Le clip de la semaine : «Born» de Pacha en Bern

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Chaque vendredi nous plongeons nos mains de gourmands dans l’inépuisable réserve de groupes tourangeaux talentueux et nous en extirpons un clip rien que pour vous.

«Born» de Pacha en Bern

3’13’’ de bonheur

Alors que l’été se profile on ne sait trop comment, deux des trois filles de Boys in Lilies (ah cette espèce d’oxymore permanent, on ne s’en lassera jamais) sortent un «side-project éphémère» comme d’autres tondent leur pelouse. Balancée sans prévenir sur Facebook, cette petite merveille ressemble à la brise du soir des belles et longues soirées qui s’annoncent. Et laisse augurer du meilleur pour les nouveaux morceaux de Boys in Lilies à venir.

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Pas facile de choisir, à la vision de ce clip, entre s’abreuver avec les yeux de saynètes du quotidien (des larmes, du feu et des rires) de jeunes femmes modernes et s’étourdir les oreilles avec une ballade aérienne irrésistible.

Commençons par l’image. A l’écran, c’est la vie qui défile, dans un habile montage de bouts de vidéo pour la plupart vraisemblablement croquées au smartphone. Avant un final «cochonnerie» sur le canapé, on a droit tour à tour à des crocos vivants, un machin flambé, un saut dans une piscine, une pause café sur un trottoir, des fringues avec des ananas dessus, le sourire espiègle et envoûtant de Laure dans le style «regarde mes dents, je suis autour», des draps avec des couronnes de roi ou de reine, un panier de basket… Et la garde-robe absolument impossible du trio (Lou en tête #superchaussettes). Enfin, on voit d’un côté une pendule figée et d’un autre une pendule qui avance super vite : le temps, ce drôle de machin qui ne passe jamais assez vite quand on s’ennuie ferme et toujours trop vite quand on vit très fort, processus classique de l’ hypermélancolie qui compose ce morceau.

Terminons par le son : une voix qui sonne comme une gourmandise sucrée sur une orchestration d’abord minimale (vous savez, avec ce petit beat qui chatouille), mais qui tourne au mille-feuilles sur la fin. Un savant mélange entre la mélancolie abyssale du premier LP de la suédoise Stina Nordenstam (on pense notamment au bijou «He Watches Her From Behind») et l’électro pop douce-amère de Dubstar, deux références oubliées du milieu des 90s. La voix patte de velours à l’accent si particulier rappelle aussi des perles de l’Islandaise Emiliana Torrini.

On peut presque toucher du doigt (de l’ouïe ?) l’urgence d’écrire et de composer qui habitent le groupe (Pacha en Bern, c’est Laure et Nasta, même si (Mary)Lou est omniprésente à l’image) : en toute simplicité, on pose des sons, on programme, on construit en douceur, comme une grand-mère tricote au coin du feu le chat sur les genoux. Ce morceau, bien que triste à mourir, respire/transpire la sérénité et donne envie de s’effacer dans les vapeurs de l’été. A l’instar de la main qui, à un moment du clip, caresse le visage de Lou, «Born» vous caressera l’âme et vous aidera sans aucun doute à vous lever le matin dans les semaines à venir.

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