Est ou Ouest, procès d’intention : Un spectacle où vous êtes (presque) juges.

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Une expérience publique et drôle sur le thème de la propagande cela vous tente ? Alors rendez-vous avec la compagnie Escale à la salle Thélème, le 11 février prochain pour le spectacle « Est ou Ouest, procès d’intention ». Un spectacle qui mêle humour et réflexion sur la société, interprété par une compagnie tourangelle, il n’en fallait pas plus pour que l’on aille toquer à la porte du 37e Parallèle où la compagnie Escale est installée depuis l’an passé. Nous y avons rencontré Grit Krausse, comédienne qui interprète l’un des personnages principaux de cette pièce.

+49 (0)30 446 39 61

Spectacle créé en 2009, pour les 20 ans de la chute du mur de Berlin, « Est ou Ouest, procès d’intention », est une invitation à la réflexion à la fois drôle et dérangeante à en croire Grit Krausse. Cette dernière nous explique que cette pièce en deux temps a été créée pour amener une discussion publique sur le communisme, le capitalisme, la chute du mur et plus généralement une réflexion sur la société d’aujourd’hui : « Nous avons voulons amener une autre réflexion parce que ce qui se disait était univoque, avec un discours axé sur la libération des Allemands de l’Est. Un discours qui n’avait pas de nuances et qui n’évoquait pas la violente transformation qu’ont subi les Allemands de l’Est, ni le fait que cela a broyé des vies également ». Une vision manichéenne selon elle, qui ne collait pas à la réalité.

« J’ai vécu une vie très heureuse en RDA ».

On comprend à écouter Grit Krausse, elle-même allemande ayant grandi à Berlin-Est, qu’elle livre ainsi dans ses propos, comme dans son interprétation, une part d’elle-même. Et quand on aborde le sujet de l’ex-RDA avec elle, instinctivement elle nous raconte avoir eu une vie heureuse en RDA, un pays où tout n’était pas noir comme on peut le penser en occident : « Par exemple, en Allemagne de l’Est les femmes étaient indépendantes de leur mari, et étaient autonomes financièrement parce que 90% travaillaient. En arrivant en France à la fin des années 80, j’ai été choquée de voir que plein de femmes sacrifiaient leur carrière et restaient à la maison pour élever leurs enfants ».

Si elle ne dépeint pas non plus une époque idyllique, Grit Krausse nous livre une pensée critique sur l’après chute du mur : « Le problème c’est que d’un coup, au moment de la chute du mur, il y a eu un vide. Il n’y a pas eu de transition en Allemagne de l’Est. On n’a rien fait pour protéger ce qui existait là-bas. On a balayé d’un coup 40 ans d’histoire ».

« Le public est surpris de voir à quel point on arrive à le retourner »

Pour faire face à cette vision linéaire de l’histoire de son pays, avec Philippe Fenwick, l’auteur de la pièce, et les membres de la compagnie Escale, ils décident de réfléchir à un spectacle autour de la propagande. Celle en ex-RDA mais aussi celle occidentale :  » L’idée du spectacle est de faire subir au public ce qu’a été la propagande en RDA et ce qu’est la propagande occidentale qui est également très forte même si elle n’est pas faite avec le même mode opératoire ».

https://www.youtube.com/watch?v=4qdEAw0RSP4

Le spectacle se passe ainsi en deux temps. Une première partie se déroulant au temps de la RDA, dans les années 1980. Le public est alors invité à réagir à l’autocritique publique d’une acrobate Est-allemande ayant fui son pays pour l’Ouest, mais pour qui cela s’est mal passé et qui souhaite retourner dans son pays d’origine. Elle est alors exposée en public par une sorte de médiateur-présentateur et les spectateurs sont alors invités à voter pour ou contre sa réintégration à la RDA.

25 ans plus tard, pour la seconde partie du spectacle, le public retrouve cette même acrobate qui défend toujours le communisme et fait face au médiateur alors devenu une sorte de présentateur vedette de show-business. Au public alors de la questionner sur sa vision de la société.

Est ou Ouest 2©Bernard Duret

Pour faire réagir le public à ce spectacle, dont l’interaction fait la force, les acteurs font passer des micros dans les gradins, incitent les spectateurs à participer, leur demandent de prendre position, de poser des questions à l’acrobate… Une mise en situation réelle qui joue donc avec le ressenti du public. Ce dernier se trouve souvent surpris, nous explique la comédienne à la fin du spectacle. Surpris de voir « à quel point on arrive à le retourner, comment on arrive à les faire applaudir certaines choses » explique-t-elle. Pour en juger par vous-même et tester votre libre arbitre face aux propagandes, rendez-vous donc le 11 février à la salle Thélème.

mercredi 11 février à 20 h 30, salle Thélème à Tours.

Infos réservation : 02 47 36 64 15 – [email protected]

Tarifs : de 4 à 12 euros. Toutes les infos utiles ici

Crédits photos : Compagnie Escale

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