Culture d’Hiver bat la campagne

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Ce dimanche 28 novembre après-midi, la chanteuse Ös faisait l’ouverture du festival Culture d’Hiver dans la salle des Fêtes de Channay-sur-Lathan. De la pop dans un village de 800 âmes ? Drôle d’idée, nous direz-vous. Pourtant, l’association ECB, organisatrice de cet événement, a pour but avoué et revendiqué de rapprocher les villages et la musique sous toutes ses formes. 

Il est clair que lorsqu’on vit à la campagne, jeunes ou plus âgés, la distance qui nous sépare d’une salle de concert est souvent un frein à toute tentative d’aller à un concert ou un événement culturel quel qu’il soit. ECB a donc décidé d’apporter la musique dans les villages pour recréer ce lien avec le monde du spectacle et ses spectateurs ruraux. 

L’association avait déjà organisé un événement au mois de septembre appelé Jour de Fête qui proposait de la musique, du théâtre, des expositions, sur le site du château de Hommes où les visites commentées du château étaient possibles alors qu’il est habituellement fermé au public.

Curieux de mieux connaître l’association, Eloïse Cadiou, sa coordinatrice, nous explique les activités qu’elle propose. Celle-ci travaille dans deux domaines : elle propose aux artistes émergents un accompagnement dans tous les aspects dans leurs projets. Elle peut ainsi être amenée à produire un spectacle en tant qu’entrepreneur de spectacle, mais pourra également en assurer la promotion et enfin manager l’artiste dans le développement de son projet. Elle a ce jour, deux groupes dans son catalogue : My Favourite Swing et Jérémie Bossone. Celui-ci devrait bientôt s’enrichir de deux nouveaux artistes. 

Ensuite, elle souhaite développer le lien social en milieu rural. Cette activité est le prolongement du projet Cultivons Nos Energies Citoyennes qui a œuvré entre 2018 et 2020 (CNEC). Le leitmotiv : si vous n’allez pas à la culture, c’est elle qui vient à vous. Eloïse, elle-même habitante de Château-La-Vallière, a été pendant 5 ans la directrice artistique du festival Ca va Jazzer et connaît la difficulté de promouvoir des projets culturels en dehors des agglomérations.

La pandémie n’a forcément pas aidé l’association à développer les projets sur lesquels ECB travaillait. Mais elle entend remettre dans le circuit les aides reçues de l’Etat ces derniers mois. Culture d’Hiver fait partie de cette démarche car a le mérite de faire rencontrer deux univers que l’on n’imagine peu ensemble : la musique actuelle et le public de la salle des fêtes d’un petit village. Le message que souhaite faire passer ECB, c’est aussi que les élus doivent être aussi les moteurs de ces événements. L’association travaille beaucoup avec des associations locales et des bénévoles investis mais cela coince encore un peu au niveau politique. « Le droit d’accéder à la culture est pourtant inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme », rappelle Eloïse. Les incertitudes et parfois les craintes des spectateurs d’assister à des événements culturels à cause de la crise sanitaire ont aussi joué dans la difficulté de réunir des milieux que l’on pourrait penser éloignés loin de l’autre. 

L’équipe d’ECB œuvre à ce rapprochement parce qu’elle sent qu’il y a une appétence de la part de ce public qui pourrait se croire oublié. Le lien social est d’autant plus important dans les périodes de crise comme celle que nous connaissons. Ce dimanche, la salle était peu remplie. Il reste deux autres dimanches pour expérimenter cette initiative qui, si elle est un succès, sera peut-être amenée à être renouvelée.

Textes et photos : Claire Vinson

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