Elections régionales : les inquiétudes des acteurs culturels

Facebook
Twitter
Email

Si la moitié des Français ne se sont pas, une nouvelle fois, déplacés pour mettre un bulletin dans l’urne, que ce soit par « je m’en foutisme », rejet du système politique, courses de noël, repas chez mamie ou on en passe… on ne peut pas dire pour autant que ces élections régionales laissent indifférent, encore plus après le score du Front National.

Parmi les secteurs où l’inquiétude monte à l’idée de voir le FN récupérer la région, on retrouve une partie du monde culturel régional. Loin de nous l’idée de ressortir l’éternelle question pour savoir si la culture est de gauche ou de droite, néanmoins, force est de constater que l’issue de l’élection de dimanche prochain aura des répercussions et entraînera des bouleversements au niveau culturel régional, ne serait-ce que par les orientations politiques privilégiées par tel ou tel parti. Et l’idée de voir le FN au pouvoir n’enchante guère les acteurs culturels de la région. Nombre d’entre eux, qu’ils soient acteurs, peintres, sculpteurs, chanteurs, metteurs en scène ou encore dirigeants d’associations culturelles se sont exprimés ainsi sur les réseaux sociaux pour clamer leur inquiétude sur leur avenir en cas de victoire frontiste.

Une démarche que la Fracama a poussé encore plus loin en publiant un communiqué de presse hier intitulé « Fini de rire » :

Facebook-header-620x229

« Les élections régionales de dimanche 13 décembre sont capitales pour la culture dans nos territoires ! Pour les 6 années à venir, le risque n’a jamais été aussi grand de se retrouver avec une assemblée qui s’oppose à la culture dans toute sa diversité, à la création sous toutes ses formes.

Dans cette période particulière que nous traversons, nous avons besoin d’affirmer cette diversité des cultures, les libertés de création et d’expression, les initiatives qu’elles soient artistiques, culturelles, éducatives ou sociales…

La culture, même si elle représente des milliers d’emplois, n’est pas qu’une histoire de professionnels, elle nous concerne tous, elle permet de se construire des repères, de s’émanciper, de s’ouvrir sur le monde, de vivre ensemble.

Elle nécessite donc des moyens et des politiques ambitieuses, et ne peut en aucun cas être une variable d’ajustement financier ou encore un argument de préférence nationale !

Nous pouvons agir,  mobilisons-nous et votons dimanche 13 décembre ! «

La Fraca-Ma

Un communiqué qui sans le mentionner directement cible le Front National. Sans s’enfermer dans un appel au vote précis, la Fédération des Musiques Actuelles en région Centre appelle ainsi à la responsabilité des électeurs. Un communiqué repris sur différents sites et réseaux sociaux des membres de la Fracama comme Le Petit Faucheux, L’Astrolabe, Le Chatodo, Le Temps Machine… Un engagement dans le débat démocratique que la Fracama avait déjà fait avant le premier tour en faisant parvenir un questionnaire sur la culture aux candidats. Quatre candidats y avaient répondu. Leurs réponses sont disponibles Ici

Plus loin encore dans la démarche, certains s’engagent clairement du côté de la liste de gauche de François Bonneau pour empêcher le Front National de remporter l’élection. Ainsi, vendredi soir au Point Haut à Saint-Pierre-des-Corps, une soirée concerts « A Fond contre le Front » est organisée par la liste de François Bonneau. Pour cette soirée sont annoncés le groupe Volo, qu’il n’est finalement pas étonnant de retrouver ici tant les deux frères Volovitch ont déjà prouvé par le passé, que ce soit à travers leurs chansons (Le Medef, Il paraît…) ou dans des interviews qu’ils étaient un groupe engagé et de gauche. Plus surprenant est la présence des Ilots Electroniques à cette soirée. L’association qui anime les dimanches tourangeaux avec ses après-midi techno, a en effet décidé de répondre favorablement à la demande de membres de la liste de François Bonneau. « Nous assumons clairement notre présence » explique Thomas Giovani, l’un des trois fondateurs de l’association. « Nous ne sommes pas une association politisée mais nous sommes en revanche concernés par l’élection de dimanche, notre présence est une réaction au score du FN parce que nous avons de réelles inquiétudes pour la culture s’ils arrivaient au pouvoir ».

Si ces acteurs culturels s’engagent c’est aussi parce que le Conseil régional est une pierre angulaire de l’équilibre du monde culturel et associatif, notamment à travers les financements des Cap Asso, dispositif d’aide aux associations ayant des salariés, mais aussi par le biais de subventions de projets. Domaine primordial avec un nombre important d’emplois, la culture revêt ainsi également un enjeu économique et ses acteurs craignent de voir un certain équilibre s’effondrer selon l’orientation politique majoritaire au prochain Conseil régional. Mais plus que cela encore, c’est son rôle de bastion et de garant du vivre ensemble qu’ils entendent défendre et préserver.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter