La ville de Tours a fixé ses orientations budgétaires

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Le débat d’orientations budgétaires est toujours un moment important dans la vie démocratique d’une collectivité. Prémisse à l’élaboration du budget, ce débat permet de dessiner les orientations générales que le maire et son équipe municipale vont donner aux finances de la ville.

Hier soir à Tours, c’est un maire de Tours soulagé par la fin du Swap toxique qui s’est présenté à l’assemblée municipale. Un bol d’air de 8 millions d’euros sur l’année 2016 bien venu et qui lui permettait de présenter des orientations budgétaires moins contraintes que ce qui était pendant de longs mois estimé. C’est ainsi que Françoise Amiot, adjointe aux finances, s’est tenue à une présentation synthétique des orientations retenues par la majorité municipale.

Pas d’augmentation d’impôts en 2016

Comme Serge Babary l’avait annoncé ces derniers jours, aucune augmentation d’impôts n’est prévue cette année. Pour le maire de Tours, « cette stabilisation de la pression fiscale » est un élément important qui « ravira les Tourangeaux ». Une satisfaction pour le libéral convaincu qu’il est, d’autant plus que d’un autre côté le budget municipal se verra amputé de 3,8 millions d’euros de dotations de l’Etat. Une somme qui ne fait que s’ajouter aux baisses des années précédentes (ndlr : rien que pour la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF), la baisse est à hauteur de 9 millions d’euros depuis 2012). On comprend ainsi aisément que la fin du Swap toxique était devenue une nécessité de premier ordre pour le maire de Tours, une fin sans laquelle il aurait dû se contraindre pour la deuxième année de suite, et malgré ses promesses électorales, à augmenter une nouvelle fois les impôts.

Parmi les autres orientations budgétaires annoncées par Françoise Amiot, on note quatre points importants :

La poursuite de la mutualisation des services avec Tour(s) Plus avec le transfert de 278 employés vers l’agglomération. Une mutualisation qui permettrait de faire gagner à la mairie 4,9 millions d’euros par an, somme dont la charge revient alors par basculement à Tour(s) Plus. Parmi les services transférés en 2016 il y aura ainsi la Direction des Systèmes d’Information, celle des Ressources Humaines, le service d’Instruction des Autorisations du Droit des Sols, le service d’Education à l’Environnement, la Direction de l’Energie, le Service des Systèmes d’Information Géographique et la Direction de l’Aménagement Urbain,

Autre orientation budgétaire mentionnée dans la présentation de Françoise Amiot : L’augmentation de l’épargne brut, « un gage de bonne santé financière de la collectivité » pour l’adjointe aux finances. Pour cette dernière, l’objectif affiché est d’obtenir 3 millions d’euros supplémentaires, rendus possibles grâce aux efforts faits sur le fonctionnement. Un bonus financier qui devrait favoriser les investissements selon l’élue. L’investissement est en effet le point suivant énoncé par la majorité dans ses orientations budgétaires avec comme objectif fixé un montant de 25 millions d’euros contre 21,4 en 2015 « de quoi favoriser les emplois locaux auprès des PME et les artisans du bâtiment notamment » pour le maire de Tours. Un investissement que la majorité municipale souhaite donc financer sur les ressources propres de la ville. Enfin dernière grande orientation annoncée est celle du désendettement de la ville avec pour objectif de baisser la dette de la ville de 4 millions d’euros par an et ainsi faire passer de 18 ans la capacité de désendettement à 15 ans, seuil critique communément admis. A noter que si la dette par habitant à Tours  a légèrement baissée entre 2014 et 2015 (de 25 euros), elle reste supérieure aux villes similaires avec une dette de 1654 euros / habitant en 2015 contre une moyenne de 1081 euros.

Le manque d’ambitions de nouveau pointé par l’opposition

Dans l’opposition, pour le groupe « Tours 2020 », Cécile Jonathan a noté la poursuite des orientations fixées par l’ancienne majorité tout en regrettant que ces dernières soient trop générales et « qu’elles ne permettent pas de déceler une stratégie à long terme », rejoint en ce sens par le nouvel élu, Nicolas Gautreau (revenu à la table du Conseil Municipal en remplacement de Gérard Gernot après avoir été pendant 19 ans dans la majorité de Jean Germain) qui évoquait « un manque de perspectives ». De son côté l’élu écologiste David Chollet évoquait un débat « minimisant la situation financière tendue de la ville ».

Parmi les griefs récurrents de l’opposition, le soutien aux associations est de nouveau revenu dans le débat public par la voix de Pierre Commandeur « Entre la baisse de subventions et le fait de payer les salles c’est la double peine ». Visiblement las que ce sujet « redondant et incessant » revienne sur la table à chaque conseil municipal quasiment, le maire de Tours a maintenu sa position : « Oui il y aura des baisses de subventions parce que je veux maîtriser le budget de fonctionnement » a-t-il ainsi affirmé fermement. Autre point avancé par l’élu UDE, la hausse automatique des barèmes d’imposition comme la taxe d’habitation « un impôt injuste qui augmentera automatiquement de 1%, il y aura donc une hausse d’impôts. Même si ce n’est pas de votre ressort, il faut l’expliquer aux contribuables » a ainsi expliqué l’élu d’opposition.

Opposition et majorité sont finalement retournées dos à dos, sans grands heurts autour de ces orientations budgétaires. Tout juste quelques banderilles seront venues animer les débats comme sur les habituelles questions de responsabilité de la dette actuelle, issue de la précédente majorité pour certains, remontant à Jean Royer pour les autres. Puis les autres points à l’ordre du jour, plutôt techniques comme le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), sur lequel nous reviendrons prochainement, se sont succédés les uns à la suite des autres, la question budgétaire revenant elle au prochain conseil municipal au mois de mars avec la présentation et le vote du budget primitif.

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