L’enseignement des élections de 2020 semble avoir porté ses fruits. Alors que cette année-là, le maintien des trois listes socialistes, communistes et écologistes face à celle d’Emmanuel François avait permis à ce dernier de remporter la mairie de Saint-Pierre-des-Corps, cette fois, les différentes forces de gauche citées, ont décidé de partir ensemble pour la campagne des municipales de 2026.
Un événement en soi à l’échelle locale. C’est en effet la première fois que ces trois composantes de la gauche partent sur une même liste. Si les socialistes et les communistes ont déjà géré conjointement la ville sous Marie France Beaufils, jamais les écologistes n’avaient été en effet de la partie.
L’accord entre le Parti Socialiste, le Parti Communiste et Europe Ecologie Les Verts se veut donc historique, à en croire les membres des trois partis, Michel Soulas (PCF), Cyrille Jeanneau (PS) et Elise Tesson (Les Ecologistes), chargées de prendre la parole lors du point presse de présentation de l’union de cette gauche. « On a su mettre nos egos de côté » ajoute Cyrille Jeanneau. « Depuis 5 ans, nous avons eu beaucoup de positions communes au sein du conseil municipal » ajoute encore ce dernier pour expliquer que ce processus d’union ne vient pas de nulle part.
La France Insoumise absente du rassemblement
Reste néanmoins un absent remarqué sur la photo de famille ! La France Insoumise ne fait pas partie en effet de cette union. « Depuis décembre nous travaillions avec les membres locaux de LFI, mais leur direction nationale ne veut d’un accord que si LFI est mise devant au regard des résultats aux européennes » explique Michel Soulas. En clair, un accord avec les Insoumis aurait été possible que si ces derniers menaient la danse avec tête de liste à la clé, comprend-on.
« Nous avons fait le choix d’un équilibre égalitaire. Chaque parti sera représenté avec le même nombre de membres et au moins un tiers de la liste sera réservée à des personnes de la société civile » expliquent encore de concert Elise Tesson, Cyrille Jeanneau et Michel Soulas.
Pas de présence non plus du groupe « La Gauche indépendante corpopétrussienne (Gic) » issu d’une scission de membres non-encartés du groupe municipal d’opposition « A Gauches Toute » mené par le communiste Michel Soulas. « On est en train de construire l’union » tempère ce dernier, avant de poursuivre : « Ce rassemblement doit se construire dans le temps, c’est pourquoi on s’y prend dès maintenant. Et on ne se trompe pas d’adversaire qui est la droite incarnée par le maire actuel Olivier Conte ».
Là-encore, les leçons de 2020 semblent avoir été tirées, plus question donc de se tirer dans les pattes entre forces de gauche, même si plusieurs listes peuvent être en concurrence au premier tour.
Et si le programme sera « coconstruit » indique Elise Tesson, en évoquant des marqueurs de gauche comme bases essentielles, comme la transition écologique ou la justice sociale. Des marqueurs de gauche assumés : « Nous sommes de gauche et l’assumons, on ne se cache pas derrière l’étiquette sans parti / apolitique, comme a pu le faire Emmanuel François en 2020. Nous sommes dans la clarté envers les électeurs » explique ainsi Michel Soulas. Une union vue comme « un laboratoire de gauche sur toutes les thématiques qui composent une ville. On veut redonner espoir, alors que la ville est à l’arrêt depuis 2020 » pour Cyrille Jeanneau.
Une première réunion publique pour lancer la campagne est annoncée ce mardi 13 mai à partir de 18h30 à la salle de la Médaille. Un lancement qui devra permettre « d’associer les habitants à la démarche » explique Elise Tesson.
Quant à la question de la représentation et de qui incarnera la tête de liste, pour l’heure, la question est renvoyée à l’automne prochain : « Ce sont les 36 membres (ndlr : 33 membres plus 3 remplaçants derrière) qui constitueront la liste qui décideront qui sera la tête de liste parmi eux ».