Il paraît que les absents ont toujours tort. Nous sommes pas loin de le penser, notamment ceux qui ont décidé de snober Terres du Son hier pour raison footbalistique. Outre une fête gâchée par la défaite des Bleus, ils ont raté une dernière journée merveilleuse musicalement parlant sur le festival Terres du Son. Petit retour non exhaustif.
Jain
C’était l’un des deux gros concerts attendus par le public présent hier sur la Prairie. Jouant en même temps que la finale de l’Euro, la pétillante Jain s’était drapée de tissu bleu blanc rouge en montant sur scène. S’en est suivi 1h30 d’un show calibré par les déjà tubes présents sur son premier album Zanaka. On avait découvert Jain en octobre dernier lors d’une soirée au Temps Machine, elle était à l’époque encore une artiste méconnue et nous annoncions une explosion médiatique à venir tant son univers hybride nous avait enchanté. 8 mois plus tard Jain a pris du volume, a gagné en maîtrise et en assurance et c’est en star qu’elle est revenue en Touraine face à un public ne demandant qu’à s’enflammer sur ses titres avec en point d’orgue la Makeball sur le dernier morceau du set. Chapeau !
(c) Christelle Bernard
The Shoes
Autre groupe que l’on suit depuis un moment et que l’on ne finit plus de voir grandir et progresser : The Shoes. Les Rémois ont plus qu’ambiancé Terres du Son hier, se permettant même le luxe de diffuser des passages de la finale de l’Euro sur leur écran géant par intermittences, histoire de se faire désirer un peu entre deux morceaux. On vous en dit pas plus, on a une interview exclusive faite dans les bois de Candé à venir dans la journée ?
(c) Christelle Bernard
Charles Bradley and His Extraordinaires.
Chaque année Hugues Barbotin, le grand manitou de la programmation nous fait un petit plaisir funk sur le festival. Cette année le plaisir se nommait Charles Bradley, un concert dans la plus pure tradition du genre avec son band nommé les Extraordinaires. Funky sexy sous le soleil au moment de l’apéro, que demander de plus ?
(c) Christelle Bernard
Naâman
Qui dit soleil dit reggae et de ce point de vue le reggae traditionnel de Naâman fut une bonne occasion de profiter de l’instant posé dans la Prairie.
(c) Christelle Bernard
The Cunninlynguists
Du rap américain old school comme on le surkiffe. De « Fuck Trump » à « Fuck Portugal », en passant par « I love marijuana », un set haut en couleurs qui a enflammé un Chapito qui aura donc préféré à Jain et au foot ce groupe encore assez peu connu en France (merci TDS pour ce morceau de choix et cette prise de risque !). Y a pas à dire : des mecs montés sur pile qui sautent partout et s’invectivent sur des prods monstrueuses en usant de centaines de gros mots, c’est peut-être une forme de régression, mais ça fait quand même vachement de bien.
(c) Laurent Geneix
DJ Vadim & Big Red
Sous le Chapiteau toujours DJ Vadim & Big Red, dont nous avons malheureusement pu apercevoir qu’une petite partie de la prestation ont pu montrer au public la subtile et belle alliance des mixs du DJ avec le flow et la voix lourde du Ninja Red. Fat fat fat !
(c) Christelle Bernard
General Elektriks
Toujours redoutablement efficaces, les GE sont devenus une valeur sûre des grands festivals en plein air, sans pour autant devenir une machine de scène ni perdre de leur superbe. Un son mat, des envolées lyriques ou bruyantes ou les deux à la fois, des guitares cristallines portées par une rythmique aussi sobre que solide. Indubitablement l’un des grands groupes rock (oui, oui n’ayant pas peur des gros mots) des années 10.
(c) Laurent Geneix
Kacem Wapalek
On l’avait annoncé, le concert de Kacem Wapalek était à ne pas louper pour tous ceux qui aiment la langue française et le maniement des mots. Lançant les festivités sous le chapiteau ce dimanche, le rappeur a fait mouche et finalement à la fin de son set on s’est dit que le temps passe trop vite évidemment, pourtant il nous avait mis au courant…
(c) Christelle Bernard
Boys in Lilies
Sous le regard goguenard d’une tête de chevreuil et d’une tête de sanglier, le désormais duo (même si Etienne au son est un maillon indispensable) continue d’enfiler les perles pop et de nous enchanter année après année. Et un coup je te mets une noire qui rafraîchit un air pourtant brûlant, un coup une blanche qui donne envie de faire virevolter et suer Josette au bal du village : jamais les Boys in Lilies n’avaient autant mérité le qualificatif si galvaudé d’électro-pop, à l’instar de références récentes (Owlle) ou plus anciennes (Dubstar). Les nouveaux morceaux sont tout sauf de pâles redites des anciens qui, eux, grandissent avec nous sans vieillir d’un poil (alors que nous…bon). On croise dans la salle sombre et bondée quelques têtes connues, à l’instar de G Bonson qui a récemment remixé un de leurs titres et qui est venu avec sa fille de 15 ans, « elle est fan » ! Sur les chaînes des quadras, sur les dancefloors des trentenaires comme dans les iPhones des teenagers, l’avenir des BIL s’annonce donc toujours aussi radieux.