de changement de direction ? Ce n’est pas impossible, car depuis le lancement de la manifestation par l’Agence Départemental du Tourisme d’Indre-et-Loire, les chiffres n’ont cessé de progresser d’année en année.
« On fait environ 10% de plus par an, et pourtant cela fait 30 ans que l’on organise des animations à cette période » explique par exemple Caroline Darasse, responsable communication du Château de Chenonceau qui a totalité 88 000 entrées sur la période des fêtes pour la saison 2024. A Azay-le-Rideau, « avant c’était environ 4 000 personnes à cette période, et l’an dernier 35 000 » se félicite l’équipe du lieu qui célèbre en ce moment les 500 ans de sa construction. A Chinon, ce sont 3 à 4 fois plus d’entrées qu’avant le lancement de l’événement, tandis qu’à Villandry ce n’est que du bonus puisque le site était auparavant fermé à cette période.
« Parfois, on a des demandes de séjours dès le mois de mars pour préparer les visites de châteaux en fin d’année » souffle l’Office du Tourisme de Tours qui commercialise des pass pour visiter plusieurs châteaux à tarif préférentiel (déjà plus de 1 400 ventes en cette fin novembre 2025, « deux fois plus que l’an dernier à la même période »). Depuis deux ans, les agences de voyage débarquent avec des groupes qui ont acheté sur catalogue, cela change tout de suite la donne en termes de volume » souffle-t-on à Amboise. Une guide conférencière confie même qu’un groupe belge a réservé dès janvier un séjour de 5 jours pour faire une tournée des châteaux du 18 au 22 décembre.
A une époque où la dernière minute est souvent reine, il reste donc encore un marché pour l’anticipation, garantissant d’office un certain succès pour Noël au Pays des Châteaux, et encourageant les monuments à se surpasser d’année en année pour séduire toujours plus de personnes de l’extérieur, ou inciter les Tourangelles et Tourangeaux à revenir sans avoir l’impression de voir tout le temps la même chose.
Pour cela, il faut des moyens. Et à vrai dire, on n’avait jamais trop posé la question du budget consacré à la préparation de la manifestation. Des chiffres nous ont été communiqués pour 2025 et c’est sans surprise Chenonceau qui est le plus dépensier, avec un budget de 60 000€ « en moyenne basse » et beaucoup plus si les coûts s’envolent, notamment ceux des fleurs (6 000 tiges commandées rien que pour la première semaine). Une somme à mettre en rapport avec la fréquentation – 88 000 entrées, donc, en 2024 – soit finalement moins d’1€ par personne.

Ce ratio se vérifie d’ailleurs dans les autres sites participants : 20 à 25 000€ pour Amboise, 25 000€ pour Azay-le-Rideau, et du même ordre pour Chinon, Loches et Villandry selon leurs équipes de direction, l’argent finançant l’achat d’objets ou la rémunération d’artistes.
Tous insistent aussi sur la mise à contribution de leurs équipes pour certaines créations (une maison des lutins du Père Noël à Villandry, par exemple), ainsi que sur le réemploi d’éléments d’année en année, ou encore la récupération de végétaux dans les parcs ou les espaces naturels voisins. Chenonceau a par ailleurs reçu le soutien d’écoles de fleuristes : « 40 élèves venus 3 jours pour coller des clémentines ou de la feuille d’or » note Caroline Darasse. Autre possibilité d’économie : des partenariats avec des marques pour des prêts.
Aux sommes annoncées – issues de fonds privés, sauf pour Azay-le-Rideau, Loches et Chinon – il faut ajouter les dépenses en communication menées par l’Agence Départementale du Tourisme : 60 000€ pour 2025, chiffre en baisse en raison des difficultés financières de sa tutelle, le Conseil Départemental. Cela lui permet tout de même d’éditer 80 000 flyers, de se payer une campagne de communication dans le métro parisien, dans les villes du Grand Ouest, sur les réseaux sociaux, dans des organes de presse ou d’inviter des journalistes étrangers lors d’un voyage de presse programmé ce mercredi 26 novembre (avec des Italiens, des Portugais ou des Belges).
Là encore, la somme peut être mise en perspective avec les 202 000 entrées de 2024, soit à peine 30 centimes par personne, auxquels s’ajoutent tout de même les propres budgets de communication des monuments. Un coup de projecteur désirable puisqu’en 2026, Langeais a déjà prévu de faire son retour dans le consortium, et que le Clos Lucé d’Amboise pourrait aussi s’y inviter, alors qu’il participait jusqu’ici à l’opération Noël en Val de Loire, plutôt pilotée par la région.
2026 qui coïncidera avec la 10e édition de Noël au Pays des Châteaux, avec sûrement une débauche de moyens un peu plus conséquente pour marquer le coup, en conservant toujours la même vision : « créer une destination de Noël ». « Avant, les restaurants et les hôtels fermaient, maintenant ils ouvrent » résume l’équipe du Château d’Azay-le-Rideau qui a dû passer sa nocturne de fête du 18 décembre sous le régime de la réservation obligatoire tant la soirée a du succès.






