Pascal Giordano : de danseur professionnel à l’international à professeur de claquettes à Tours 

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Avec plus de 40 ans de carrière dans la danse, Pascal Giordano a pu voyager autant dans le monde que dans les styles. Mais c’est aux claquettes, aussi appelées “tap-dance”, que le danseur se consacre aujourd’hui dans le cadre de ses cours et de ses stages. D’origine parisienne et arrivé en Touraine il y a 10 ans, Pascal Giordano nous raconte sa carrière et son amour pour la danse. 

Racontez-nous votre histoire avec la danse. 

J’ai commencé en 1979 donc il y a 46 ans. J’ai commencé par les claquettes et, par la suite, je me suis formée à Paris au classique, au moderne, au jazz et au tango argentin. A partir de 1988, j’ai fait 37 ans de carrière artistique en tant qu’interprète dans quelques compagnies de danse contemporaine. En 2000, j’ai fondé ma propre compagnie qui s’appelle Hapax Cie et que j’ai dirigée pendant 19 ans. Elle existe toujours aujourd’hui mais j’ai passé le flambeau. 

Quand je suis arrivé en Touraine en 2014, j’ai petit à petit recommencé à pratiquer les claquettes. Avec l’épidémie de Covid, je n’ai plus du tout eu d’activité donc, depuis, je consacre maintenant la fin de ma carrière uniquement aux claquettes … et la peinture par ailleurs, mais ça c’est autre chose.

Qu’avez-vous fait pendant ces 37 ans de carrière ? 

J’ai évolué un petit peu en région parisienne et très vite après à l’international. Pendant plus de 25 ans, j’ai voyagé avec des tournées. Il n’y en a pas eu beaucoup mais c’était des périodes en général de 12 ans à peu près. J’ai pu, par exemple, performer pour une compagnie hongroise qui s’appelle Pal Frenak et avec qui j’ai voyagé dans pas mal de pays de l’Europe de l’Est comme la Roumanie, la Russie, les pays Baltes, etc… J’ai aussi été chorégraphe pour le Mariko Dance Theater au Japon. Mais, j’ai quand même pas mal travaillé en France. J’ai par exemple collaboré pendant une bonne douzaine d’années avec Luc Petton, qui est quand même assez connu dans le milieu.

Pourquoi avoir peu à peu abandonné le milieu de la danse professionnelle ? 

Je pense que j’étais un petit peu fatigué du milieu de la danse. Je trouvais ça de plus en plus difficile d’être à la fois directeur de compagnie, chorégraphe et danseur. Il fallait que je sois autant sur la production, sur la création et après sur la diffusion. C’était trop lourd pour moi. 

Et comment les claquettes sont arrivées dans votre vie ? 

Elles ont toujours été là. J’ai eu la chance dans les années 60 d’avoir une télé chez moi. Étant enfant, j’ai pu voir beaucoup de comédies musicales en noir et blanc avec mes frères et soeurs. J’avais un père qui aimait beaucoup le jazz et une maman qui voulait être cantatrice d’opéra. Donc on a été baigné dans les musiques classiques de l’opéra et du jazz, des comédies musicales, etc…

Et puis, un jour, j’ai rencontré une comédienne qui m’a dit « Mais pourquoi tu te traînes dans la rue ? Va faire quelque chose ! » Et du coup, j’ai commencé à faire des claquettes comme ça.

Il n’y a pas eu de cursus. Je n’ai pas fait de conservatoire, pas d’école, ou des choses comme ça. Je suis autodidacte. Ce sont des rencontres qui m’ont permis d’avancer rapidement.

Aujourd’hui vous donnez des cours. Comment vous est venue l’idée ? 

Sur la période de Covid, j’ai réfléchi et je me suis dit qu’il était temps de tourner la page et qu’il fallait que je fasse de la transmission au lieu de revenir sur le côté création de spectacles et diffusion.

En 2016, j’ai donc commencé à donner des stages et des cours. J’ai mis presque 4 ans quand même pour arriver vraiment à ouvrir un cours hebdomadaire et régulier. Après ça a grandi et ça continue de grandir, et tant mieux.

Quel genre de cours donnez-vous ? 

Au départ, j’ai commencé à proposer vraiment des cours de niveau débutant. Et puis, ça a évolué petit à petit et, aujourd’hui, j’ai deux cours débutants, un cours intermédiaire et  un cours avancé.

Pour faire ces cours, je travaille avec les associations Le Petit Morier et Courteline. Je propose également des stages (découverte ou thématique) pour vraiment apprendre des techniques sur un temps plus long. 

Est-ce qu’il y a des compétences à avoir pour commencer les claquettes ?

Pas du tout ! La seule chose qui importe, c’est d’en avoir envie. Après, oui, si on a déjà pratiqué de la danse ou de la musique, ça peut être un atout parce qu’on a déjà des notions dans le rythme, une certaine musicalité en pratiquant. C’est surtout un travail de coordination, de vocabulaire.

Les claquettes, ça paraît très technique mais c’est surtout très ludique. Il suffit de s’amuser avec des rythmes. Le corps et nos pieds, ce sont des instruments de musique. C’est notre instrument.

Est-ce qu’il y a plusieurs types de danse en claquette ?

Oui, moi j’enseigne les claquettes américaines, mais il y a aussi les claquettes anglaises et les claquettes irlandaises. Contrairement aux américaines, les anglaises et irlandaises sont une danse qui est beaucoup plus sur la plante des pieds, très véloce, très rapide et très élevé.

De leurs côtés, les américaines viennent d’une fusion entre la danse africaine et la danse irlandaise. Elles sont donc un peu plus ancrées dans le sol, il y a un peu plus de talon ou de pied à plat. Ce qui n’empêche pas le côté très rapide ou véloce et très léger en travaillant avec les plantes aussi.

Qu’est-ce que ça vous apporte l’enseignement par rapport à la création ?

J’aime faire découvrir. Je trouve que l’enseignement c’est vraiment passionnant. Et d’ailleurs, je parle plus de transmission que d’enseignement parce que je suis un peu rebelle, j’ai un peu de mal avec l’institution, avec ce qui est conforme à l’enseignement, à l’école. Je n’ai d’ailleurs jamais aimé l’école. Je parle plutôt de transmission parce que j’ai quand même un bon bagage et une bonne expérience : le rapport au sol par les pieds, l’énergie qui traverse le corps, le rythme, la sensation… Tout ça, ça a été mon travail. Et c’est donc toute cette expérience que je souhaite transmettre parce que, quand je parle, je leur donne des éléments de danse : comment placer un axe, un poids du corps pour pouvoir trouver son équilibre, etc… Mais même si je ne fais plus vraiment de spectacle comme avant, je retrouve tout de même une part de création dans le cadre de mes cours, notamment quand je revisite des chorégraphies pour mes stages. 

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