Tours vue du ciel… oui mais pas n’importe comment

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Dans un monde où l’image prend une place de plus en plus importante, notamment sur internet et les réseaux sociaux, l’épisode neigeux de cette semaine a été shooté dans tous les sens. Particuliers ou professionnels à chacun son cliché partagé et liké. A ce titre deux images ont en particulier fait sensation sur les réseaux sociaux.

Captures d’écrans pages Facebook Le Vieux Tours et Antoine & Lea

Deux photos prises ce mercredi matin dans le ciel de Tours, mettant en avant le Vieux-Tours enneigé. C’est beau, esthétique et de circonstance. Complètement 2.0 et logiquement les likes et partages ont afflué d’autant plus qu’elles viennent de comptes populaires : la page Le Vieux-Tours de l’association des commerçants du quartier (via l’agence de communication Monsieur Marketing gérant la page) et celle des blogueurs Life-Style Antoine & Léa.

Le drone : un joujou accessible mais à l’utilisation encadrée

Depuis quelques années le boom des drones a été exponentiel. Pour quelques centaines d’euros, il est aujourd’hui possible d’acquérir un de ces objets volants muni de caméras HD. Particuliers, mais aussi professionnels de la communication non spécialistes ont pu investir dans ces joujoux afin de multiplier les possibilités de prises de vue.

Oui mais voilà, s’il est facile d’en acquérir un et de le maitriser, le vol de drones reste drastiquement encadré. Et c’est justement ce qui questionne sur les deux clichés mentionnés ci-dessus : dans quelles conditions ont été réalisées ces deux photos prises par drones ? Renseignements pris à la Préfecture d’Indre-et-Loire, aucune autorisation de survol de Tours n’a été donnée ce mercredi. Peu étonnant vu les conditions météo. Du côté de Monsieur Marketing, on reconnaît également une prise de vue le matin de bonne heure sans autorisation. Apparemment anodin, ce genre de clichés qui révèlent un manque de connaissances, une naïveté ou une prise de liberté avec la loi, agace néanmoins certaines entreprises spécialisées dans le vol de drones.

Des règlements drastiques pour les professionnels

Il faut dire que pour des raisons de sécurité évidentes, les règlements sur le vol par drones sont strictement encadrés nous l’avons dit. Pour un survol en agglomération ou à proximité d’un rassemblement de personnes, « seuls les télépilotes professionnels ayant fait une déclaration d’activités particulières auprès des services de la Direction Générale de l’Aviation Civile et après avis favorable des services préfectoraux, peuvent effectuer des survols » explique-t-on en Préfecture.

Sur la carte Géoportail dédiée aux autorisations de vols de drones en France, on remarque d’ailleurs que l’agglomération de Tours est une zone explicitement indiquée comme interdite aux vols de drones loisirs. Deux zones, celle de l’aéroport et de la base aérienne et celle de la Maison d’Arrêt, sont même classées NFZ (No Fly Zones). Des secteurs sensibles où le vol représente un risque et où les drones sont bloqués par un système intégré avec GPS, ne pouvant ni y décoller, ni les survoler (s’il est déjà en vol, l’appareil s’arrêtera à la limite de la zone et n’y entrera pas).

Pour les télépilotes professionnels, pour pouvoir voler en agglomération, il faut déclarer son vol 5 jours ouvrés à l’avance. Autant dire que sur un épisode neigeux comme celui de cette semaine, il faut avoir un sens de l’anticipation affiné. Une fois cette autorisation obtenue, ce n’est pas fini nous explique Antoine Lagarde de la société DroneContrast : « sur Tours, en raison de la proximité de la base aérienne, avant de décoller nous devons prévenir et obtenir l’autorisation de vol de la tour de contrôle de l’aéroport » (ndlr : cette dernière est gérée par l’Armée, revoir notre article sur le sujet). « Il nous est également déjà arrivé qu’en plein vol on nous demande de poser le drone au sol en raison de l’arrivée d’avions Rafale à proximité » poursuit le co-créateur de DroneContrast.

Au-delà de la présence militaire, on comprend facilement ces encadrements stricts et ces restrictions en raison de la dangerosité potentielle de ces objets volants en cas de chute ou de perte de contrôle. Difficile dès lors pour les professionnels de voir dans le même temps des pilotes amateurs faire décoller leurs drones comme bon leur semble, d’autant plus quand les images servent derrière dans un cadre de communication professionnelle.

Concurrence déloyale alors ? Antoine Lagarde se préserve de le dire, préférant y voir une simple pratique amatrice sans réelles connaissances des obligations liées. Une pratique qui n’est pas sans poser de problèmes sur son activité professionnelle : « cela participe au fait que les gens pensent que l’on peut voler n’importe comment, n’importe quand et n’importe où. C’est compliqué derrière d’expliquer aux clients que ce n’est pas si simple que cela. »

Un degré en plus :

> Pour en savoir plus, lire « Quelle place pour les drones dans le ciel français ? sur le site du Ministère de la Transition Ecologique et solidaire »

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