« Waiting for life to begin » nous susurrent The Shelters dans cette 5e playlist. L’attente pourrait se compter en playlists, tiens. Une playlist = une semaine. Déjà 5. Comme la vie d’avant paraît lointaine.
Jeudi 12 mars, une bonne partie de la rédaction de 37 degrés festoyait au Temps Machine pour la Soirée Cuvée Scène Locale, baignant dans la P’tite Maiz et dans une insouciance en fin de règne.
Même si on est plutôt tendance épicuriens, on se dit toujours qu’on n’a peut-être pas profité complètement de ce genre de moments. Ou alors si, mais sans s’imaginer qu’on allait en être bientôt privés, et pour longtemps.
Quand on pense aujourd’hui que des fois, on n’avait pas envie de sortir, ou alors qu’on sortait pour sortir ; un bar, un deuxième, un petit restau pour la forme, une visite impromptue chez un pote, et hop au lit. Ces petits trucs anodins qui paraissent d’un coup tellement précieux, inaccessibles, car tout simplement inexistants. Car ce n’est pas juste qu’on est privés de sorties : c’est que les sorties, de toute façon, n’existent plus.
La musique peut encore faire passer un peu la pilule amère du confinement – cette auto-punition collective qui dure – alors profitons-en : écoutons-la d’une manière différente, réinventons-nous (comme dirait l’autre) en la redécouvrant sous une lumière inédite. Faisons-la entrer dans des territoires inconnus de notre intimité, puisque nous sommes condamnés à intimité, pour une durée indéterminée. Laissons-la s’installer et s’épanouir à son aise.
On dit toujours qu’on concocte nos playlists « avec amour », en prenant le temps, en imaginant des gens l’écoutant, en pesant chaque morceau, chaque enchaînement, en l’écoutant plusieurs fois pour soi avant de la transmettre à d’autres… C’est plus vrai que jamais.
On se demande toujours si elles sont reçues avec autant d’attention : si oui, n’hésitez pas à l’écrire à la rédac pour partager vos moments en compagnie de ces humbles petits cadeaux hebdomadaires.
Et si oui, que la musique vous protège de cette petite mort sociale qui nous afflige.
Take care
