Elle a accueilli 1 680 personnes en 2024, pour des séjours de 1 à 92 nuits, et 5 nuits en moyenne. Installée au fond de la cour de l’hôpital Clocheville, la Maison des Parents de Tours fête ses 30 ans ce mardi 7 octobre (via des portes ouvertes de 10h à midi puis des animations de 15h à 18h, notamment avec les joueurs du Tours Volley Ball). L’occasion de découvrir cet établissement dédié aux proches des malades hospitalisés, et entièrement tenu par des bénévoles (pour une valeur de travail estimée à 185 000€ en 2024). Rencontre avec la présidente de la structure, Chantal Desaguiller.
Vous faites partie de l’équipe de la Maison des Parents depuis une vingtaine d’années, pourquoi vous avez voulu investir votre temps pour ce projet en particulier ?
Je viens d’une famille nombreuse, où nos parents nous ont toujours appris le partage, à donner, à écouter. J’ai fait du scoutisme et, à la retraite, je me suis dit que j’allais continuer sur cette voie. C’est vraiment un épanouissement pour moi, j’ai besoin de donner aux autres. J’ai envie d’apporter écoute et confort aux parents qui arrivent chez nous, moralement ou personnellement, selon leurs besoins.
Pourquoi est-ce important, essentiel, qu’il existe ce type de structure aujourd’hui ?
Les mots qui sortent de cette maison, ce sont accueil, écoute et solidarité.
Quand vous parlez d’écoute, cela veut dire que vous passez du temps avec les familles, les proches des malades, pour les écouter ?
On écoute si on nous sollicite, si on nous le demande. Nous sommes toujours disponibles, dans la plus grande confidentialité, mais on ne pose jamais de questions si la personne ne souhaite pas parler. Parfois, dans l’ascenseur, dans les couloirs, il suffit d’un mot. Ces échanges, même courts, créent un climat de confiance.
Il y a des situations très difficiles, surtout lors d’une annonce de décès. Il faut être attentif, trouver les mots, même si ce n’est pas toujours facile.
Beaucoup ressentent le besoin de vous parler ?
Oui, il faut le dire, notamment quand ils retrouvent un bénévole qui les a accueillis, il y a ce moment de confiance, un mot, un échange qui peut durer quelques minutes. Ils ont besoin de partager que l’opération s’est bien passée, ou parfois annoncer une mauvaise nouvelle, parler d’une chimiothérapie… On écoute ou on essaie de les aider quelques minutes. Toutes ces familles sont surprises par l’équipe de bénévoles. Nous n’avons qu’un badge avec notre nom et le mot « bénévole », et elles nous remercient beaucoup d’offrir notre temps. C’est une vraie reconnaissance pour notre engagement.
Avez-vous ressenti des évolutions depuis le début de votre mission ?
Plus de violence envers nous — verbale, physique — ce qui n’existait pas avant. Il y a aussi davantage de précarité parmi les résidents, des personnes au minimum social, des migrants, des demandeurs d’emploi, ce qui a beaucoup changé par rapport à il y a 20 ans. Parfois certains résidents partent sans payer, sans ranger la chambre, sans rendre la clé. C’est difficile parce qu’il y aurait toujours moyen de discuter, d’échelonner. Mais cela arrive de plus en plus.
Y a-t-il des projets pour l’avenir, des rénovations ?
Il y a toujours des projets. Les peintures et surtout les 30 chambres auraient besoin d’être rénovées. Dès qu’on reçoit un don, on essaie d’en refaire une ou deux par an.
Vous rappelez que la Maison des Parents n’est pas seulement pour les parents d’enfants mineurs hospitalisés.
C’est important. Depuis 30 ans nous essayons d’être mieux connus dans les hôpitaux pour adultes, y compris privés. Nous sommes aussi là pour accueillir les parents d’adultes hospitalisés. Nous avons une bénévole qui communique beaucoup sur ce point afin de l’ouvrir à tous les parents.
Vous vous sentez bien dans cette équipe de bénévoles ?
C’est une grande famille, tout le monde travaille main dans la main, à l’écoute de chacun. Certains sont là depuis encore plus longtemps que moi, et tous ceux qui entrent sont heureux et le disent sincèrement.






