Signes des Temps, #199 : Délices du marketing à Luynes

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

Il y a des événements où l’on se rend le cœur léger, avec une idée précise de ce qu’on va y trouver. Dans la tête défilé le film d’une soirée qui se déroulerait à merveille. Ces jours-là, le risque c’est de subir la déception au moindre grain de sable (bière coupée à l’eau, sono récalcitrante, sauce sur le t-shirt, téléphone perdu dans l’herbe…).

La deuxième catégorie ce sont toutes ces sorties qui fourniront quoi qu’il arrive leur lot d’imprévu. On a une idée de ce qu’on peut y trouver, mais pas d’image précise, nous forçant à ouvrir grand les yeux pour emmagasiner des souvenirs. Luynes à l’assaut de l’Amérique édition 2019 fait partie de cette 2e catégorie. Le festival existe depuis longtemps mais jamais je n’y avais mis les pieds, redoutant le moment fatidique où l’on se rendrait compte que je ne maîtrise pas le moindre pas de country.

Me voilà à déambuler dans les allées. Les yeux admirent les vieux véhicules US pendant que mes narines tentent d’arbitrer le match entre l’odeur du burger et celle du hot dog. Dans la foule c’est le paradis des bottes, des chemises à carreaux et – étrangement – des chiens en modèle réduit. Evidemment, Johnny n’est jamais loin.

Comme nous sommes en terre américaine, il faut adopter les us et coutumes locales. En particulier le patriotisme que la France ne pratique qu’à dose homéopathique, principalement en cas de finale de Coupe du Monde de football. Le drapeau et ses étoiles sont partout : jupe pour enfant, pin’s… et éventail. Enfin, pardon, « Clim’ écologique » annonce fièrement le vendeur. Un argument qui peut faire mouche mais qui ne date pas d’hier, puisque déjà tant entendu dans la bouche des taxis de Marrakech ou Antananarivo qui ouvrent grand la fenêtre si on leur fait signe qu’on a trop chaud. Un recyclage marketing pour te refourguer un produit en plastique probablement non recyclable qui a dû faire une distance au moins équivalente à celle d’un Paris / New-York avant d’arriver jusqu’à Luynes. Bien essayé.


Un degré en plus :

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