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Projet de RER en Touraine : une étude sur la fréquentation et les nouvelles gares les plus utiles

Depuis début 2023, Tours Métropole et le Conseil Régional Centre-Val de Loire travaillent sur un projet de développement du train en Indre-et-Loire. Impliquant également les autres communautés de communes du département, le chantier vise à obtenir une reconnaissance de l’Etat afin qu’il finance une partie des investissements nécessaires (il y en aura pour plusieurs centaines de millions d’euros).

A terme, l’objectif est de mettre plus de trains sur les lignes tourangelles ce qui pourrait encourager une partie de la population à délaisser sa voiture. Mais combien de personnes feraient ce choix ?

Jusqu’ici, aucune étude n’avait été menée. On sait juste que ces dernières années, la fréquentation des gares est en forte augmentation. Par exemple, 6,2 millions de voyageurs en un an à Tours et 3,8 millions pour St-Pierre-des-Corps en 2022, soit respectivement +50 et +30% par rapport à 2021. Il s’agit également de records absolus. D’autres gares ne sont pas en reste : +50% à Amboise, Bléré-La Croix et Langeais, par exemple. Et dans des gares comme Chenonceaux ce sont plus de 60 000 personnes qui transitent sur les quais à l’année, soit une moyenne de 170 par jour. Quand on sait que le nombre de TER y est réduit, ce n’est pas insignifiant.

Schéma de l’étoile ferroviaire tourangelle.

La création d’un réseau de train plus performant a pour objectif de dynamiser encore ces fréquentations avec la promesse de passages plus fréquents, en particulier le matin et le soir. Ainsi, à terme, des communes comme Saint-Paterne-Racan ne seraient plus desservies par un nombre ridicule de TER, comme actuellement. Reste à dimensionner le besoin pour adapter au plus juste le futur plan ferroviaire tourangeau. Par exemple, quelle ligne dynamiser en premier ? Quelles nouvelles gares ouvrir ?

En attendant le résultat des premières études officielles, l’Association pour le Développement des Transports en Touraine vient de produire sa propre enquête. Créée il y a plus de 45 ans, cette structure est très active pour la promotion du développement du réseau de tram ou l’amélioration d’une desserte par train entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps. Le RER, elle le soutient complètement et s’est associée avec une école d’ingénieurs pour prédire le futur.

Les résultats ont été présentés mardi 12 mars. L’estimation a été réalisée à partir de l’étude des comportements des populations de 111 communes tourangelles, auxquelles s’ajoutent Saumur, Blois et Château-du-Loir, trois villes de départements voisins qui ont de fortes relations avec Tours et surtout dont les gares pourraient servir de terminus à de futures lignes de RER car elles permettent aux trains de faire demi-tour (ce qui n’est pas le cas partout, c’est par exemple impossible à Amboise).

Ce panel représente 84% de la population active d’Indre-et-Loire et 97% des utilisateurs actuels des transports en commun. Il est donc représentatif. Bilan : pour être crédible, et attirer un maximum de monde, une ligne doit proposer en moyenne un train toutes les 30 minutes aux heures de pointe. Un passage toutes les 15 minutes attirerait plus de voyageurs mais coûterait trop cher en achat de rames ou en charges de personnel. A Amboise, la réalisation du projet pourrait faire doubler la fréquentation de la gare alors qu’actuellement seuls 10% des salariés préfèrent le rail à la voiture pour rallier l’agglo tourangelle. On pourrait même multiplier la fréquentation par trois pour le Lochois.

Parmi les autres conclusions, la création d’une gare à La Ville-aux-Dames apparait comme une priorité. Elle pourrait être fréquentée par 400 personnes chaque jour… Bien plus que celle de Fondettes qui pourrait rouvrir mais qui souffrirait de la concurrence du bus. Le train ne ferait pas gagner tant de temps que ça, surtout si en route il s’arrête aussi à La Riche ou Tours-Verdun. D’ailleurs, l’accélération de la vitesse fait partie des exigences pour séduire davantage de voyageuses et voyageurs. Ce serait notamment capital vers Chinon et Loches où la route est plus compétitive.

Enfin, le travail de l’ESTACA présenté par son conseiller Guy Bourgeois souligne que le développement d’aménagements pour vélos et de parkings relais peut booster l’usage du train dès maintenant, sans forcément de grands travaux supplémentaires. Cela pourrait inciter 3 700 personnes à abandonner leur voiture en Touraine, et plus de 6 000 avec un réseau plus performant. « C’est considérable » commente le spécialiste.

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