Ce n’est pas du tout une surprise mais cette fois c’est confirmé : le maire de Tours Emmanuel Denis brigue un second mandat de 6 ans à la tête de la plus grande ville d’Indre-et-Loire. Il a dévoilé son équipe et ses premières pistes ce vendredi, dans le Vieux-Tours.
Une campagne c’est toujours rempli de symboles. Pour lancer la sienne, Emmanuel Denis a choisi… un commerce, en l’occurrence le coffee shop El Cafecito dans le Vieux-Tours. Un petit lieu vite bondé une fois rempli de ses soutiens, mais surtout une forme de pied de nez alors que sa politique a fait pas mal de remous dans le milieu du commerce ces dernières années.
« Il y a certaines colères qui s’expriment. Quand on transforme une ville, quand on fait des choses, on fait des mécontents » commente l’écologiste quand on lui fait remarquer qu’un récent sondage a mis en évidence qu’une nette majorité de la population tourangelle juge négativement son passage à l’Hôtel de Ville. « C’était un sondage en plein milieu des travaux du tram, après les pistes cyclables. Je suis un bouc-émissaire facile. Il faut savoir y répondre. Et avec notre nouveau projet on va essayer d’être au plus proche des citoyens » ajoute-t-il.
Un peu plus tard, son adjointe à la biodiversité Bestabée Haas tempère encore : « Emmanuel Macron a bien 20% de côte de popularité, et il a été réélu en 2022 ». Bref, la gauche espère bien déjouer la défiance ambiante les 15 et 22 mars. « Je les connais en face, et je ne m’en préoccupe pas » lâche aussi le candidat au sujet de ses adversaires, répondant sur le même ton employé parfois par Christophe Bouchet, Benoist Pierre et consorts.
De la répartie, Emmanuel Denis en aura besoin dans les 3 mois qui viennent. Pour bien exister dans le débat, il a fait ses premières déclarations au sujet de thèmes déjà bien essorés par les autres listes : santé, logement, sécurité, emploi démocratie participative… et même l’Arena, qui n’est pourtant pas son thème de pédilection. « Je réfléchis sans parler des fois. Je n’ai pas de sujet idéologique sur la question : il faudra se demander si c’est un élément qui manque vraiment et si on peut le financer, ou pas » indique-t-il.
Pour le reste, il est fidèle à ses mantras : accélérer sur le solaire, sur les transports en commun, sur le logement à caractère social (pour les étudiants ou mamans solos)… Il promet des animations sur l’Île Balzac, un doublement de l’enveloppe dédiée au budget participatif et la mise en place de référendums d’initiative citoyenne. « Il faut répondre aux interrogations du quotidien et à la protection du quotidien » résume le maire sortant qui veut « aller plus loin » que son premier mandat car il estime ne pas avoir eu « assez de temps et d’argent » pour mener sa politique.
Derrière lui, Emmanuel Denis peut compter sur une assez large union de la gauche : les socialistes, les communistes, Place Publique, L’Après, En Avant, l’association En Avant Citoyennes Citoyens, Les Cogitations Citoyennes et – bien sûr – son parti Les Ecologistes. 30% de la liste sera renouvelée par rapport à 2020, avec la promesse d’un tiers de citoyens. Mais tout n’est pas finalisé. Par exemple, le député de Tours Charles Fournier n’exclue pas d’être candidat.
Quant à La France Insoumise, grande absente de cette union, « elle a pris une décision dont je prends acte » commente Emmanuel Denis qui assure que ce sujet « n’est pas une préoccupation » et n’ouvre pas explicitement la porte à une alliance de seconde tour. « Une campagne se gagne sur deux choses : un projet et une dynamique » résume-t-il, s’affichant en confiance : « Je sens un vrai enthousiasme autour de moi, une vraie impatience. »
Parti plus tard que ses concurrents, l’écologiste va vite rentrer dans le bain avec deux réunions publiques programmées la semaine prochaine : mardi 16 sur la culture, vendredi 19 sur les quartiers populaires. Ce samedi 13 il organise aussi un grand forum de lancement de campagne avant une présence sur les marchés dimanche avec un nom de code : Tours Inspire (jeu de mot sur l’inspiration pour l’avenir, et la respiration pour le côté action sur la santé environnementale).
