[Municipales 2026] Tours, une ville au coeur des enjeux des partis

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A moins d’un an des élections municipales de 2026, on avait bien compris que la campagne serait bouillante vu le volume des débats en conseil municipal et sur les réseaux sociaux depuis l’élection de l’écologiste Emmanuel Denis en 2020. Ces dernières semaines, de nouveaux éléments portent à croire que le curseur pourrait encore monter d’un cran. 

A droite avant 1995… Puis à gauche jusqu’en 2014… De nouveau à droite pour 6 ans et enfin à gauche depuis 2020. A Tours, il n’y a pas de règle : les deux grands courants politiques français ont leurs chances pour diriger la ville et il y a une certaine alternance. Qu’en sera-t-il lors du scrutin de mars 2026 ? 

Même s’il n’est pas encore officiellement candidat, le maire écologiste actuel, Emmanuel Denis, est pressenti pour briguer un 2e mandat. Mais en face, le bal des prétendants s’électrise, que ce soit côté gauche (avec la candidature de l’ex socialiste Alain Dayan et le lancement du collectif Tours parlons-en, créé par les élus d’opposition de centre gauche – Affiwa Mettreau, Céline Delagarde et Bertrand Rouzier-), ou à droite avec les poids lourds de l’opposition qui ne manquent jamais une occasion de lancer des débats intenses, voire des polémiques. 

Et ce n’est sans doute que le début. Mi-mai, on a appris que le Rassemblement National n’allait pas miser sur ses forces locales pour mener sa liste mais sur un porte-parole national, déjà député européen et chef du groupe du parti au Conseil Régional, Aleksandar Nikolic. 

Même s’il est originaire d’Eure-et-Loir, le responsable du mouvement lepéniste n’a aucune attache avec Tours. C’est un parachutage en règle, avec l’espoir de revenir au conseil municipal alors que le RN l’avait quitté en 2020, ne parvenant pas à recueillir les 10% des voix nécessaires au 1er tour. Mais depuis il a progressé, frôlant les 20% lors des scrutins de 2024, ce qui est historiquement haut pour une ville qui boude habituellement l’extrême droite.

Candidat médiatique, avide de la petite phrase, avec Aleksandar Nikolic, c’est la garantie d’une campagne sans ménagement, comme il l’a prouvé en un message au moment de l’annonce de sa candidature, accusant certes la municipalité de faire la chasse à la voiture ou de ne pas assurer la sécurité (classique) mais aussi… de favoriser des lieux interdits aux blancs créant ainsi une polémique qui surgit un peu de nulle part. 

Faut-il alors s’attendre à des débats portant plus sur la petite phrase et l’attaque rhétorique plutôt que sur le fond, et donc à un appauvrissement du débat ? Il semble y avoir un vrai risque, comme en témoignent déjà les polémiques orchestrées à répétition par des opposants au maire actuel, et accentuées souvent par les réseaux sociaux, que ce soit sur les sujets liés au vélo, au commerce et à la sécurité…

L’ancien maire Christophe Bouchet portrait l’espoir d’un réel duel de projets de cité assurant que “pour la première fois il y aura vraiment deux projets très différents proposés aux Tourangeaux”, mais la réalité pourrait le contredire, surtout si le député Henri Alfandari se lance aussi dans la bataille, comme des rumeurs insistantes le laissent entendre, avec le risque de deux projets de centre-droit/droite qui viennent se concurrencer.

Ce dernier, député d’Indre-et-Loire, du côté du Lochois, serait porté par les instances nationales de son parti, qui voient en lui, le rassembleur possible pour s’emparer de la ville. Oui mais là encore, ses opposants dénoncent déjà un parachutage, Henri Alfandari n’étant jusqu’à présent pas implanté sur le territoire de Tours, mais aussi l’instabilité du membre d’Horizons qui avait été élu maire de Genillé en 2020 avant de démissionner en 2022 suite à son élection au Palais Bourbon. Non cumul des mandats oblige, il devra démissionner de ce dernier poste en cas d’élection à la tête de la ville de Tours…

A Tours, en 2026, la ville se retrouve au cœur des stratégies des partis. L’enjeu national est bel et bien là. Comme Lyon, Grenoble ou Bordeaux, la capitale tourangelle est en effet un des symboles depuis 2020 du renouveau de la gauche et d’une union allant des insoumis aux socialistes en passant par les écologistes et les communistes, ayant préfiguré la Nupes et le Nouveau Front Populaire. Réussir à battre le maire écologiste sortant serait donc un symbole fort.

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