L’Escale à Saint-Cyr-sur-Loire, Le Nouvel Atrium à Saint-Avertin, La Parenthèse à Ballan-Miré ou encore Oésia à Notre-Dame d’Oé pour ne citer que celles-ci, les salles culturelles municipales sont nombreuses dans l’agglomération tourangelles. Construites et pilotées par les villes elles-mêmes afin de répondre à la fois aux besoins des acteurs locaux comme les associations, mais aussi à la possibilité d’organiser des saisons culturelles, ces salles servent les politiques culturelles municipales. Dernier exemple en date et dernière-née, la salle Vodanum à Rochecorbon.
Inaugurée en 2021, avec une capacité de 185 places assises et un peu moins de 400 places en configuration debout, Vodanum est née de la volonté de la précédente équipe municipale du maire Bernard Plat, souhaitant faire de cet équipement une salle de spectacle mais aussi la maison des associations de la commune.
Si certains ont pu se demander l’utilité d’un tel outil, au regard du nombre de salles plus ou moins de taille comparable dans l’agglomération de Tours, l’axe de proximité mis en avant répond à une vraie demande selon Sandra Nerisson, conseillère municipale déléguée aux commissions communication et culture. « La plupart du public est de Rochecorbon. C’est vraiment agréable de pouvoir venir voir un spectacle près de chez soi, à pied » poursuit l’élue. Pour cette dernière, Vodanum répond donc à un véritable besoin et se veut comme un outil au service des Rochecorbonnais : « C’est un lieu de rencontres et de passage, qui favorise le lien social entre les habitants. ». Cette dernière résume ainsi l’identité de la saison rochecorbonnaise par le triptyque « proximité, diversité et ancrage local ».
Avant sa mise en service, la ville située sur le coteau nord de la Loire ne possédait pas vraiment de saison culturelle à proprement parlé. « Il y avait des spectacles dans l’église ou dans la salle des fêtes polyvalente, mais rien de vraiment construit » nous explique-t-on.
Pour autant, avoir un outil comme cela demande du temps à apprivoiser et la construction d’une identité et d’une ligne directrice se fait progressivement. Une employée, Julia Lebrun, a été ainsi embauchée comme responsable communication et culture pour gérer la saison, ainsi qu’un régisseur pour les besoins techniques et logistiques de la salle. Pour le reste, la petite commune, gère avec du bon sens.
Une polyvalence assumée
Après quatre années d’exploitation et un peu de tâtonnement logique au départ, l’équipe travaille désormais à affirmer une identité graphique et un ton propre à la commune. La programmation est ainsi élaborée collectivement, en concertation avec la responsable communication et culture, chargée du travail préparatoire de veille et de recherche de spectacles, les élus de la commission culture, mais aussi les associations locales : « On n’est pas spécialistes de tout, c’est important d’ouvrir la discussion aux membres actifs de la commune » justifie Sandra Nerisson.
Aujourd’hui, la salle accueille aussi bien des spectacles musicaux que théâtraux, en passant par des propositions pour le jeune public, du jazz ou encore de la musique irlandaise. Au-delà des spectacles, la salle accueille également des expositions d’artistes dans le hall, des résidences pour compagnies locales pendant les vacances scolaires, et met ses salles annexes à disposition des associations. Une polyvalence assumée et qui fonctionne avec un taux de remplissage qui s’améliore chaque année. Avec un budget maîtrisé et un tarif moyen de 17 euros par spectacle, la saison culturelle de Rochecorbon se veut ainsi accessible au plus grand nombre. « Si on pouvait faire moins cher, on le ferait encore », confie encore Sandra Nerisson.