A un an des élections à Tours, un conseil municipal qui s’annonce encore électrique

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Ce lundi 24 mars, les élus de la ville de Tours ont rendez-vous à 17h pour un conseil municipal comportant 28 points à l’ordre du jour. Parmi les sujets abordés : le chantier de rénovation du Haut de la Tranchée, le plan « Bien vieillir à Tours » ou encore les questions de mobilités avec le projet de 2e ligne de tramway et le développement du réseau cyclable. A un an de la fin du mandat d’Emmanuel Denis, l’opposition devrait multiplier les coups.

Le projet de transformation du Haut de la Tranchée fait partie des marqueurs de la majorité de gauche à la tête de la ville de Tours depuis juillet 2020. Lancé sous la mandature précédente, il a totalement été repris en main pour en casser la philosophie initiale. Fini par exemple les nombreux logements annoncés et place un parc ainsi qu’à une Maison de la Démocratie qui sera installée dans l’ancienne mairie de St Symphorien rénovée.

Le projet a déclenché des critiques de l’opposition (et du monde culturel qui a regretté le remplacement d’œuvres par des publicités pour le chantier sur la façade du bâtiment historique), mais la municipalité a tenu bon mettant en avant les ateliers de co-construction qui ont abouti à la création de ce plan, ainsi que les bénéfices attendus (dont celui de la création d’un restaurant avec vue sur la Loire, un concept très demandé à Tours).

Il faudra attendre 2030 pour que tout soit fini mais de premières préfigurations sont prévues aux beaux jours avec des animations façon mini-guinguette dans le parc à côté de l’école. Une petite dizaine de candidatures ont été retenues pour réaliser des ateliers sur place, en petite jauge (quelques dizaines de personnes). L’ensemble parait donc assez bien ficelé… mais la mairie a tout de même besoin d’une délibération sur le sujet dans le cadre du conseil municipal de ce 24 mars.

Craignant un désaccord avec les propriétaires actuels de 2 parcelles qu’elle veut racheter, elle demande une Déclaration d’Utilité Publique à la préfecture qui l’autoriserait à exproprier les parcelles en question si aucune transaction n’est nouée. Cela veut donc dire qu’il y aura une enquête publique dans l’année sur le projet, le remettant sous le feu des projecteurs et des critiques. Dans tous les cas, il aura donc fallu tout le mandat de 6 ans à l’équipe d’Emmanuel Denis et Cathy Savouret pour porter concrètement sa vision dans cette zone.

C’est peu ou prou ce que critique le groupe Tours Nous Rassemble de l’ancien maire Christophe Bouchet. « Normalement à cette période ils devraient être au cœur de leur mandat et achever leurs différents projets » commente l’élu d’opposition centriste qui regrette un ordre du jour assez mince pour cette première réunion post-budget. Ainsi, en dépit des montants d’investissements records affichés par la majorité, elle ne cesse d’être critiquée pour son manque de projets ou – en tout cas – son manque d’ambitions, les élus de droite, du centre ou anciens membres de l’équipe partis en indépendants ne cessant d’appuyer sur le fait que les décisions se concentrent principalement sur les mobilités, mais que des besoins structurants traînent (au Sanitas, par exemple).

En face, l’équipe d’Emmanuel Denis avance ses arguments, montrant tout de même le lancement de chantiers allant du gymnase du Hallebardier aux Casernes en passant par son projet de Maison de l’Hospitalité dans l’ancienne clinique St Gatien. Mais en face, on lui rappelle que plusieurs des réalisations d’aujourd’hui étaient planifiées avant 2020 (le plan de rénovation des écoles, ou le futur Centre Chorégraphique… qui n’est toujours pas sorti de terre après plus de 10 ans d’atermoiements).

Toujours prompte à attiser les braises, l’opposition s’engouffre aussi dans la mobilisation des commerçants en guerre contre les créations de pistes cyclables et la disparition de places de parking en centre-ville. Une pétition vient de dépasser le millier de signatures, largement encouragée par les élus Olivier Lebreton et Benoist Pierre, tous deux candidats pour mener la principale liste anti-Emmanuel Denis en 2026. Une stratégie liée à la popularité de ces sujets sur les réseaux sociaux où chaque publication déchaîne les passions, y compris sur Instagram, pourtant réputé plus apaisé que X ou Facebook.

Ainsi, ce 24 mars, il se murmure que le sujet de l’accès au commerce devrait faire partie des moments forts du conseil municipal, à la veille de l’assemblée générale de la principale association des boutiques de la ville, Com & A. Concernantes pour le plus grand nombre, ces questions de commerce et de mobilité devraient clairement polariser la campagne à venir avec le sujet de la sécurité. Et l’équipe d’Emmanuel Denis pourrait avoir tout le mal du monde à décentrer le débat. « Au moins, cette fois, on aura bien le choix entre deux projets radicalement différents » se félicite Christophe Bouchet qui brigue aussi la tête de liste d’opposition.

Mais que l’opposition ne s’enflamme pas trop vite : si elle a aujourd’hui la main dans les sujets de débat, et sur l’agitation médiatique, les résultats électoraux récents de Tours montrent plutôt une dynamique en faveur des forces de gauche. Des électrices et électeurs qui ne participent peut-être pas aux débats enflammés en ligne mais dont la voix comptera tout autant le jour du scrutin. La droite devra donc chercher au-delà de son cercle militant et criard pour convaincre et l’emporter. Elle a déjà su le faire, il ne faut pas la sous-estimer, mais Emmanuel Denis et son équipe sont encore loin d’être largués ce qui fait qu’ils déroulent leur projet avec une apparente sérénité… On saura dans moins d’un an si c’est une stratégie qui paye.

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