[Cinéma] Regards #62 « Une pluie sans fin »

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.


Une pluie sans fin (Policier, thriller chinois) – Titre original Bao xue jiang zhi

De Dong Yue

Avec Duan Yihong, Jiang Yiyan, Du Yuan

Grand Prix du Festival de Beaune 2018 (festival du film policier)

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

1997. Yu Guowei gère la sécurité d’une usine à Hong-Kong. La rétrocession de la ville à la Chine communiste approche (fin de la domination britannique sur le territoire), tout va basculer, et une pluie torrentielle s’abat sur la population. Dans ce contexte, une affaire de meurtres en série, dont les victimes sont des prostituées. Yu se sent concerné au point de poursuivre le tueur et d’enquêter au devant de la police. Cette quête de la vérité et de la vengeance rendent Yu plus qu’impliqué : il devient rageur et obnubilé, fou …

Un premier film très spécial, déroutant, aussi sombre qu’esthétiquement impressionnant. L’ambiance pluvieuse en permanence (presque écrasante) rend les scènes de course poursuite encore plus époustouflantes, au cœur d’une maîtrise formelle inventive et réactive. C’est un long-métrage baignant dans une atmosphère âpre, poisseuse, noire, humide, boueuse. La stupéfaction et la torpeur ne quittent pas le personnage principal dont on observe la panoplie des expressions et des sentiments. Durant l’histoire, Yu tombe amoureux d’une prostituée. Cet amour vincible n’a pas la place qu’il faudrait dans le mental de Yu pour le sortir de son délire obsessionnel. Nous sommes au tournant du millénaire, dans une province du sud de Hong-Kong, où Yu évolue dans le contexte de l’industrie qui implante le décor. L’intrigue, l’interprétation, la mise en scène et l’image du film sont d’une grande virtuosité et très intelligentes, même si c’est véritablement l’atmosphère qui prévaut. Polar récompensé du prestigieux Grand prix du film policier de Beaune cette année, Une pluie sans fin mélange les genres : polar glauque, romance triste, film d’auteur réflexif, drame socio-politique au cœur d’une Chine archaïque. Dites ainsi, les thématiques abordées font fuir … mais le film vaut vraiment le coup d’être vu pour apprécier toute sa force inventive. Il est à noter que le dénouement de l’histoire laisse un peu sur un sentiment de déception, et que certains évènements tragiques en dehors de l’affaire policière auraient pu être exclus du scénario, car ils sont sans grand intérêt et offre une vision trop pessimiste.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet).

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