[Cinéma] Regards #36 Au revoir là-haut

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.

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Au revoir là-haut (Comédie dramatique française)

De Albert Dupontel

Avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry

Maillard, un petit comptable, raconte son histoire. Tout commence au front, où un jeune soldat lui sauve la vie. En cette fin de première guerre mondiale, il rentre chez lui en se promettant de veiller sur Edouard, qui a été gravement défiguré au visage. Sans usage de sa mâchoire, ce dernier survit grâce au dessin et à la création de sublimes masques qui l’habillent. L’or dans les doigts, il soumet à Maillard une idée d’arnaque : publier des esquisses de faux monuments aux morts. Edouard, passé pour mort auprès de sa famille, entreprend l’affaire incognito.

Malgré des longueurs de scénario, il faut reconnaître à Au revoir là-haut une énergie rocambolesque, une créativité et une poésie toutes particulières. Adaptée du Prix Goncourt 2013 du livre de Pierre Lemaitre, cette aventure humaine est chaleureuse, fantaisiste, élégante et inventive. On se laisse prendre par un univers excentrique et lyrique dans le Paris des années folles, avec des plans aériens de style, en plongées, des reconstitutions de décors virtuoses, d’accessoires, de costumes soignés, et même des Tranchées, que Dupontel s’est « offert » en cadeau spectaculaire de départ. Dans ce pamphlet politique, l’intrigue fonctionne et est ponctuée de situations drôles, tout en finesse : le réalisateur n’a pas fini de nous surprendre. Il offre sa meilleure œuvre de fiction (dans laquelle il s’attribue un bon premier rôle) au sein de sa filmographie éclectiquement dingue (Bernie, Enfermé dehors, 9 mois fermes). Au revoir là-haut est son film le plus abouti, et d’une grande sensibilité teintée d’un petit air des Carot et Jeunet. Magnifique cerise sur le gâteau, la beauté inventive des dessins et des masques qui reflète l’art moderne de cette époque : à commencer par celui d’Egon Schiele, en passant par Marcel Duchamp. Tous les rôles sont excellents, surtout celui, muet, démiurgique et magnifique de Nahuel Perez Biscayart, que l’on a découvert avec tant d’émotion dans le film évènement 120 battements par minute de Robin Campillo. Poésie spectaculaire et tragi-comique, le film est un petit bijou, mais pas tout-à-fait un très grand film du fait de quelques passages ennuyeux.

(NB : Le livre de Pierre Lemaitre livre s’est vendu à 450.000 exemplaires)

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet) et aussi dans les cinémas CGR de l’agglomération (toutes les informations utiles sur leur site internet).

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