Tours : Les élus EELV inquiets de l’avenir de la cuisine centrale

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C’est ce qu’on appelle un hasard de circonstance, alors que la réflexion autour de l’avenir de la cuisine centrale fait son apparition dans le débat public, suite notamment à la sortie d’un dossier consacré par nos confrères de TMV, les élus EELV (Europe Ecologie Les Verts) de la ville de Tours, lancent leur questionnaire sur les cantines scolaires à destination des parents d’élèves des écoles tourangelles. Un questionnaire prévu avant l’été et qui tombe à pic pour les élus écologistes qui entendent ouvrir le débat à la population.

img_9744David Chollet et Emmanuel Denis

Le dossier paru dans TMV sur la cuisine centrale, structure qui prépare près de 8000 repas quotidiennement pour toutes les crèches et écoles de la ville de Tours, a soulevé des inquiétudes chez les élus écologistes. Si ces derniers s’accordent avec la Mairie sur le besoin de rénovation de cette cuisine centrale qui date de 1970 et qui ne répond plus aux normes actuelles, pour eux en revanche celle-ci doit rester en gestion directe municipale. Seul problème, le montant de la rénovation chiffré à plusieurs millions d’euros. Rénovation pour laquelle la Mairie a engagé une réflexion avec plusieurs pistes possibles allant du maintien en gestion communale, au passage en gestion communautaire ou encore par le biais d’une délégation au privé.

C’est cette dernière option qui inquiète les élus écologistes : « Il faut que la rénovation de la cuisine centrale soit l’occasion d’un saut vers le qualitatif. Alors que le maire de Tours avait annoncé vouloir augmenter la part de bio dans la restauration scolaire, nous nous inquiétons que l’option de délégation à des entreprises privées ne soit pas écartée. Confier cela au privé revient à ne plus avoir le contrôle sur l’alimentation servie à nos enfants » expliquent les élus de l’opposition. « Nous avons des inquiétudes d’autant plus qu’il y a une certaine opacité autour de ce dossier pour lequel nous réclamons en vain des informations en commission depuis le mois d’avril ».

Pour David Chollet et Emmanuel Denis, la gestion par des entreprises privées de restauration collective reviendrait à toujours plus d’industrialisation des repas. A les écouter, les solutions alternatives existent pourtant : construction d’une légumerie automatisée, mise en place d’une ceinture maraîchère dans l’agglo, « un argument repris par Philippe Briand en conseil d’agglomération qui a plaidé pour tendre vers une autosuffisance alimentaire », donnent-t-il même comme exemple pour montrer que ces idées dépassent le simple cadre de l’idéologie politique.

En résumant, les élus EELV sont en faveur d’une cuisine centrale publique et à une augmentation de la part des produits bio et des produits locaux. Et face aux arguments d’une éventuelle hausse tarifaire, les élus tempèrent immédiatement, « Cela ne revient pas plus cher tout simplement parce que cela permet de faire des économies par ailleurs, en réduisant le gaspillage par exemple. Aujourd’hui la part du gaspillage dans un repas est estimé entre 28 centimes pour la fourchette basse et 72 centimes pour la fourchette haute. En privilégiant les circuits-courts, on peut abaisser cette part ». Un argument parmi d’autres qui doivent se fondre dans un changement global de fonctionnement et d’alimentation expliquent-ils : remplacement du pain blanc par du pain complet plus nourrissant, baisse de la part des protéines animales, utilisation des fruits et légumes de saison…

Derrière ces arguments se dresse ainsi également une idée d’éducation à l’alimentation dès le plus jeune âge. C’est pourquoi les élus EELV souhaitent impliquer la population dans le débat à venir. D’où l’idée de leur questionnaire à destination des parents d’élèves qu’ils distribueront à partir de demain devant les écoles tourangelles. « L’idée est de voir quelles sont les volontés des parents, savoir s’ils seraient prêts à s’investir et comment… Nous ferons le bilan à la mi-novembre après avoir récolté et analysé les réponses »

Du côté de la Mairie, interrogé sur l’avenir de la cuisine centrale par France Bleu Touraine, Serge Babary déclarait : « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, des réflexions sont actuellement menées et rien n’est décidé ». Pour les élus écologistes en revanche « ce sujet est un véritable sujet de politique publique et même si sa réalisation ne se fera pas du jour au lendemain, nous pensons qu’il faut engager le débat dès maintenant et avec le plus grand nombre ». Un débat qui ressortira à n’en pas douter lors d’un prochain conseil municipal.

Un degré en plus :

> Le questionnaire est en ligne ici

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