Rendez-vous à « Leurre H » aux Années Joué

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La 20e édition des Années Joué débute ce vendredi. Une première journée ponctuée de plusieurs spectacles dont celui de La Compagnie L’Escale « Leurre H » qui devrait constituer un temps fort de ce week-end.

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Un besoin de prendre position face à la montée de l’extrême-droite en Europe

Nous avions laissé la Compagnie L’Escale au détour d’une rencontre sur leur spectacle « Est ou Ouest, procès d’intention ». Une pièce dans laquelle la compagnie située au 37e Parallèle invitait le public à réagir sur un choix de société fort. Une pièce sociétale, incitant à la réflexion et s’inspirant des processus d’agit-prop. Un peu plus d’un an plus tard, nous retrouvons Gritt Krausse et Hugues Hollenstein qui dirigent la compagnie, pour leur dernier spectacle « Leurre H », un spectacle acrobatique, empruntant au cirque et tout aussi engagé, si ce n’est plus encore. « Leurre H, c’est une pièce qui est née de notre besoin de prendre position face à la montée de l’extrême-droite en Europe » explique d’entrée Hugues Hollenstein. Une pièce sous forme de métaphore et de fable où la prise de risques de l’artiste, à la fois physiquement sur les différents agrès : cordes lisses, trapèzes, roue de la mort… mais aussi moralement constitue un fil conducteur. La Compagnie L’Escale poursuit ici son cheminement, celui de croiser les formes artistiques et les réflexions sociétales et politiques. Un croisement pas toujours évident cependant : « C’est compliqué de faire un spectacle politique, il y a toujours des questionnements sur le fait de ne pas enfoncer de portes ouvertes, de ne pas devenir moralisateurs. Il faut pouvoir assumer aussi et que chaque artiste puisse assumer sa part et la défendre ». Et Hugues Hollenstein d’assumer justement ses positions :  « Il y a des situations historiques qui font, je pense, que les artistes doivent prendre position parce que justement en tant qu’artiste nous avons la chance d’avoir notre propre média qui est notre art ».

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« un spectacle doit être une machine à penser »

Après avoir longtemps tourné sous chapiteaux de villes en villages, la Compagnie L’Escale revient donc sous une forme circassienne où la notion d’engagement est centrale : « Le cirque est un art populaire, nous voulions se servir de cela comme espace scénique afin de faire venir le public et leur parler d’autre chose au final ». Cet autre-chose c’est la montée de l’extrême-droite en Europe et face à elle la question du positionnement de chacun, interprétée par les artistes. « Une poignée d’acrobates jetés dans le présent se posent des questions sur l’avenir. Ils ont la chance d’avoir une matière à questionner : ils éprouvent leur envie de se dépasser avec leurs corps, de s’engager avec leur groupe, de résister avec leurs agrès. Mais le monde a tendance à les rattraper. D’équilibres fragiles en mouvements qui s’emballent, le temps se contracte ou s’étire. Vont-ils lâcher ou se dépasser» explique ainsi le texte de présentation.

L’engagement de l’artiste, mais aussi celui du public où comme pour « Est ou Ouest », celui-ci est invité à participer, à encourager les artistes, à les stopper, continuer, les applaudir ou les huer… Pour Hugues Hollenstein, « un spectacle doit être une machine à penser », Leurre H ne déroge pas à cette règle. A voir ce vendredi à 20h aux Années Joué.

Photos : Jean-Pierre Estournet, Lara Manipoud

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