Au sein de la majorité municipale de Tours, Emmanuel Denis s’est entouré de 21 adjoints pour diriger la ville pendant les 6 prochaines années. Une équipe composée en grande partie d’élus primo-accédants, aussi bien chez les adjoints que dans le reste de la majorité avec malgré tout quelques pedigrees politiques qui seront précieux dans la prise en main de la gestion municipale…
Une expérience municipale limitée
Si Emmanuel Denis a déjà connu les joies et difficultés de siéger au sein du conseil municipal de Tours lors de la précédente mandature au sein de l’opposition, peu de membres de son équipe ont connu un vécu similaire permettant de connaître (même partiellement) le fonctionnement et les us et coutumes d’une structure comme la ville de Tours. Pour autant, certains ont malgré tout des expériences politiques et la connaissance des responsabilités institutionnelles. On pense en premier lieu à Cathy Münsch-Masset, nouvelle première adjointe de la ville de Tours, qui occupe déjà le poste de vice-présidente en charge de l’éducation et de l’apprentissage à la Région. Cette dernière, engagée tôt au sein du Parti Socialiste (dès l’âge de 16 ans) a également déjà connu un engagement municipal dans le passé, puisqu’elle fut conseillère municipale à Blois sous Jack Lang, il y a une vingtaine d’années.
Au sein de la majorité, c’est d’ailleurs chez les socialistes que l’expérience politique est la plus importante, puisque Jean-Patrick Gille a été dans la majorité municipale pendant 3 mandats sous Jean Germain, occupant même le poste de premier adjoint pendant 12 ans (1995-2007). Citons encore Franck Gagnaire, devenu adjoint à l’éducation, qui bien que jamais élu auparavant a déjà non seulement une carrière politique plutôt riche (notamment comme premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste 37), mais possède aussi les connaissances du fonctionnement d’une collectivité publique par le biais professionnel, en tant que directeur de cabinet et de la communication de la Communauté de communes Touraine Est Vallée, un poste qu’il occupe depuis 2015.
Au sein d’une équipe municipale plutôt néophyte, l’expérience des communistes pourra être précieuse également puisque Marie-Pierre Cuvier a fait partie de la majorité municipale sous Jean Germain de 2001 à 2008. De son côté, Florent Petit nouvel adjoint de quartier à Tours-sud et délégué aux services publics de proximité et à l’accès aux biens communs, a également été élu municipal mais à Joué-lès-Tours, dans la majorité entre 2008 et 2014, puis dans l’opposition entre 2014 et 2020. Le parti communiste qui constitue la frange la plus à gauche de cette majorité avec les membres de la France Insoumise (3 adjoints de moins de 35 ans : Marie Quinton, Bertrand Renaud, Antoine Martin) et Ensemble qui a également un adjoint de quartier en la personne de Thierry Lecomte (Tours Nord-Est) et une autre élue municipale avec de l’expérience politique , puisque plusieurs fois candidate par le passé aux Législatives ou Municipales (Fanny Puel).
La « société civile » bien représentée
Ces partis politiques membres de ce « rassemblement des citoyens écologistes et de la gauche » pour reprendre le slogan de campagne de la liste, constitueront une base importante dans l’apprentissage de la gestion municipale, avec des personnalités faisant parfois partie du paysage politique depuis de nombreuses années, en tant qu’élus ou non. Pour autant, conformément à ce qu’Emmanuel Denis n’avait cessé d’affirmer pendant la campagne, l’exécutif municipal est aussi largement ouvert à des élus issus de la fameuse société civile (bien que ce terme soit largement galvaudé), et notamment venant des Cogitations Citoyennes, l’association que le maire de Tours avait lancé en juillet 2017, afin de renouveler les pratiques politiques et préparer les élections municipales de cette année. Parmi les adjoints plusieurs viennent ainsi des Cogitations : Cathy Savourey, Frédéric Miniou, Annaelle Schaller, Betsabé Haas (également membre d’EELV), Catherine Reynaud, Martin Cohen… tandis que d’autres non-encartés également viennent « d’En Avant Tours » et étaient candidats pour la première fois cette année comme Anne Bluteau, Elise Pereira-Nunes, Iman Manzari…
Même au sein d’EELV, le parti du maire de Tours, beaucoup sont novices aux affaires. Si on excepte Christophe Boulanger qui a été par le passé vice-président au Département et Benoît Faucheux (actuellement conseiller régional), pour les autres piliers locaux du parti écologiste cette élection est une première. Plusieurs ont en revanche des responsabilités dans le tissu local qui pourraient leur être profitable pour la prise en main des dossiers clés de leurs délégations. Christophe Dupin adjoint à la culture a ainsi été administrateur de plusieurs associations ou collectifs culturels (Le Muscle, Le Bateau Ivre…) tandis qu’Armelle Gallot-Lavallée, adjointe aux mobilités est par ailleurs co-présidente du Collectif Cycliste 37. Un ancrage local ou associatif que l’on retrouve pour plusieurs membres de la majorité, adjoints ou non. Citons Eric Thomas, adjoint aux sports, connu par ailleurs comme étant président de l’Association Française de Football Amateur (AFFA), Pierre-Alexandre Moreau, président des Cinémas Studio, ou encore Iman Manzari (AMAC Touraine, Accueil Sans Frontières…).
Dans l’ensemble, il ressort de la majorité un esprit de fraicheur politique. C’est sans aucun doute un des arguments de campagne qui a séduit les électeurs, de plus en plus avides de renouveau politique. Une jeunesse politique avec ses avantages, comme l’envie de renouveler les pratiques, la volonté d’avancer vite, mais aussi ses inconvénients comme le nécessaire apprentissage d’une gestion des affaires publiques qui peut se révéler particulièrement lourde au sein d’une institution parfois longue à manœuvrer.
Les autres élus de la majorité municipale :
Les conseillers municipaux d’opposition :
