Rouvert en avril dans le quartier Maryse Bastié de Tours, le site des Beaumonts programme chaque semaine une série d’animations ou de rendez-vous culturels afin d’animer les anciennes écuries militaires de la ville. Parmi les propositions qui nous ont tapé dans l’œil : l’exposition photo de Maxime Suriray à partir de ce vendredi 16 mai.
Maxime Suriray travaille au lycée Albert Bayet de Tours. Et en dehors, il explore. Adepte de la bonne lumière ou du cadre insolite, le Tourangeau s’est laissé tenter par les expériences urbex, c’est-à-dire l’intrusion sur des lieux abandonnés pour y réaliser des photos ou de la vidéo. Tout a commencé via un ami qui l’a initié en Italie avant qu’il ne profite de ses propres voyages en Pologne, en Suisse, en Turquie, au Danemark ou en Islande.
Les règles de l’urbex sont assez claires : ne pas dégrader les lieux, ne pas révéler leur adresse, ne pas squatter. « Je n’y reste jamais très longtemps » résume Maxime qui reconnait le côté un peu illégal de la pratique « mais quand il n’y a pas de barrières, on ne risque pas grand-chose ». L’objectif est avant tout de témoigner d’un certain passé, de jouer avec les ambiances aussi « lors des couchers de soleil ou quand la nature commence à reprendre ses droits ».
Armé de son appareil photo, le jeune homme part donc à la recherche des bâtiments qui vont lui déclencher ce type d’émotions. Et s’il a évidemment « visité » d’anciens villages vacances à l’abandon ou le Magasin Général de St-Pierre-des-Corps (ancien site SNCF à l’abandon dont on attend toujours la reconversion), très prisés des fans d’urbex pour leur côté impressionnant, il privilégie généralement des endroits bien plus confidentiels, souvent dénichés par tuyaux. Pour l’Islande, c’est une mission de 7 mois qui lui a permis de prendre le temps d’explorer le pays en détails.

Le résultat ce sera environ 250 photos affichées pendant 6 jours, fruit de plusieurs années de travail. « Une bonne moitié vient de France et le reste de mes voyages mais le lieu n’est pas forcément discernable sur la photo, sauf peut-être pour l’Islande où l’on peut reconnaître quelques paysages » nous dit-il.
Le parcours se veut par ailleurs immersif, avec lumière et bande son : « Des musiques de films de jeux, qui permettent de rentrer le ton. Ce que je veux c’est donner une profondeur au hangar. » Il n’a d’ailleurs pas choisi le site d’exposition au hasard, Les Beaumonts étant le symbole même d’un lieu oublié qui reprend vie. « Je ne cherche pas à faire absolument des expositions » souligne ainsi le photographe qui privilégie surtout le projet qui colle avec le message qu’il fait passer via ses clichés. Au passage, il a invité 4 amis artistes « qui ont produit des œuvres en rapport avec mes photos pour créer de la nuance » et accompagnera sa production de textes, notamment une charte de bonnes pratiques à avoir en urbex (comme ne pas y aller solo, avoir de la batterie et une trousse de secours ou respecter la faune) « afin que les gens puissent savoir comment se comporter ».
Un vernissage de l’accrochage de Maxime Suriray est programmé ce vendredi de 18h30 à 21h30. Il sera également présent dans le week-end pour des visites commentées.
