L’architecture de St-Pierre-des-Corps auscultée dans un livre événement

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Avec environ 15 000 habitants, St-Pierre-des-Corps est l’une des plus grandes communes du département d’Indre-et-Loire, et surtout la principale porte d’entrée de l’agglomération quand on arrive en train. Longée par l’A10, bordée par la Loire et le Cher, elle héberge le plus grand centre commercial de la région Centre-Val de Loire (les Atlantes) et quelques entreprises majeures du département, notamment dans le domaine du ferroviaire. Pourtant, elle est aussi mal cotée, notamment du point de vue patrimonial. Une erreur qu’un livre tente de corriger.

Non, St-Pierre-des-Corps ce n’est pas seulement les grandes tours du quartier de la Rabaterie ou les hangars à la chaîne dans la zone des Grands Mortiers. De la gare TGV en passant par la mairie, les maisons individuelles typiques ou la bibliothèque, la commune regorge de bâtiments remarquables au niveau architectural. Certes, elle ne dispose pas de patrimoine historique ancien comme à Tours, Amboise, Loches ou Chinon. Pas de château, pas de grand totem (hormis peut-être son château d’eau qui surplombe l’A10). Pourtant, lors de la reconstruction post-bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, quelques gestes architecturaux lui ont donné une identité remarquable.

Ces particularités, on les découvre dans un ouvrage collectif sorti début mars 2025, le livre Saint-Pierre-des-Corps, cité des temps industriels signé Jean-Baptiste Minnaert, Charlotte Mus (éditrice et historienne d’architecture), Hugo Masire (maître de conférences à l’école d’architecture de Nantes, grand connaisseur du patrimoine tourangeau), Amayranni Zarate Altamirano et Barbara Rivière (ancienne directrice d’urbanisme de la commune). Les textes sont illustrés de photos de Luc Bob, spécialiste des photos bâtimentaires. Le tout est édité par la maison Norma.

Présenté vendredi 21 mars à la bibliothèque corpopétrussienne, le livre est le fruit d’un travail débuté en 2017 dans la continuité d’un autre projet centré sur la ville de Tours. Le long délai de fabrication est notamment dû à la complexité d’accès aux archives, souvent dispersées et donc difficilement consultables.

Au fil des 225 pages, on découvre l’essor de la commune en revenant sur des dates fondatrices du creusement du canal entre Loire et Cher en 1828 (aujourd’hui recouvert par l’A10) à l’architecture de la 2e moitié du XXe siècle en passant par l’essor du train dès les années 1840 (une grande partie du territoire communal est occupée par les voies ferrées, les technicentres SNCF ou des entreprises du monde ferroviaire).

Dans le cadre d’une conférence donnée début février à la guinguette d’hiver Le Soleil de St-Pierre-des-Corps (lieu dont 37 degrés est partenaire), l’équipe du livre Saint-Pierre-des-Corps, cité des temps industriels s’est attachée à rappeler sa volonté de casser l’image d’une « simple ville de passage » affirmant que les rues renferment « des trésors cachés et des beautés enfouies ». On parle bien ainsi du « Vieux Saint-Pierre » avec quelques maisons singulières. Les Ateliers de la Morinerie ou les jardins familiaux des bords de Loire constituent également des marqueurs.

Extrêmement bien documenté et illustré, se voulant accessible pour le grand public, ce riche ouvrage ne se limite pas aux sites remarquables mais s’attarde également au « patrimoine ordinaire qu’on n’a pas forcément l’habitude de regarder ». C’est aussi le portrait d’une ville en pleine mutation, qui s’est transformée et densifiée avec l’essor de quartiers comme la Rabaterie puis l’arrivée du TGV, et qui continue encore d’évoluer avec des projets actuels comme la rénovation du centre commercial de la Rabaterie ou le parvis de la gare.

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