Aéroport de Tours : un avenir entre espoir et incertitudes

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L’aéroport de Tours va connaître des mutations dans les années à venir avec des enjeux importants pour son avenir, d’autant plus face à l’arrivée d’un nouveau concurrent régional qui pourrait lui faire de l’ombre… Explications.

Une transition assumée

Les chiffres communiqués en début de semaine sur l’année 2017 ont montré une légère baisse de fréquentation de l’aéroport de Tours. Avec 190.417 voyageurs, 8.480 passagers de moins qu’en 2016, l’aéroport de Tours a connu une baisse de 4,6% de sa fréquentation. La barre des 200 000 passagers, un objectif symbolique affiché n’est donc pas franchie. Doit-on y voir un effritement dans le développement de l’aéroport de Tours ? Du côté du Syndicat mixte pour l’aménagement et le développement de l’aéroport international de Tours (SMADAIT), on évoque « un phénomène passager » causé par des éléments extérieurs : fermeture de la piste pour travaux, conditions climatiques difficiles, annulations de vols de Ryanair…

Pour Frédéric Augis, vice-président de la Métropole en charge des transports et par ce biais président du syndicat mixte gérant la plateforme aéroportuaire tourangelle, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, d’autant plus que la volonté politique n’est pas dans l’immédiat d’augmenter le nombre de vols et de passagers : « Il y a une volonté de temporiser le développement face aux problématiques que nous avons et notamment les questions liées au départ de l’école de chasse. Nous sommes donc dans une période de stabilisation et de transition ». Pour l’élu, le développement de l’aéroport ne se regarde pas seulement à travers le prisme du nombre de passagers, mais aussi et surtout en terme de potentiel. En cela, l’augmentation du nombre de voyages d’affaires est un bon indicateur.

Châteauroux, un concurrent potentiel ?

Le développement de l’aéroport de Tours est donc pour le moment volontairement freiné comprend-on. Une temporisation passagère afin de conforter à l’avenir « un outil participant à l’attractivité du territoire » rappelle Frédéric Augis.

L’attractivité d’un aéroport dépend aussi de sa place à l’échelle régionale. Et à ce niveau, cette semaine ce sont deux annonces différentes qui ont concerné indirectement l’aéroport tourangeau.

A l’échelle du Grand Ouest d’abord, avec l’annonce de l’arrêt du projet du controversé aéroport de Notre Dame des Landes. Et Frédéric Augis d’y voir une nouvelle intéressante pour Tours : « Cette décision peut avoir un impact pour nous car nos regards se tournent forcément vers l’ouest et les départements voisins ».

Au niveau de la région Centre-Val de Loire, ensuite avec l’annonce (encore plus importante pour Tours) de l’ouverture de 4 nouvelles lignes sur l’aéroport de Châteauroux. Une annonce marquant clairement les ambitions castelroussines sur une structure jusque-là plus dédiée au Fret. Et cela soulève des questions, à commencer par le positionnement de la Région Centre-Val de Loire, qui va participer au financement de ce développement du trafic passager à Châteauroux. « Je serai vigilant à ce qu’il y ait une équité entre les deux structures dans les financements de la Région » déclare Frédéric Augis. Il faut dire que l’enjeu est important, avec une CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) ne pouvant plus financer la plateforme tourangelle, la survie de cette dernière serait compromise si jamais la Région privilégiait l’option de Châteauroux au détriment de Tours.

Relire sur Info Tours : notre entretien avec Philippe Roussy, président de la CCI Touraine

Pour Emmanuel Denis, élu écologiste à Tours Métropole, cette annonce pose surtout la question de la nécessité de l’existence de deux aéroports au sein d’une même région. Et pour l’élu EELV, connu pour ses positions critiques sur l’aéroport tourangeau : « Je pense que Châteauroux a un potentiel de développement plus important et que cela mérite d’être étudié. C’est aussi l’occasion de se poser la question de l’existence de l’aéroport de Tours qui est plus mal situé parce que en zone urbaine ».

Et si Frédéric Augis minimise pour le moment cette annonce en évoquant « une offre alternative, pas en concurrence directe avec celle de Tours », le sujet pourrait rapidement devenir un cas de conflit plus ou moins ouvert entre la Métropole et la Région, déjà régulièrement pointée du doigt par certains élus tourangeaux, l’accusant à demi-mots de trop souvent délaisser la Touraine au profit d’autres territoires…

La Métropole va fixer son plan de vol pour les années à venir

Une commission générale de la Métropole sur la stratégie de développement de l’aéroport se tiendra le 10 février prochain. L’occasion pour la Métropole de fixer le plan de vol de son aéroport pour les années à venir. Parmi les enjeux : ouvrir de nouvelles lignes avec de nouvelles compagnies et attirer plus de touristes étrangers, fixer un plan de requalification des terrains laissés par l’Armée, avec notamment l’implantation d’activités économiques, absorber la gestion pleine des infrastructures (pour le moment partagée avec l’Armée), mais aussi trouver un équilibre financier moins dépendant des collectivités et augmenter les retombées économiques de l’activité aéroportuaire sur le territoire, pour le moment faibles au regard d’autres structures similaires en France. Un enjeu primordial pour une Métropole qui se rêve en « porte d’entrée du Val de Loire ».

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