Ce lundi 24 novembre se tenait l’avant-dernier conseil municipal du mandat 2020-2026, à Tours. Un conseil singulier, avec en gros dossier le débat annuel autour des orientations budgétaires de la ville pour 2026. L’occasion pour la majorité du maire écologiste Emmanuel Denis, d’imprimer une dernière fois sa démarche pour la cité tourangelle, avant de retourner devant les électeurs. Et à l’inverse pour les élus de l’opposition, d’affirmer leurs positions et leurs désaccords envers la gestion du maire en place, ceux-là même qu’ils ne manqueront pas de répéter dans les 4 prochains mois qui arrivent, jusqu’aux 15 et 22 mars, dates des deux tours des élections municipales.
Il fallait s’y attendre, au final, les orientations budgétaires auront été un prétexte à des prises de parole plus générales. C’est de bonne guerre à l’approche des élections municipales. D’un côté, la majorité sortante est déjà dans la défense de sa gestion de la ville ces six dernières années (en comptant les orientations fixées pour 2026), de l’autre l’opposition est déjà en campagne, avec un certain nombre de candidats déclarés ou soutiens de candidats dans ses rangs. De Pierre Commandeur, Mélanie Fortier et Thibault Coulon, soutiens d’Henri Alfandari, à Christophe Bouchet, Olivier Lebreton et Benoist Pierre, candidats sous leur propre nom pour le moment, chacun est déjà dans la bataille politique qui s’annonce.
Pour l’instant, la majorité municipale fait front en séance et ne mélange pas les domaines, bien que LFI ait annoncé vouloir mener une liste autonome pour mars prochain. Le Parti Socialiste, notamment par la voix de Franck Gagnaire a ses ambitions également, mais reste pour l’heure dans le giron de la concorde de la majorité actuelle aux côtés de communistes, écologistes et élus de gauche non encartés mais membres d’associations proches des différents partis cités (Cogitations Citoyennes, En Avant Citoyens !)
Que retenir dès lors du débat qui a eu lieu ?
La majorité municipale poursuit sur les mêmes axes que les années précédentes, et ce malgré l’incertitude liée à l’absence de budget de l’Etat. La majorité en place se félicite notamment d’avoir réduit sa dette de 33 millions d’€ depuis 2020 mais aussi d’augmenter la part de subventions reçues pour financer ses projets (elle espère atteindre 25% sur ses travaux de 2026). Parmi les sujets qui vont marquer les prochains mois : la fin des travaux du nouveau gymnase du Hallebardier, ou encore la suite de la mise aux normes d’accessibilité des bâtiments publics. « Nous avons investi 240 millions d’€ dont un pic de 51 millions en 2025, ensuite on prévoit une stabilisation autour de 40 millions » explique l’adjoint aux finances Frédéric Miniou qui prépare un calendrier de projets jusqu’en 2032… soit la fin d’un possible 2e mandat pour l’équipe d’Emmanuel Denis. « La ville était en sous-investissement, elle avait besoin de se remettre à niveau. On prépare l’avenir » insiste-t-il.
En face, les critiques ont été multiples et diverses, à commencer par la question de la sécurité, un point régulièrement critiqué par certains élus de l’opposition. Ce fut encore le case de Marion Nicolay-Cabanne et Olivier Lebreton lors de ce conseil. Thibault Coulon est lui intervenu sur la nécessité de ne pas augmenter les impôts selon lui. Benoist Pierre a évoqué une baisse de la dette en trompe l’œil en raison du transfert de projets structurants à Tours Métropole ces dernières années et in fine un déport de la dette : « au final les Tourangelles et Tourangeaux vont les payer quand même ».
De métropole il en a été question un peu plus tôt également, à travers la présentation du dernier rapport de la chambre régionale des comptes sur les finances de l’intercommunalité. L’occasion là encore pour l’opposition de nourrir le débat sur le bilan du mandat d’Emmanuel Denis. « La Métropole est une chance, mais elle a été gâchée par des volontés individuelles d’en faire un outil au service des maires et non de l’intérêt général » a lâché l’ancien maire Christophe Bouchet, tandis que Mélanie Fortier évoquait des « atermoiements en début de mandat qui ont entrainé des difficultés à trouver un deuxième souffle », tout en s’inquiétant comme Benoist Pierre de la démutualisation des services des ressources humaines entre la ville et la métropole.
Autant de sujets qui ne manqueront pas de rebondir dans les débats de la campagne municipale et avant cela le 15 décembre lors du dernier conseil municipal du mandat…






