CastaDivas : causeries (en)chantées

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Pour revisiter 130 ans d’opérette à leur sauce (parfois piquante), le duo de chanteuses-comédiennes tourangelles CastaDivas ne fait pas les choses à moitié et s’entoure pour cette nouvelle création d’un baryton, d’un comédien, d’un pianiste, d’une danseuse, de deux ensembles vocaux et d’un orchestre d’harmonie. Un show de grande envergure «made in Touraine» dont la première sera jouée à 17h dimanche à Malraux. Nous avons rencontré sa directrice artistique Marlène et son acolyte Marie quelques jours plus tôt.

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«Ce deuxième opus des CastaDivas 8 ans après «Messieurs on vous aime» est d’abord né de l’envie de retravailler ensemble, de continuer ce dialogue, de dire des choses plus ou moins graves par le chant et le rire.» Marlène Guichard parle de la plupart des artistes associés à cette belle aventure comme d’une famille. «L’Orchestre d’Harmonie de Joué-les-Tours c’est une belle rencontre, la carte blanche à Julie danseuse hip hop de la Compagnie X-Press c’est un pari… Nous voulions vraiment un spectacle multiforme et nous sommes servies !»

Je débats donc je vis

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Voile, masques… L’un des thèmes de cette création est le déguisement, dans tous les sens du terme. Parce qu’on se cache parfois aussi derrière les mots. Sur scène, voilà qu’on cause, qu’on s’interpelle, qu’on s’invective, qu’on se fâche parfois… mais toujours on dialogue, et tant qu’on peut discuter, c’est qu’il y a de l’espoir ! Et quand en plus, on le fait en chansons, en musique et en mouvement, c’est carrément le bonheur.

Cette joyeuse combinaison Aria Magenta / X-Press / Plurielles / Ensemble Erik Satie / Harmonie de Joué-lès-Tours est une grande première locale ambitieuse qui donne drôlement envie, une grande discussion musicale polyphonique qui donne autant à voir qu’à entendre, et aborde avec les codes particuliers de l’opérette ou de la comédie musicale – détournés ou non – des sujets pas toujours super drôles, à commencer par la place de la femme dans nos sociétés, jamais acquise, voire en régression actuellement. «Ce n’est pas un spectacle féministe, nous ne sommes pas engagées au sens militant du terme» affirme Marie. «Je me distancie du féminisme dès lors qu’on ne parle plus de l’homme», poursuit Marlène en écho, je garde toujours en tête une citation de Maryline Monroe qui dit à peu près ceci : je ne me soucie pas de vivre dans un monde d’hommes, si je peux y être femme», avant de conclure : «le jour où le féminisme n’aura plus lieu d’être, je serais contente.»

Néanmoins, les deux artistes revendiquent une défense des valeurs dites «féministes» et, loin des clameurs bourrines de la journée de la femme (qui ressemble trop souvent, hélas, à la journée de la condescendance mysogyne), elles clament leur amour pour Hugo – «Simone Veil avant l’heure» – et font passer de nombreux messages dans un spectacle profondément humain, mais «jamais ostentatoire», où les personnages «se malmènent les uns les autres pour s’améliorer» et où chacun se retrouve à tour de rôle, «face à ses faiblesses et à ses contradictions». Mais elle veulent qu’au final, quand même, «les gens s’amusent» !

Vaste et beau programme en perspective ; un show pour mélomanes et mélo-woman, donc.

Un degré en plus

> Dimanche 13 mars à 17h à l’Espace Malraux, dans le cadre du Festival Bruissements d’Elles. Informations et réservations ici.

> Le texte de Victor Hugo de 1872, qui est dit dans le spectacle :

Il est douloureux de le dire, dans la civilisation actuelle, il y a une esclave.

La loi a des euphémismes ; ce que j’appelle une esclave, elle l’appelle une mineure.

Cette mineure selon la loi, cette esclave selon la réalité,

c’est… la femme.

L’homme a chargé inégalement les deux plateaux du code, dont l’équilibre importe à la conscience humaine  ;

l’homme a fait verser tous les droits de son côté et tous les devoirs du côté de la femme.

De là un trouble profond. De là la servitude de la femme.

Dans notre législation telle qu’elle est, la femme ne possède pas,

elle n’este pas en justice,

elle ne vote pas,

elle ne compte pas,

elle n’est pas.

Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes.

C’est là un état violent ;

il faut qu’il cesse.

crédits photos : Laurent Geneix

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