Aéroport, tramway, téléphérique… Entretien avec Frédéric Augis

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Vice-président de Tour(s) Plus en charge des transports, Frédéric Augis gère plusieurs dossiers importants pour l’agglomération avec l’aéroport, le tramway, les bus… Autant d’éléments formant un réseau complexe mais indispensable pour la structuration du territoire et qui est voué à évoluer pour s’adapter aux nouveaux besoins. Entretien

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37° : Bonjour Monsieur Augis, vous êtes président du Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement de l’Aéroport International de Tours (SMADAIT). Votre prédécesseur, Alain Dayan a fait part dans nos colonnes de ses inquiétudes sur l’avenir de cette structure, en évoquant notamment « une croissance molle » et pointant un manque d’ambitions. Qu’avez-vous à lui répondre ?

Fréderic Augis : Je trouve étrange que Monsieur Dayan nous reproche un manque de développement dans la mesure où le contrat de concession actuel et ses objectifs ont été signés par lui justement. Quand il parle de manque d’ambitions, je me demande donc s’il fait son mea-culpa ? Dans les contrats qu’il avait négociés, plus il y avait de passagers, plus cela avait un coût pour les collectivités. Grâce au travail de Jean-Gérard Paumier, qui était alors en charge des transports à l’agglomération, un avenant a été signé l’an passé. Celui-ci prévoit une stabilisation financière de l’aéroport avant de pouvoir de nouveau repartir vers l’avant dans d’autres conditions. Pour autant, la ligne vers Porto a progressé de 16% en un an, là où d’autres aéroports stagnent, c’est un signe encourageant montrant son dynamisme.

37° : Si je comprends vos propos, l’aéroport est donc en phase de stabilisation pour mieux se structurer afin de repartir vers l’avant ensuite ?

Frédéric Augis : L’aéroport est au cœur du projet métropolitain. Son intérêt est multiple : économique, touristique mais aussi en terme de santé par exemple. Savez-vous que grâce à cette structure ce sont 200 greffes par an qui sont rendues possibles pour le CHRU ? Il a également une place centrale dans le nœud de transports qui fait de Tours un carrefour important avec les accès autoroutiers ou le TGV. Je vous donne un exemple : une partie de la logistique des 24h du Mans arrive par aéroport à Tours avant de rejoindre Le Mans par autoroute. C’est donc une structure qui a une grande importance pour Tours et que nous voulons continuer de développer. Mon travail est de réfléchir à l’avenir, à sa structuration et prévoir ce qu’il se passera en 2023 pour la prochaine délégation.

37° : La semaine passée nous apprenions dans la presse que la SNC Lavalin, gestionnaire délégataire de l’aéroport, s’apprêtait à se séparer de ses activités aéroportuaires en France. Y a t-il des inquiétudes à avoir pour l’aéroport de Tours ?

Fréderic Augis : La SNC Lavalin vend en effet ses activités aéroportuaires en France, le repreneur sera néanmoins tenu par le contrat de concession qui court jusqu’en 2022 avec une obligation de reprise des collaborateurs.

37° : L’aéroport peut-il pâtir du départ de l’école de chasse à l’horizon 2018 ?

Frédéric Augis : Nous avons des discussions fructueuses avec la Base Aérienne. Je rappelle que seul le départ de l’école de chasse est prévu. Vue la situation actuelle du pays avec l’Etat d’urgence, nous pouvons penser que Tours est un lieu stratégique du point de vue sécuritaire et militaire, ce qui renforce le poids de la Base Aérienne.

37° : Le contrat de la directrice du syndicat mixte n’a pas été renouvelé en juin dernier. Pouvez-vous nous en donner les raisons ?

Frédéric Augis : Il n’y a rien à dire à ce sujet. Son contrat était terminé, nous ne l’avons pas reconduit parce que nous estimions qu’il fallait quelqu’un au profil différent. Nous recherchons actuellement son remplaçant.

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37° : Le tramway est un autre dossier important. Où en est la réflexion sur la deuxième ligne ?

Frédéric Augis : En février 2016 nous avions entamé la première phase de réflexion avec la réalisation d’une carte structurante de l’agglomération avec identification des différents pôles forts. L’étape suivante se déroule en ce moment avec la tenue d’un diagnostic réalisé par une société spécialisée. Celui-ci me sera fourni mi-octobre et sera rendu public par la suite. D’ici la fin de l’année nous pourrons faire une proposition de tracé pour la seconde ligne.

37° : L’an passé la Cour Régionale des Comptes a émis un rapport défavorable au lancement d’une seconde ligne de tramway. Ce rapport avançait un coût trop élevé pour l’agglomération. Les élus de gauche comme de droite avaient répondu de concert pour défendre cette seconde ligne. L’agglomération peut-elle supporter ce coût ?

Frédéric Augis : J’ai lu ce rapport à plusieurs reprises et je dénonce le fait qu’il soit à charge. Je pense que la première ligne a été gérée au mieux. Qu’elle ait coûté plus cher que d’autres c’est normal dans la mesure où le centre de maintenance a été calibré pour accueillir plus d’une ligne, que l’alimentation au sol dans le centre a alourdi le coût. Je le dis d’autant plus tranquillement que lorsque la première ligne a été lancée, j’étais dans l’opposition à Joué-lès-Tours. La seconde ligne sera moins chère.

A ce sujet (re)lire également : Tramway : Une deuxième ligne pour 2022 ?

37° : Le tramway a entraîné une refonte du réseau Fil Bleu dans son ensemble. Si celui-ci a été désigné l’an passé parmi les meilleurs de France, il reste cependant des points noirs avec notamment des temps de trajets longs sur les lignes transversales. Quelles sont les pistes d’amélioration à ce sujet ?

Frédéric Augis : Cela ne vous a pas échappé, nous sommes une ville de rivières avec un nombre de ponts limités pour les franchir. Cela conduit logiquement à un encombrement de certaines lignes. Pour le moment le réseau est en place dans le cadre de la délégation qui se termine en 2018. Nous travaillons déjà au réseau de demain à partir de 2019.

37° : L’UNEF a publié cet été un rapport pointant le coût des transports du réseau Fil Bleu pour les étudiants (ndlr : Deuxième plus cher de France selon le syndicat étudiant, le 5e en prenant compte de la gratuité du 12e mois en vigueur).

Frédéric Augis : Les règles ont été définies par l’ensemble des maires de l’agglomération avant 2014. Nous l’avons évoqué en bureau des maires, la politique tarifaire avec le 12e mois gratuit (ndlr : pour un abonnement d’un an) est un choix qui avait été fait et est en phase pour une partie des étudiants. Sur ce genre de sujets rien ne peut être parfait et si on baisse d’un côté, il faudra trouver les financements ailleurs.

37° : Où en est-on de la réflexion sur le téléphérique ?

Frédéric Augis : Nous étudions actuellement le coût, le trajet… Le dossier reviendra sur la table en fin d’année. C’est une hypothèse envisagée parmi d’autres qui mérite d’être étudiée afin de ne pas avoir de regrets. Nous étudions par ailleurs d’autres points d’amélioration comme le renouvellement du parc de bus. Je vais d’ailleurs d’ici peu au Mans pour voir leur réseau de bus au gaz avec l’ensemble de la commission transports afin d’étudier le remplacement du parc de bus par des bus roulant au gaz.

A ce sujet (re)lire aussi : Vers la fin des bus diesels dans l’agglomération ?

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