Ce lundi 8 septembre, Margaux Hegesippe prend la route pour un périple de 900km entre l’Indre-et-Loire et Lyon via la Bourgogne et l’Auvergne. En forme de I majuscule pour Inclusion, son parcours se fera quasi intégralement à pied avec des nuits chez l’habitant et des interventions en collège pour parler du handicap et de sport adapté. Un projet baptisé En Mouv qui vise aussi à récolter des fonds pour Clémence, une ancienne camarade de lycée atteinte d’une maladie génétique rare. Une cagnotte en ligne est ouverte ici.
Racontez-nous l’origine de votre projet ?
J’ai travaillé 2 ans pour le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. A la suite de ça, je suis partie voyager six mois à l’étranger, en Asie du Sud-Est, où j’ai fait pas mal d’actions de bénévolat, de volontariat. Quand je suis revenue de toutes ces expériences, je me suis dit : « Qu’est-ce que je peux faire ? » Et c’est là que le projet m’est venu en tête : allier toutes ces actions de sport, de sport handicap et de volontariat.
Pourquoi ça vous importe de faire ça ?
D’abord parce que j’adore la randonnée et les défis sportifs et aussi parce que le handicap a toujours été un sujet assez important pour moi. Je n’ai personne autour de moi, dans ma famille, qui est en situation de handicap, mais je trouve que c’est un sujet qui est toujours un petit peu tabou dans la société : les gens ne savent pas vraiment comment en parler, on a toujours un peu des a priori.
Un an après les Jeux paralympiques. Comment vous sentez l’effet de cet événement dans la société ?
Ça a éveillé les consciences, mais je pense que c’était juste un commencement : il faut continuer, parce que ce sont des choses qui sont nouvelles dans la société. Je pense qu’il faut des personnes, des projets comme ceux-là, pour faire valoir les causes et aussi donner les moyens financiers parce que ça coûte très cher. Si on ne continue pas d’en parler, ça n’aidera pas in fine le mouvement.
Qu’est-ce que vous allez raconter dans les collèges que vous visiterez ?
Je me suis mise en lien avec les professeurs, principalement de sport ou de classes spécialisées ULIS, qui m’aident à monter l’intervention. La première partie de la présentation, c’est une présentation plutôt pédagogique où j’évoque le projet pour montrer aux enfants qu’après l’école, on peut faire plein de choses, que ça ne s’arrête pas forcément à des diplômes. Ensuite, on va parler des familles de handicap qui existent, des sports paralympiques, et on finit sur un petit point sur l’inclusion globale, qu’à partir du moment où il y a une différence, il faut inclure nos prochains. Ensuite, on va faire des petits ateliers de sport adapté : ça peut être du volley assis, du cécifoot, un parcours sensoriel, de l’athlétisme malvoyant… Ça dépend vraiment de l’établissement, on a mis ça en place avec les professeurs.
Qu’est-ce que vous aimeriez qu’ils retiennent de votre passage ?
Je ne me suis pas fixé vraiment un objectif précis : je me dis que si, dans tous ces élèves que je rencontre, il y en a un qui, dans 10 ans, se rappelle que cette journée c’était génial, pour moi le contrat est rempli. C’est surtout pour leur faire découvrir autre chose que ce qu’on voit habituellement dans le parcours scolaire et qu’ils aient une ouverture d’esprit encore plus grande.
Vous consacrez deux mois de votre vie à cette aventure, c’est un sacré projet !
Il y aura des moments incroyables, je vais découvrir des personnes superbes et vivre des moments très difficiles. On arrive dans des périodes de l’année où on ne sait pas quel temps il fera, car je marche de septembre jusqu’à début octobre, voire début novembre. Il peut faire très beau, il peut y avoir de la pluie, du vent, du froid. Je suis prête mentalement, on verra sur le moment. Je pense que je vais vraiment me découvrir, et c’est aussi ce que je recherche à travers ce projet. C’est une expérience humaine que j’ai vraiment envie de tester, repousser mes limites.
C’est un projet en one shot ou vous envisagez de travailler toujours dans le milieu du handicap ?
À l’heure actuelle, je n’en sais rien, je vais faire mon projet et je verrai ce qui en découle. Peut-être que ça restera au stade de loisirs, d’action bénévole – qui sont très importantes – ou si j’ai des opportunités, pourquoi pas. Je laisserai les choses se faire.
Un degré en plus : La première étape du projet En Mouv se fait au collège de Montlouis ce 8 septembre, avant un départ pour le Loir-et-Cher. Margaux est à suivre via son Instagram ici.








