Avec Nota Bene, la vulgarisation de l’histoire passe par Youtube

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Avec 70 000 abonnés en seulement cinq mois d’existence, Benjamin, alias Ben est une valeur montante chez les youtubers en France. Sur sa chaîne Youtube Nota Bene lancée fin août 2014, ce Tourangeau de 26 ans décrypte et vulgarise avec précision l’histoire, pour le plus grand plaisir de nombreux internautes.

IMG_9585Ben, créateur de Nota Bene

Caméraman et monteur dans une société de production parisienne, Benjamin est arrivé en Touraine il y a deux ans. A l’époque, la société qui l’emploie veut créer une antenne hors de la région parisienne. Malheureusement, son employeur rencontre des difficultés et il se retrouve au chômage en mai 2014. Profitant d’être sans emploi, il décide alors de se lancer dans un projet audiovisuel sur internet, « pour passer le temps au départ et pour continuer à me faire la main » nous raconte-t-il. Parmi ses passions, il y a entre autres l’histoire (il est rapidement passé par une fac d’histoire après le bac) et c’est naturellement vers ce domaine qu’il se tourne.

La forme au service du fond

Rapidement ses vidéos explicatives vont connaître un succès non négligeable notamment chez les 18-35 ans. S’il est souvent difficile d’expliquer les raisons qui font que tel youtuber soit regardé et pas l’autre, dans le cas de Nota Bene, plusieurs éléments plaident pour lui. Tout d’abord, Benjamin en tant que professionnel de l’image attache une importance à la qualité du format : « La forme doit être au service du fond, dans mes vidéos, ayant de bonnes bases techniques, je travaille beaucoup sur l’esthétique avec des changements de cadres ou en jouant sur les valeurs de plans ». Un soin particulier qui contrairement aux nombreux plans fixes que l’on peut voir sur les différentes chaînes Youtube, rendent dynamiques ses vidéos.

Il va de soi que la forme ne suffit pas à être gage de qualité, c’est pourquoi celui qui se considère comme un « pur novice de l’histoire » passe beaucoup de temps à travailler ses sujets : « C’est une activité qui est chronophage, surtout que la plupart du temps je ne connais rien aux sujets quand je commence mes recherches. Mais cela me permet de me mettre à la place du spectateur en essayant de comprendre les tenants et aboutissants et en synthétisant de façon claire ».

10945745_1604523483114026_2191808378405900779_nLe logo de Nota Bene

En parlant des sujets traités sur Nota Bene, on retrouve un peu de tout : de la mythologie à l’histoire du journalisme, en passant aux sports extrêmes… bref une sélection très aléatoire qui peut surprendre au départ : « C’est vrai qu’il n’y a pas de ligne directrice, les sujets peuvent venir de discussions avec des copains, mes proches, ou encore maintenant de suggestions de lecteurs ». Une fois le sujet choisi, Benjamin part à la recherche d’informations, sur internet évidemment  » il y a par exemple beaucoup de livres anciens sur google books », ou encore dans les bibliothèques et médiathèques. Le youtuber cherche ainsi des informations qu’il recoupe et qu’il essaye de retranscrire le plus justement : « A la fin de chaque vidéo, je recommande des livres que je n’ai pas forcément lus en entier. Souvent par manque de temps je les parcours plus qu’autre chose. Mais je fais attention à ne pas sélectionner des auteurs polémiques et j’essaye de recouper les informations au maximum. Quand je ne suis pas sûr d’une information, j’utilise toujours le conditionnel ».

Si on ajoute une interaction importante avec les spectateurs que ce soit dans les commentaires des vidéos, ou sur Facebook où Nota Bene possède 7000 abonnés, nous avons tous les ingrédients du succès 2.0.

Repéré par un Network

Certains ne se s’y sont pas trompés. Rapidement un network, Believe Digital, s’intéresse à lui : « Ils m’ont démarché et j’ai signé avec eux. C’est une agence qui aide à gérer la communication, les aspects techniques, la publicité sur les vidéos… ». Par ailleurs, une campagne de dons a été lancée auprès des internautes, ce qui lui permet de gagner quelques centaines d’euros par mois « pour investir dans du matériel et plus tard pour en vivre un peu j’espère », nous explique-t-il. Sans emploi, Benjamin aimerait ne se consacrer qu’à Nota Bene en créant une structure entrepreneuriale autour. Pour le moment, il va essayer de réaliser les projets qui sont encore dans les cartons comme un format sur les films et séries,  des reportages, mais aussi un documentaire sur les Vikings et leur présence en France… Benjamin commence également des collaborations avec des écoles primaires : « Pour le coup vulgariser un propos pour les enfants, c’est un challenge » et a également quelques demandes pour assurer des conférences… bref en quelques mois la vie de Benjamin s’est accélérée.


L’info en plus : Quand la culture envahit Youtube

Alors que les principaux youtubers connus restent ceux qui consacrent leurs contenus aux jeux vidéos ou les humoristes, d’autres domaines succombent à ce style particulier de vidéos. Sur 37° nous vous avions déjà parlé de youtubers politiques à travers l’exemple de Désinvox. Dans le domaine culturel, Nota Bene n’est évidemment pas la seule chaîne existante. Benjamin a d’ailleurs créé avec d’autres comme Raphaël de Code Mu, une plateforme « La vidéothèque d’Alexandrie » regroupant plusieurs chaînes Youtube axées sur la culture : « La Vidéothèque d’Alexandrie est pensée comme une agrégation de contenus de qualité, avec une charte qui va dans ce sens que ce soit sur la forme ou sur l’éthique. Cela permet au public de retrouver des youtubers culturels sérieux et d’autre part de mettre en avant des personnes qui font du bon boulot « .

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