Haut de la rue Nationale : Serge Babary reprend la main sur la communication

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Pour Serge Babary, le maire de Tours, la conférence de presse sur le chantier du haut de la rue Nationale qui s’est tenue vendredi dernier était l’occasion de reprendre la main sur la communication autour de ce projet majeur, initié par son prédécesseur Jean Germain, mais qui va marquer son mandat de maire. L’occasion de faire une mise au point également face aux doutes et critiques de ces derniers mois.

En février dernier, lors d’une réunion publique avec les riverains, le début des travaux, une fois les destructions du bâti existant faites, avait été annoncés par le maire de Tours pour l’été 2016. Cependant, en cette fin novembre, toujours aucune trace de grues, d’engins de chantiers ou encore d’ouvriers à l’horizon. Le haut de la rue Nationale reste drapé de ses barrières colorées. Une absence d’avancée visible qui aura suffit à faire lever des doutes sur la bonne santé de ce projet d’ampleur. Si dans le landerneau, certains s’interrogeaient plus ou moins discrètement, les élus de l’opposition municipale du groupe « Tours 2020 » évoquaient,  dans leur tribune libre du magazine municipal, leurs doutes au grand jour, allant jusqu’à évoquer un possible retrait (à tort) de la marque Hilton qui exploitera les deux hôtels. Des doutes amplifiés également par l’absence de communication sur le sujet de la ville de Tours.

vue-2-final-2-hd© YAM Studio et ARTE Charpentier Architectes

« Il n’y avait pas lieu d’être dans la précipitation »

C’est pour lever ces doutes et répondre aux « rumeurs infondées » que Serge Babary et son équipe ont fait un point d’étape sous forme de conférence de presse vendredi dernier. Pour l’occasion et afin de montrer l’unité des acteurs de ce projet, le maire de Tours n’avait pas oublié de convier la Set (Société d’équipement de Touraine), l’aménageur ; Eiffage, le constructeur ; mais aussi Naos, groupe qui exploitera les deux hôtels sous le nom d’Hilton ou encore la SDIC, chargée de trouver les exploitants des espaces commerciaux…

Visiblement agacé, Serge Babary déclara d’entrée : « Plutôt que de relayer des rumeurs, il suffisait d’attendre pour avoir les informations nécessaires ». Des mots directement envoyés aux journalistes présents mais aussi à ceux ayant alimenté les discussions…

Oui mais face à un retard visible et observable de tous et une communication officielle verrouillée et finalement absente, il n’est pas si illogique que le sujet ait agité le microcosme, surtout vu son ampleur et le symbole qu’il dégage. « Il n’y avait pas lieu d’être dans la précipitation » poursuit le maire de Tours. Finalement tout semble dans l’ordre et le projet suit son cours nous fait-on comprendre, avec une première pierre qui sera posée en mars prochain, juste après l’inauguration du CCC OD, histoire que celle-ci ne se fasse pas à la vue de grues et autres éléments inhérents à tout chantier. Un retard (de six-huit mois donc par rapport aux premières annonces) « jugé normal » par les acteurs présents qui ont tous tenu à signaler « la complexité du projet » et face à celle-ci « la volonté de tout sécuriser », juridiquement, au niveau des permis de construire, « afin de se protéger de tout recours éventuel ». (ndlr : Rappelons que l’Aquavit a déjà saisi l’UNESCO sur ce dossier mais que ce recours ne remet pas en cause la poursuite du projet). Des éléments qui s’ajoutent à « un cahier des charges draconien de la part d’Hilton » précise également de son côté Monsieur Lemarchand du groupe Naos. C’est donc à partir de mars 2017 que s’élèveront dans le ciel tourangeau les futurs bâtiments, pour un chantier qui s’étalera sur 24 mois.

