Fiscalité, compétences, grands projets… Les relations complexes entre la région Centre-Val de Loire et l’Etat

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La France vit actuellement une situation politique délicate. Le gouvernement de François Bayrou pourrait tomber le 8 septembre après le vote de confiance sollicité par le 1er ministre à l’Assemblée, de quoi ralentir une fois de plus le vote du budget et par conséquent les projets régionaux soutenus par l’exécutif. Au niveau local, la région Centre-Val de Loire fait grise mine.

“On est dans un marasme politique très préoccupant” dit François Bonneau au sortir de la période estivale. Le président socialiste de la région Centre-Val de Loire fait sa rentrée avec des projets à annoncer : il veut ouvrir des classes de première année de médecine dans chaque département de la région dès 2026 et généralise la tarification sociale de la cantine dans les lycées. Il y a aussi la création de brigades de médecins volontaires exerçant dans les zones sous dotées ou le financement de fauteuils dentaires pour faciliter l’installation de dentistes dans les territoires sous dotées. 

A côté de ça, les grands projets structurants patinent. L’élu évoque une situation “paralysée voire fossilisée” et met en cause l’Etat. “Si on veut gérer les défis actuels il faut de la décentralisation. Les Français y sont prêts : 68% pensent que les collectivités locales n’ont pas assez de pouvoir par rapport à l’Etat, +18 points par rapport à 2012. Et 71% veulent plus de pouvoir des régions” argue François Bonneau. 

Le problème à ses yeux c’est que quand l’Etat transfère les compétences il n’active pas le levier financier. Critique d’ailleurs unanimement formulée par les villes, les agglomérations ou les départements. “Il nous faut plus de marge de manoeuvre fiscale” plaide le président du Centre-Val de Loire qui assume d’augmenter les leviers à sa disposition comme la contribution pour la carte grise en 2025… sans pour autant s’y retrouver : “Avec la baisse du marché de l’automobile on se retrouve avec 80 millions d’€ au lieu de 120 millions.”

Néanmoins, François Bonneau essaie de ménager ses partenaires parisiens dont il a besoin pour soutenir des dossiers fanion comme le développement du train en Indre-et-Loire (le RER métropolitain alias SERM). Contrairement à certains de ses collègues comme Carole Delga (Occitanie), Xavier Bertrand (Hauts de France) ou Renaud Muselier (PACA), le socialiste est peu présent dans les médias nationaux, et arrondit globalement ses diatribes : “Je n’ai pas envie de me défausser sur des cibles, je ne vais pas sur le champ politique de la querelle” dit-il, préférant les tête à tête avec les ministres, comme celui à venir le 4 septembre au sujet des déboires industriels du territoire tourangeau (en particulier dans l’usine ST Microelectronics). 

Cette méthode est consensuelle, politiquement correcte… au risque de ne pas trop faire entendre sa voix dans l’opinon. Cela n’empêche pas Françoos Bonneau d’envoyer quelques piques comme sur les aides aux entreprises, qui manquent selon lui de contreparties au niveau national : “Nous on est beaucoup sur des avances remboursables ou de l’intervention sur le capital des entreprises, la formation ou l’immobilier” pointe l’élu. “Je ne remets pas en cause France 2030 mais il faut que ce soit donnant-donnnant” ajoute-t-il.

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