Basilique Saint-Martin : voyage au centre des travaux

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Quelques journalistes, chanceux, ont eu le privilège rare de monter au cœur même du dôme de la Basilique de Saint Martin. Depuis, un an maintenant le «chapeau » de la bâtisse œuvre de Victor Laloux, attend sa rénovation. 37 degrés a pu, exceptionnellement, monter en « rappel » sur le dôme en plomb de cet édifice coincé entre la rue des Halles et la rue Descartes. Sensations et émotions garanties…

Il y a quelques semaines, nous avons été conviés par la mairie de Tours à venir visiter les coulisses de la basilique Saint Martin. L’invitation de ce jour coïncide avec le lancement officiel du mécénat le soir même à l’hôtel de ville.

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Nous rentrons, très vite, dans le vif du sujet : monter tout en haut de l’édifice pour y voir et apprécier l’architecture du dôme construit entre 1890 et 1902. Nous empruntons l’escalier qui monte à l’orgue de la Basilique. Juste à côté de celui-ci, Morgan et Stéphane, compagnons-charpentiers spécialisés dans le travail « en altitude » seront nos guides pour cheminer jusqu’au dôme et pour les plus téméraires à l’extérieur de celui-ci.

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Une fois sanglé et le baudrier ajusté, nous accédons à la passerelle qui traverse de part et d’autre la bâtisse. Une passerelle d’origine qui permet la maintenance du dôme et de la nef. Une première difficulté se fait jour quand nous arrivons au bout de la passerelle et que nous montons encore grâce à un escalier de pierre très étroit.

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Au bout de celui-ci une trappe qui donne sur l’extérieur et les toits de la basilique.  Sur les parois qui longent l’escalier en pierre, des « graffitis » des apprentis compagnons qui sont venus jusqu’ici pour apprendre leur art. Le plus vieux date de 1904, signé de son auteur au crayon à papier gras et au style d’écriture que l’on n’enseigne plus dans nos écoles. Une fois sorti de la pénombre de cet espace étriqué, le ciel s’offre à nous ainsi que sur notre gauche des barreaux en fer forgé scellés dans les murs.

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 Une fois sous le dôme, un spectacle de son, de lumière et d’architecture de métal nous rappelle que nous sommes dans un lieu inédit

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Stéphane, notre guide « alpiniste » nous sangle pour pouvoir monter la vingtaine de barreaux nécessaires à l’accession d’une petite échelle en bois, dernière épreuve avant notre entrée sous le dôme de la basilique. A l’autre bout, Morgan, déjà sous la voûte plus que centenaire assure le contre-poids dans le cas où l’un d’entre-nous glisserait ou serait appelé par la peur du vide.

L’exercice pour les non-initiés peut paraître impressionnant. Une fois sous le dôme, un spectacle de son, de lumière et d’architecture de métal nous rappelle que nous sommes dans un lieu inédit que peu de personnes ont le privilège de visiter. La construction, toute en briques à l’intérieur, est fascinante. Le son de la voix y est particulier.

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Pour les besoins des travaux à venir et de la dépose de la statue l’année dernière, les charpentiers ont installé une passerelle extérieure tout autour de cette demi-sphère faite d’une ensemble de tuiles larges en plomb. Pour y accéder, une simple lucarne de 35 cm sur 35 cm. Nous sommes quelques uns à accepter le défi de passer, à plat ventre bras devant, la petite ouverture qui donne  sur la passerelle, elle aussi, étroite.

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Une fois debout, là devant nous s’offre une vue magnifique de la vieille ville et de la Loire. A quelques mètres la majestueuse tour Charlemagne et la tour de l’horloge à l’ouest nous rappellent qu’il y eut ici un grand ensemble dédié à Saint-Martin.

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Certains des journalistes présents sont de « vieux » tourangeaux. Et voir là devant nous, la ville s’offrir sous un nouveau directeur regard, nous émeut. Tours est une belle ville chargée d’histoire antique, médiévale et de la renaissance. Mais aussi marquée par la guerre et les bombardements de 1940 et 1944. La ville s’est construite au gré des folies et des sagesses de l’homme.

Rares sont les hommes à fouler de leur pied, la demi – sphère, coiffe étonnante et majestueuse de ce bâtiment historique, propriété de la ville

Mais l’envie d’en voir plus est plus forte. Je décide d’accepter l’invitation de nos guides-cordistes… Monter sur le dôme de la basilique en rappel et faire le tour au plus haut de l’édifice à l’endroit même où la statue était il y a encore un an.

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L’exercice est difficile et périlleux mais il se déroule en toute sécurité. Avant d’atteindre le haut du dôme, j’empreinte une échelle à deux paliers de plus de 12 mètres. A son terme, une ouverture épouse la courbure du haut du dôme. Stéphane est déjà là. Il m’attend. Je passe mes bras et le torse. Une fois de plus, la ville est devant moi.

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Mais l’excitation laisse la place à la maîtrise de soi et à l’écoute des consignes de celui qui assurera ma « ligne de vie ». Je sors. Mon baudrier, mes sangles et mon cordage deviennent, à cet instant précis, mes organes vitaux… Mes impressions et sentiments s’emmêlent. Je me tiens là debout au plus haut de l’un des édifices majeurs de notre ville.

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Depuis plus de quarante ans, c’est à pied et sur le plancher des vaches que je regardais et visitais cette bâtisse. Rares sont les hommes à fouler de leur pied, la demi-sphère, coiffe étonnante et majestueuse de ce bâtiment historique, propriété de la ville.

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Il n’ y avait guère que les pigeons pour apprécier le paysage de notre ville traversée par la Cher et la Loire. On peut imaginer les roucoulades d’un couple de la famille des Columbidae a plus de trente mètres du sol entre les croix de Malte ornant le tour du dôme à sa base et Saint Martin, haut de plus de quatre mètres.

Crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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