Tours, capitale de l’écologie politique pendant trois jours

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Pour la première fois, le parti Europe Ecologie Les Verts (rebaptisé Les Ecologistes) organise ses journées d’été dans la ville de Tours. L’événement débute ce jeudi sur l’Île Balzac. Il durera trois jours et il va accueillir une batterie de personnalités comme le comédien d’origine tourangelle Thomas VDB ou l’actrice Judith Godrèche (médiatiquement omniprésente depuis la révélation des abus sexuels qu’elle a subis). On y verra aussi Lucie Castets, candidate de la gauche pour devenir première ministre. Au programme : conférences, débats, rencontres… avec la volonté de relever plusieurs défis, d’ampleur locale ou nationale.

Les Ecologistes n’est pas le parti préféré des Français dans les urnes. Aux dernières élections législatives, plus de 10 millions de voix se sont portées sur les candidatures du Rassemblement National, largement en tête dans ce domaine. En revanche, le mouvement au logo fleuri se revendique comme le favori des Français en termes d’image et annonce n’avoir jamais eu autant d’adhérents. Objectivement, il surfe sur un certain retour de hype. Pas un score mirobolant aux élections européennes mais un groupe élargi à l’Assemblée Nationale et, surtout, une nouvelle tête de pont médiatique avec la secrétaire nationale Marine Tondelier qui a su imprimer un style ces deux derniers mois. Par ses vestes vertes, et par son discours cash mais respectueux.

L’élue du Nord de la France fera partie des têtes d’affiche des journées d’été des Ecologistes à Tours. Arrivée en ville dès mardi, elle partira néanmoins en plein milieu de l’événement pour une matinale radio calée vendredi matin mais surtout une rencontre avec le président de la République à l’Elysée, dans le cadre de consultations pour la nomination d’une nouvelle personnalité pour diriger le gouvernement.

Inattendue au moment de choisir Tours comme camp de base estival, cette situation politique feuilletonnante devrait booster l’intérêt médiatique pour l’événement des Ecologistes. Lucie Castets doit s’y exprimer jeudi soir, quelques heures avant d’être reçue à l’Elysée avec Marine Tondelier et les autres forces de gauche. Un contexte calendaire qui va rendre sa prise de parole particulièrement attendue, d’autant que ce sera l’une des premières sous ce format. A ses côtés, il y aura aussi des responsables syndicaux, du PS ou des Insoumis. Une mise en scène de la bonne entente à gauche nécessaire alors que chaque indice de sa fragilisation est guetté de toutes parts (récemment les désaccords face à l’initiative des Insoumis pour tenter d’obtenir une destitution d’Emmanuel Macron).

Marine Tondelier ne nie pas ces difficultés. Mais tente de faire croire que ça ne la bloque pas. Pour ça, elle se la joue pince sans rire (et avec un certain talent) :

« Cette année, la spécificité c’est qu’on n’est pas déprimés. On aurait pu l’être mais grâce à Emmanuel Macron on a vécu une séquence politique incroyable. On sait qu’on n’est pas sortis des ronces, il n’y a aucune raison que ce soit confortable ou facile mais on sait dans quel état de force collective on se trouve. Gardez en tête qu’on a été sous-estimés. »

Au-delà de la vitrine médiatique, Les Ecologistes espèrent faire du rendez-vous tourangeau un plaidoyer pour leur sérieux politique. Les idées, le concret, plutôt que la tambouille. « On veut permettre l’avenir. Ne nous enfermons pas pendant des semaines dans un feuilleton institutionnel » plaide Marine Tondelier.

A ce petit jeu, Tours espère tirer son épingle du jeu. « C’est une fierté d’inscrire Tours et la région sur la carte de l’écologie » note ainsi le maire EELV tourangeau Emmanuel Denis qui rappelle qu’il a fait le Nouveau Front Populaire avant tout le monde en 2020, constituant une majorité municipale de gauche avec un seul groupe « ce qui est assez inédit dans les grandes villes ».

Pour autant, quand on parle d’écologie politique à l’échelon municipal, Tours passe globalement inaperçue. On évoque Bordeaux, Lyon, Grenoble… « Peut-être qu’on n’a pas eu assez d’éclats » relève le député écologiste de la ville Charles Fournier auprès de 37 degrés. Comprenez, pas assez de polémiques (nos débats locaux sur la circulation ne valent pas la polémique lyonnaise sur le refus d’accueillir le Tour de France ou la bordelaise sur la suppression du grand sapin de Noël).

Tours va donc chercher à se montrer sous ses plus beaux atours, y compris auprès des sympathisants de son maire. Pour cela, des associations locales auront leur stand. Les élus de la ville des tribunes. Et des artistes locaux une scène. 3 000 personnes sont attendues jusqu’à samedi (entrées payantes, sauf pour le meeting de ce jeudi à 18h).

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