seura© SEURA / Yves Chardron & Visadrone

Un symbole de la politique de rayonnement souhaitée

Un chantier sur lequel la majorité municipale joue gros. Dès son élection à la mairie de Tours au printemps 2014, Serge Babary et son équipe municipale ont en effet repris en main le projet de réaménagement du haut de la rue Nationale de Jean Germain. Pour le nouveau maire, il faut dire que ce projet entrait facilement dans son ambition de rayonnement et d’attractivité de la ville de Tours. Avec une mise en service prévue maintenant en 2019, soit un an avant les élections municipales, le maire de Tours ne pourra se permettre de nouveaux retards, ni un échec sur ce projet. Dès sa mise en service, ce nouveau « cœur urbain » devra satisfaire et être séduisant : pour les touristes, premiers visés par ce projet,  mais aussi pour les Tourangeaux par le biais des commerces, des logements, mais aussi de l’urbanisme. A un an de nouvelles élections, ce projet pourrait devenir en effet,  le phare d’une mandature dont les critiques ne cessent aujourd’hui de pointer un manque d’envergure.

Un projet autour duquel le maire de Tours entend bien garder en main la communication comme il l’entend, en distillant au fur et à mesure et au moment où cela lui semble opportun,  les éléments jugés utiles au grand public, afin de pouvoir continuer de discuter sereinement avec les différents partenaires. Il faut dire que ce projet estimé à 65 millions d’euros au total,  (dont 60 millions investis par Eiffage et environ 3,5 millions par la Set pour l’aménagement des espaces publics)  bouleverse la trame urbaine du centre-ville en ouvrant la ville vers de nouvelles perspectives. Un projet d’envergure certain, qui bien qu’initié par son prédécesseur, marquera à coup sûr la mandature de Serge Babary. A mi-mandat et alors que peu de grands projets ne sortent des cartons, il ne fait aucun doute que pour le maire de Tours, la requalification du haut de la rue Nationale devra être le symbole du rayonnement et de l’attractivité retrouvée pour la ville de Tours, qu’il a lui-même dressé en priorités de son mandat.

Un degré en plus : Les annonces sur le projet

Les commerces :

La liste des demandeurs d’un emplacement dans les 5500 m² de locaux commerciaux disponibles serait nombreuse à écouter Monsieur Lemaire de la SDIC, structure chargée de trouver acquéreurs aux futurs lots commerciaux. Les deux premiers commerces actés sont une boulangerie-patisserie artisanale, tenue par un boulanger compagnon du devoir, nous dit-on pour mieux mettre en avant la recherche de qualité des futurs commerçants ainsi qu’une grande épicerie sur le modèle des grandes épiceries parisiennes. Nommée La Grande Epicerie Tourangelle, celle-ci appartient au groupe Casino. « Nous ne voulons pas d’enseignes de chaines » précise Monsieur Lemaire, tout en affirmant que « les commerces correspondront à l’image de la ville », tandis que Serge Babary affirmait de son côté vouloir « des commerces de qualité mais ouverts. Exit les grandes enseignes déjà présentes ailleurs, la SDIC et la mairie veulent de la qualité, « Pas du chic, mais du premium » annonce Serge Babary qui insiste : « cela ne sera pas un îlot fermé sur lui-même, mais au contraire ouvert à tous les Tourangeaux ».

Pour les 4500 m² de commerces qui attendent encore de trouver preneurs, on note un pôle restauration avec un restaurant gastronomique (et si possible un chef étoilé), une brasserie et un restaurant italien. Le reste devrait être dans le secteur des équipements de la personne et de la maison. La SDIC devrait donner une liste d’une dizaine de candidats au maire en début d’année pour un choix définitif en avril.

Les hôtels :

Cœur du projet, les deux hôtels (un quatre étoiles de 100 chambres, et un 3 étoiles de 70 chambres) verront donc le jour en 2019 et devraient employer 80 à 100 personnes. Tournés vers le haut de gamme et le tourisme d’affaires, ces hôtels

Les logements :

Enfin troisième axe d’aménagement, les appartements joints à l’emprise des deux hôtels. Au total 46 appartements du T2 au T4, « haut de gamme » mais répondant aux prix du marché annonce Eiffage qui gérera ce volet. Deux ensembles qui seront complétés par un troisième à l’angle de la rue du Commerce et de la rue Nationale qui regroupera 33 appartements supplémentaires et des commerces en rez-de-chaussée.

860_construction-appatements-jpg-pagespeed-ce-ury-usyfna© Ville de Tours

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