La navette ferroviaire entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps refait parler d’elle

Facebook
Twitter
Email

Le problème est entendu par tous, les deux gares de Tours et Saint-Pierre constituent un nœud ferroviaire primordial pour l’agglomération tourangelle. Un nœud cependant constitué de deux pôles aux liaisons peu claires depuis l’arrêt des navettes « petits gris » fin 2011 et la reprise des liaisons par des TER classiques.

4372897182_2b4c5af620_oCrédit photos : Dadavidov

Depuis trois ans, un comité de pilotage issu de la CFDT milite pour le retour des navettes et a monté un dossier dans lequel il estiment que les aménagements et travaux nécessaires à une navette en voie propre coûteraient entre 12 et 15 millions d’euros. « Pour chiffrer ce projet, nous sommes partis du prix indiqué par le guide RFF (Réseau Ferré de France) de l’année 2013, qui estime à un million d’euros par kilomètre de voie et nous avons pris en compte les aménagements spécifiques à prévoir que ce soit sous le pont autoroutier ou l’élargissement du tamis du pont enjambant la rue Jolivet » explique Daniel Bernard, responsable du comité de pilotage du projet de la CFDT.

Le blog de la CFDT sur le projet de navette

Samedi lors de la conférence de presse sur les guichets de la gare de Saint-Pierre-des-Corps, interrogé sur le sujet, Yvon Borri, directeur régional de la SNCF avançait de son côté un coût de 100 millions d’euros, soit plus de six fois le coût estimé par la CFDT. Une différence qu’Yvon Borri justifiait en une phrase : « Entre les analyses de quelques passionnés et une froide réalité technique il y a une différence ». Par ailleurs, le directeur régionale de la SNCF se montrait en désaccord également avec le syndicat sur la longueur de raccordement des deux gares : 4 km de son côté contre 2,7 pour le syndicat.

img_4403-tiltshiftTechnicentre et voies ferrées en sortie de gare de Saint-Pierre en direction de Tours (c) Mathieu Giua

Le montant avancé par Yvon Borri et la phrase lâchée à la presse ne sont pas passés inaperçus du côté de la CFDT. Dès le lendemain, le syndicat écrivait aux élus de l’agglomération pour apporter des éléments de comparaison à leur propre chiffrage. Courrier qu’ils concluaient de la sorte : « Nous vous laissons bien entendu juger du bien-fondé des positions de la SNCF, hostile à tout projet qui se développerait sur ses emprises ».

Quelques lignes plus haut, dans ce même communiqué les membres du syndicat comparaient plusieurs projets Tram-train, nés en France ces dernières années. La ligne Mulhouse-Thann, longue de 22 km et qui a coûté 82 millions d’euros (soit 3,72 millions du kilomètre), Nantes-Châteaubriant et ses 64 km pour 200 millions d’euros (3,125 millions du kilomètre) et enfin la ligne Lyon-Grand Ouest Lyonnais longue de 55 kilomètres d’un coût de 295 millions d’euros (soit 5,36 millions du kilomètres). Des chiffres qui font dire à la CFDT que l’estimation avancée par Yvon Borri ne tient pas la route.

La lettre de la CFDT aux élus de l’agglomération

« A l’heure de la multimodalité, le tram-train est une solution d’avenir. Il est performant ailleurs et aurait toute sa place pour relier les deux gares puis être raccordé au réseau de tramway derrière » avance Daniel Bernard qui évoque, en se basant sur les coûts des rames des lignes précédemment citées, à 4 millions d’euros le coût d’une rame Tram-Train.

Afin d’éclaircir ce point sur le coût d’un tel projet, lundi soir en Conseil Communautaire, le socialiste Vincent Tison a demandé à ce que Tour(s) Plus commande une étude indépendante. « Il faut un regard extérieur permettant de définir précisément le coût que cela engendrerait. Cette liaison est une vraie opportunité pour l’agglomération. C’est d’ailleurs un véritable projet métropolitain. ». Une demande que le président de l’agglomération Philippe Briand a approuvé en demandant à Frédéric Augis, vice-président délégué aux mobilités et aux infrastructures, d’y travailler. Ce dernier a par ailleurs annoncé qu’il rencontrerait également la direction de la SNCF et la CFDT.

La liaison entre la gare TGV de Saint-Pierre-des-Corps et la gare de Tours est une question épineuse aux multiples réponses. Navette, téléphérique, l’agglo planche ainsi sur le moyen le plus approprié pour remplir cette mission de transport public mais aussi d’aménagement et de connexion des territoires. Si le projet de téléphérique semblait avoir néanmoins moins la côte ces dernières semaines, la piste n’est pas totalement écartée et les réflexions sont toujours en cours « afin de n’écarter aucune hypothèse avant de l’avoir analysée » nous expliquait ainsi Frédéric Augis le mois dernier.

img_4452Trains en gare de Saint-Pierre et l’îlot Sernam au fond (c) Mathieu Giua

Quelque soit le moyen choisi, la connexion de la gare TGV de Saint-Pierre-des-Corps est un enjeu important, comme le notait Marie-France Beaufils samedi dernier : «  Une gare TGV se doit d’être connectée au réseau ferré mais aussi à l’agglomération ». Si le choix de la sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps, se porte plus du côté de la navette ferroviaire, cette dernière à travers ces propos évoque également la future deuxième ligne de tramway qu’elle aimerait voir desservir la gare de sa commune, en se servant de l’emprise foncière des anciens entrepôts Sernam. « L’îlot Sernam au sud des voies ferrées reste à aménager, c’est un enjeu important pour l’agglomération » déclarait-elle ainsi, rejointe sur ce point par Philippe Briand lundi en Conseil communautaire. Un enjeu important également pour l’avenir et le développement de la gare TGV de Saint-Pierre-des-Corps alors que la ligne LGV sud-atlantique entrera en fonction en juillet 2017.

img_8625(c) Mathieu Giua

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter