La magie des plantes des bords de Loire.

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Utiliser une plante sauvage des bords de Loire pour soigner une dépression, faire cicatriser une plaie, faire tomber la fièvre ? C’est possible. Des balades sont organisées par l’association Kiwi Nature pour découvrir ces trésors cachés juste sous nos pieds et redonner aux plantes leurs lettres de noblesse.

Sur les bords de Loire, les feuilles et l’herbe brillent sous le doux soleil du matin. Pull orange, basket, pantacourt et chaussettes blanches, Davy Cosson cueille une plante qui pousse ici ou là. « Je préfère le contact avec les plantes. J’aime quand même les humains mais si on me demande de choisir…» Davy Cosson est un amoureux de la nature. Ce samedi matin, lendemain de la fête de la musique, il est suivi par une quinzaine de personnes sur les sentiers au bord de l’eau. Il va leur faire découvrir les plantes sauvages qui poussent juste en bas de chez nous. comestibles et médicinales, elles sont partout. « Une fois, j’ai même fait une balade dans les rues de Tours avec la végétation qui vit dans le bitume. » Évidemment difficile de les consommer, mais elles sont là. « Il vaut mieux manger une plante vigoureuse qui a poussé toute seule sur les bords de la Loire qu’une salade de supermarché complètement aseptisée », explique Davy Cosson à son auditoire alors qu’il brandit une feuille d’Ortie.

L’Ortie, justement. « C’est une excellente salade. » Face à lui, son auditoire reste sceptique. Pour manger une feuille d’Ortie, il faut casser les petits poils urticants qui recouvrent la partie supérieure de la feuille en l’attrapant par le dessous. Alors on la roule entre les doigts en serrant bien fort et on la mange. Le goût n’est pas désagréable et avec une vinaigrette, ça ne doit pas être mal du tout. « Je n’ai pas osé », raconte Lynn, 25 ans. Et pourtant, cette plante est une de celles qui a le plus de vertus médicinales et nutritionnelles en France. Pour la consommer sans la rouler dans ses doigts, il y a juste à la faire blanchir à l’eau et c’est parfait.

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Tous les 30 mètres, le petit groupe s’arrête pour regarder et analyser une feuille, un arbre, une herbe. « Et encore, on pourrait ne rester que sur un tout petit espace tant tout peut se manger. »

Bobologie

Le groupe s’arrête devant un Saule, mais aussi devant des plantes qui paraissent insignifiantes. À chaque fois Davy explique et tout le monde reste admiratif. « On peut soigner 90 % des bobos avec les plantes. Une piqûre, une coupure, une brûlure… Il y a des plantes antiseptiques, antibiotiques, on peut calmer la toux. Et s’il reste une plante dont on ne connaît pas les bienfaits, c’est juste qu’on ne les a pas encore découverts. »

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Le Millepertuis soigne les dépressions et les brûlures, on peut utiliser le Saule en décoction, une infusion d’Armoise a des propriétés abortives, la Consoude répare les fractures et cicatrise les plaies tandis que la Pâquerette raffermit les tissus.…. Au total, pendant la balade, Davy présente une dizaine de plantes. Et toutes deviennent magiques. Les petites feuilles insignifiantes sur lesquelles on marche, les petites fleurs qu’on arrache assis sur une pelouse pour en compter les pétales, deviennent des véritables médicaments.

La plus symbolique reste le Plantin – qui n’a rien à voir avec la banane. Cette grosse et épaisse feuille verte est partout. Et elle fait tout. Antihistaminique, anti-inflammatoire, antibiotique, hémostatique, expectorant… Elle soigne aussi les otites, les aphtes, les hémorroïdes… Crue, cuite, en baume, en lotion, en salade ou en infusion, on peut la consommer n’importe comment.

Redécouvrir des savoirs d’antan.

Les médicaments d’aujourd’hui viennent tous des plantes. Par exemple, l’aspirine vient du Saule, un des arbres les plus communs des bords de Loire. Mais la privatisation du vivant a rendu compliqué l’exploitation de ces savoirs ancestraux. Alors rien de tel que la cueillette. « Il faut savoir choisir son spot mais sinon, une grande partie les plantes sauvages peuvent être utilisées comme des médicaments. » Alors évidemment, attention. Toutes les plantes ne sont pas bonnes et certaines sont contre indiquées pour les femmes enceintes, par exemple. Davy Cosson insiste : « Je ne suis pas médecin, alors je vous partage mes connaissances mais concernant la posologie, par exemple, je ne suis pas compétent. »

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Ça fait quatre ans que Kiwi Nature, l’association de Davy Cosson, organise ces balades d’initiation aux plantes médicinales et comestibles, et il y a toujours du monde. Céline participe à l’atelier pour la première fois avec ses deux enfants. Pour elle, c’était important de les sensibiliser à ces questions dès leur plus jeune âge, de leur apprendre qu’il existait plusieurs façon de se nourrir, de se soigner. « Ils vont peut-être avoir incessamment sous peu des trucs nouveaux dans leur assiette », s’amuse-t-elle. Sa fille émet une protestation catégorique à l’idée de manger des Orties mais son fils, lui, chante des « Moi oui ! Moi oui ! » en sautillant. « Il faut leur faire manger avant qu’ils sachent ce que c’est, sinon c’est foutu. »

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