Dans la série la Touraine a du talent, nous vous parlions il y a quelques semaines de la présence de la Tite Compagnie au festival d’Avignon 2016 pour “Le choix des âmes”. Et comme la Touraine a beaucoup de talent, une autre compagnie tourangelle sera également présente dans la cité des Papes. La Compagnie 21 y jouera en effet sa dernière pièce “Le débit de Pain”.
Pour la Compagnie 21, Avignon commence à devenir une résidence secondaire. En effet, en un peu plus de 10 ans d’existence, la compagnie créée par Sylvain Guichard s’y est déjà produite à deux reprises pour son spectacle Music-Hall. Cette troisième participation cette année, pour sa dernière pièce “Le Débit de Pain”, prend ceci-dit une autre ampleur : “cette fois nous jouerons au théâtre de l’Alizée qui fait partie du top des lieux du Off d’Avignon” explique Sylvain Guichard.
« Le théâtre doit être divertissant mais enrichissant »
“Le Débit de Pain” c’est une pièce écrite par Bertolt Brecht en 1929. L’histoire d’un monde en crise et de destins croisés entre personnes d’un même quartier : certains étant en pleine ascension sociale tandis que d’autres perdent tout et en fil rouge la question de l’aide à l’autre… “C’est une œuvre non terminée de Brecht, ce qui fait que j’ai pu avoir une grande liberté dans la mise en scène. D’ordinaire chaque œuvre de Brecht est accompagnée d’un carnet de mise en scène strict sur les conditions de reprise” explique Sylvain Guichard qui a pu bénéficier d’une résidence au Plessis-théâtre l’an passé ainsi que d’une co-production de la Communauté de Communes de Sainte-Maure de Touraine. Une pièce dont c’est seulement la deuxième mise en scène depuis 1929 en France et qui correspond au théâtre souhaité par la Compagnie 21 : “Cette pièce a été créée en 1929 mais est très actuelle avec la crise que nous connaissons. Nous aimons poser des questions, politiques, sociétales, psychologiques… Je fais partie de ceux qui pensent que le théâtre doit être divertissant mais enrichissant” témoigne le metteur en scène.
Et pour mieux interroger le spectateur, la Compagnie 21 a créé au fil des ans une identité forte sur la manière de l’aborder : “je pense que le théâtre doit être un vecteur de lien social également, j’aime le fait qu’il soit source de rencontres avec les populations afin de rendre la culture participative, vivante et accessible”. Une volonté de casser les barrières avec le public qui se formalise par une relation proche avec ce dernier grâce à un “parler-direct” et une grande capacité d’adaptation des acteurs : “nous jouons avec le public pour le déstabiliser, l’interpeller”.
Les rencontres au cœur du projet de la Compagnie
A écouter Sylvain Guichard lors de notre entretien, nous comprenons que les rencontres humaines sont au cœur du projet de sa compagnie : “Nous nous nourrissons des échanges avec les gens que nous rencontrons. C’est pour cette richesse que nous multiplions les résidences itinérantes ou que nous ouvrons nos répétitions au public et les rendons participatives”. Des rencontres qui se font également par ailleurs dans le cadre d’ateliers pour jeune public ou encore dans le projet “Matière Théâtre”, un projet artistique en milieu scolaire : “le lien humain est central dans l’ensemble de nos activités”.
Ce lien c’est donc du côté d’Avignon que la Compagnie 21 va le trouver en juillet. Une étape importante pour une compagnie comme celle-ci et qui nécessite un budget conséquent. Pour réussir à le boucler une campagne de financement participatif a du coup été lancée. Une campagne qui a réussi son premier objectif, celui de récolter 4500 euros ce qui a permis de lancer un deuxième palier à 5500 euros pour aider à booster la communication sur ce passage dans la cité des Papes où ils se produiront pendant trois semaines (du 07 au 30 juillet).
Un degré en plus :
> La page Ulule pour contribuer à la campagne de financement participatif du « Débit de Pain ».
Crédit photo : « Le débit de Pain », photo de Clémentine Brissi
avec l’aimable autorisation de la Compagnie 21
