Le tramway : un projet de mobilités, d’aménagement urbain et politique

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Si les projets de tramway portés par les collectivités sont avant tout des projets de mobilité, ils constituent également des projets permettant de repenser l’urbanisme et l’aménagement urbain. La deuxième ligne du tramway de l’agglomération tourangelle en est une nouvelle preuve.

Le rappel du projet :

Validé en 2017 par Tours Métropole, le projet de deuxième ligne de tramway de l’agglomération tourangelle reliera à partir de 2025, les communes de La Riche à Chambray en passant par Tours, via Bretonneau, le boulevard Béranger, un tronçon commun avec la ligne 1, le quartier des Fontaines, puis l’Alouette (où la ligne parcourra sur quelques centaines de mètres la commune de Joué-lès-Tours).

Un enjeu urbanistique

Le tramway « à la française », tel qu’il est revenu au cœur des agglomérations depuis 30 ans (après en avoir été chassé au milieu du XXe siècle, face à l’essor du tout automobile et des bus jugés plus simples et performants) est à la fois un enjeu de transport, sa fonction première, mais aussi un outil de requalification urbanistique de l’espace public. A Tours, l’exemple de la ligne A mise en service en 2013 est symptomatique de cette pensée. A l’époque, l’équipe municipale avait décidé de communiquer notamment sur la notion de « 4e paysage » du tramway, jouant sur son aspect chromé reflétant le paysage traversé, mais aussi sur l’opportunité de donner un nouveau visage à la ville.

Le tramway est ainsi à la fois vu comme une opportunité, non seulement en terme de desserte des territoires mais aussi en terme de transformation de ces mêmes territoires, avec en ligne de mire, la création de nouvelles zones attractives permettant d’attirer selon les quartiers, des entreprises et commerces ou de nouvelles populations séduites par le cadre urbain rénové…

C’est le cas des maires de La Riche et de Chambray-lès-Tours qui s’étaient fortement impliqués pour que leurs communes soient desservies par la seconde ligne de tramway. Si à Chambray-lès-Tours ce passage est rapidement apparu comme naturel en raison de la présence du CHU Trousseau, cette deuxième ligne va permettre à Christian Gatard de porter en simultané la requalification de la zone de l’ancien hypermarché Rallye, et de l’emprise de l’ancien concessionnaire Renault de l’autre côté de l’avenue du Grand Sud, avec l’idée d’une passerelle au-dessus de l’A10 pour rejoindre les deux espaces. A La Riche, Wilfried Schwartz compte se servir de l’arrivée du tramway pour revoir l’urbanisme de sa commune également, que ce soit sur la Zac du Plessis Botanique et ses 1200 logements en devenir, mais aussi dans le centre du côté de la rue du 11 novembre.

projection du tramway rue de la Mairie à La Riche

Un projet politique également…

La nouvelle majorité de la ville de Tours, conduite par le maire écologiste Emmanuel Denis, s’inscrit dans cette logique structurante, en souhaitant profiter des vastes aménagements induits par les travaux de la ligne, pour accélérer leur politique en faveur de la transition écologiste avec la réduction de la pression automobile en ville, ou encore l’augmentation de la place du végétal en ville…

Les points sur lesquels insistent les élus permettent notamment de se rendre compte que ce type de projet est aussi très politique.

Lors de la présentation du tracé final ce samedi 17 octobre, il a ainsi été beaucoup question de voiries cyclables. Pour beaucoup, la première ligne de tramway avait été ainsi un échec en termes de mobilités transversales. Pendant la campagne, plusieurs colistiers d’Emmanuel Denis avaient pointé le fait que la 2e ligne ne devra pas reproduire les erreurs de la 1ere qui pour beaucoup de partisans du vélo n’avait pas assez pris en compte les mobilités douces.

Il n’est pas étonnant dès lors que Christophe Boulanger, élu EELV de la ville de Tours et vice-président aux mobilités à Tours Métropole, ait insisté sur le fait que tout l’axe de la 2e ligne sera également pensé pour les mobilités douces avec notamment la création de 30 km de voies cyclables et de voies vertes.

Insertion du tramway à Chambray avec des voies vélos de chaque côté

Idem concernant la végétalisation, si de nombreuses critiques ont été faites (et sont toujours attendues) concernant l’abattage nécessaire d’une trentaine d’arbres boulevard Béranger, Christophe Boulanger et les élus présents ont tous insisté sur le fait que la deuxième ligne de tramway sera un projet positif en terme d’environnement avec la création de nombreux aménagements paysagers, y compris sur les parkings relais qui sur les esquisses présentées sont montrés de manière très arborés. Wilfried Schwartz a également insisté sur la place du végétal dans le centre de La Riche, tout comme Christian Gatard à Chambray.

A Tours, les regards seront notamment tournés vers la place Jean Jaurès, promise à une refonte totale, l’amenant à devenir une vaste esplanade piétonne, ce qui sera à n’en pas douter un des changements les plus symboliques de cette deuxième ligne…

Idée de ce que pourrait devenir la place Jean Jaurès demain

Un degrés en plus : Les élus d’opposition de Tours surpris et agacés

Sur le plan politique, la diffusion de ce tracé qualifié de définitif par les élus de la Métropole présents samedi lors de sa présentation, n’a pas tardé à faire réagir. Moins de deux heures après la publication de notre article sur Info Tours, Les élus d’opposition de la ville de Tours, réagissaient en effet, en exprimant leurs griefs sur la façon de faire du maire de Tours.

Quelques heures plus tôt, lors de la conférence de presse, le maire de Tours, Emmanuel Denis avait été catégorique. Selon lui, tous les élus, majorité et minorité municipale, réunis le matin même en commission générale avait validé ce tracé via la place Jean Jaurès plutôt que par Heurteloup. Le maire de Tours, précisant seulement qu’un vœu devrait être proposé dans ce sens au prochain conseil municipal pour le valider officiellement.

Faux rétorquent les élus du groupe les « Progressistes » de Benoist Pierre, mais aussi ceux du groupe « Tours nous Rassemble » de l’ancien maire Christophe Bouchet. Ce dernier s’est dit stupéfait, expliquant que si son groupe s’était prononcé en faveur du tronçon sud, entre Verdun et Chambray, il s’était clairement prononcé comme défavorable à la partie ouest, jugée trop sinueuse et lente, notamment le passage dans le futur quartier des casernes. Quant au passage via la place Jean-Jaurès et son réaménagement, Christophe Bouchet d’expliquer : « Cette nouvelle proposition, avec la destruction des Fontaines de la place Jean-Jaurès, identitaires du paysage de la ville de Tours, bousculera très sérieusement les Tourangeaux. Nous devrons avoir la garantie et les preuves irréfutables d’une large validation populaire sur la partie cruciale du parcours sur le Boulevard Béranger et sur la place Jean-Jaurès. »

De leur côté « Les Progressistes », par la voix de Pierre Commandeur, expliquaient être choqués par la méthode du maire de Tours, dénonçant un passage en force en argumentant sur le fait qu’ils ont découvert le tracé que dans la matinée et n’avaient pas été mis au courant de sa présentation à la presse. Et s’il reconnaît que son groupe est plutôt favorable au passage via Jean Jaurès, Pierre Commandeur explique par ailleurs avoir demandé plus de précisions avant que son groupe ne se prononce définitivement lors du prochain conseil municipal qui s’annonce déjà agité…

Le tracé « définitif » présenté

Pour tout connaître du tracé et du projet définitif, lire notre article sur Info Tours

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