Nouvelle adjointe à la petite enfance à Tours : un signal politique malgré tout

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La récente désignation de Cécile Chevillard en tant qu’adjointe à la petite enfance, la jeunesse et l’éducation n’a pas manqué de faire réagir. En cause, les positions sociétales marquées de la nouvelle adjointe. Cette dernière avait en effet été une tête de pont de la Manif pour Tous en Touraine et s’était notamment faite remarquer en 2016 en critiquant une subvention allouée à l’association, ce qui avait créé un malaise au sein du conseil municipal. De quoi faire réagir l’opposition municipale, dont plusieurs membres ont critiqué ouvertement ce choix.

Le symbole d’une majorité hétéroclite

Dès le départ en 2014, pour remporter la mairie, Serge Babary avait réuni une liste large, allant du centre-droit à la droite conservatrice et il faut donc composer aujourd’hui avec ces différences, ce qui n’a pas toujours été évident depuis le début du mandat. Pour autant, au sein de la majorité, certains l’assurent, ce choix ne s’est pas fait sur ces questions politiciennes. Cécile Chevillard est une élue travailleuse nous dit-on, avec beaucoup de compétences. Ces dernières ne sont pas remises en cause d’ailleurs par les détracteurs de ce choix. Ce qui gène en revanche, ce sont les prises de positions sociétales passées de la nouvelle adjointe, qui ne sont pas sans rapport avec sa nouvelle délégation.

Mais le choix était limité également. Pour gérer une telle délégation, il fallait quelqu’un de disponible, nous explique un membre de la majorité. On comprend donc qu’à moins de recomposer l’ensemble des délégations, difficilement envisageable à un an de la fin du mandat, le maire de Tours n’avait ainsi pas un large choix parmi les membres de sa majorité. Une majorité qui a pu par ailleurs montrer quelques signes de faiblesses en interne, avec en point d’orgue la démission de Barbara Darnet-Malaquin de son poste d’adjointe en ce début d’année, ou encore le changement de missions confiées à Henri Rousseau qui a perdu la gestion de la sécurité au profit d’un nouveau rôle de médiateur. Deux mouvements qui font suite aux départs de la majorité de Xavier Dateu et Pierre-Henri Moreau l’an passé ou encore à des dissensions en interne entre certains membres de l’équipe municipale… La faute à un deuxième mandat dans le mandat et à un nouveau maire de Tours qui a instauré une nouvelle dynamique, suite à son accession à la tête de la ville en octobre 2017. Christophe Bouchet a bousculé les codes mais en cours de route, certains membres de l’équipe municipale ne se sont pas retrouvés dans ce nouveau projet ou se sont sentis écartés.

Un signal politique malgré tout

Face à tous ces facteurs, le maire de Tours le sait, il doit malgré tout réussir à garder l’union au sein d’une majorité hétéroclite, d’autant plus à un an des prochaines municipales pour lesquelles il s’est déclaré candidat. Après avoir un temps semblait se rapprocher de La République En Marche, les relations entre les deux parties se sont largement refroidies, à croire les déclarations et petites phrases des uns et des autres ces derniers mois. Christophe Bouchet, n’a donc guère le choix et doit composer avec sa droite. Car si les partis politiques traditionnels comme LR, semblent aujourd’hui tomber en désuétude, il convient malgré tout pour le maire de Tours, de ne pas froisser non seulement la partie qui constitue la base de sa majorité, mais aussi le parti politique derrière, sous peine de se voir avec un candidat estampillé LR, en face l’an prochain.

Le signal politique envoyé – ou reçu selon les points de vue -, est ainsi important. En désignant Cécile Chevillard, Christophe Bouchet semble ainsi donner un gage de confiance à la partie la plus à droite de sa majorité.

Ce que plusieurs élus de l’opposition n’ont pas manqué de signaler. Dès le soir de l’annonce, ils sont ainsi plusieurs à réagir, à l’instar d’Emmanuel Denis ou encore Pierre Commandeur qui ont dénoncé le symbole politique derrière cette désignation.

Une désignation qui devient ainsi un débat politique et qui lance ainsi malgré elle ou non, la longue route vers les Municipales 2020.

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