Tours : les 100 jours de Christophe Bouchet

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Cela fait aujourd’hui 100 jours que la ville de Tours a un nouveau maire en la personne de Christophe Bouchet.

100 jours, un chiffre rond et souvent perçu comme symbolique en politique, parce que correspondant aux trois premiers mois d’un mandat, ceux censés donner le tempo, l’impulsion initiale et où la confiance s’instaure ou non avec la population. Un début de mandat crucial donc, d’autant plus pour Christophe Bouchet qui à défaut d’avoir été élu par les électeurs (pour rappel, il l’a été par les élus du Conseil Municipal suite à la démission de Serge Babary, devenu sénateur entre temps), va devoir les convaincre rapidement de sa légitimité s’il veut briguer un deuxième mandat à partir de 2020.

En mode conférencier pour les voeux

Les cérémonies des voeux de début d’année des élus ont à la fois un côté archaïque mais terriblement indispensables pour eux. L’occasion souvent de brosser l’assistance dans le sens du poil, mais aussi de livrer quelques « exclus » sur les projets à venir. A Tours, Christophe Bouchet ne déroge pas à la règle : 4 cérémonies dans les quartiers (une par secteur géographique) et une aux personnalités à l’Hôtel de Ville. 5 rendez-vous cruciaux pour le nouveau maire avec l’occasion de prouver que le costume de la fonction est à la bonne taille.

Christophe Bouchet a donc passé une bonne partie de son mois de janvier (si on ajoute les passages aux voeux des associations, partenaires et autres) à faire de la présence sur le terrain. Une nécessité pour le maire fraichement arrivé avec un double objectif de séduire et de convaincre. Que retenir dès lors ? Le style déjà, en opposition avec ses prédécesseurs. Le nouveau maire de Tours soigne sa communication, veut apporter une touche de modernité qui s’est traduite par la forme des cérémonies. Fini le temps du maire lisant ses notes face au pupitre, Christophe Bouchet, façon « keynotes » aborde un micro-oreilles, une télécommande à la main et fait défiler les documents de la présentation vidéo-projetée dans les salles. A coups de slides, le maire déroule sa vision pour la ville dans un style dynamique, entre graphiques, vidéos et témoignages de personnels de la ville…

La communication comme outil essentiel

Une forme qui change singulièrement et qui traduit bien l’ambition de l’élu. Il faut dire que la communication est un des problèmes pointés par le nouveau maire dès son arrivée (mais aussi quand il était adjoint). Ancien journaliste et communicant, Christophe Bouchet en maîtrise le langage et connaît son importance, bien conscient des manquements précédents et d’une communication qui a été trop souvent à rebours. Et pour améliorer les choses, Christophe Bouchet a commencé par s’entourer et restructurer les services proches, le maire n’étant finalement rien sans une garde rapprochée efficace. On note ainsi les arrivées de deux nouvelles personnes au cabinet, mais aussi d’une nouvelle directrice de communication (Virginie Rivain qui occupait précédemment le poste de directrice de l’Office de Tourisme Tours Métropole), prochainement d’un attaché de presse et d’un nouveau directeur général des services (DGS), Frédéric Baudin-Cullière qui occupe ce poste à temps partagé avec la Métropole rejoignant cette dernière à temps plein au 1er mars. Un transfert qui fait suite à un vote l’an dernier en Conseil Métropolitain créant un poste à temps plein pour le DGS de l’intercommunalité.

Les choses bougent beaucoup dans les bureaux de l’Hôtel de Ville et la garde rapprochée du maire se tisse comme elle l’a pu l’être du côté des élus suite au remaniement interne des postes d’adjoints.

Pour Christophe Bouchet, la ville de Tours doit être plus efficace dans sa communication et dans son fonctionnement. Pour cela, il a créé également des groupes de travail dont un est chargé d’aller voir et piocher des bonnes idées dans les villes de la même strate. Ce fut le cas récemment à Nancy où le maire est revenu avec des idées « si l’on se rend compte que plusieurs villes semblables emploient 250 personnes pour un service et que l’on en a 400 ici, il y a peut-être une question à se poser. Et inversement si on a 25 personnes dans un service et que toutes les autres en ont 40 » avait-il déclaré en début de mois pour expliciter sa démarche. On devine le message derrière : Si Tours veut tenir son rang, il faut structurer et gagner en efficacité et pour cela il n’est pas question d’attendre plus longtemps.

Quid des grands projets ?

Mais s’il veut aller vite, pour l’instant ces derniers se font désirer. Soucieux de maitriser les éléments, le nouveau maire  les a repris précisément, méthodologiquement disent ses proches, refusant de céder aux effets d’annonces avec le risque de se planter. La jurisprudence « Porte de Loire » est passée par là. Malgré tout, la population attend et Christophe Bouchet sait qu’il ne devra pas perdre plus de temps. Presque 4 ans se sont écoulés depuis le début de mandat et il lui en reste à peine plus de deux pour faire sortir de terre des projets ambitieux, répondant aux attentes d’une population toujours soucieuse de juger le dynamisme d’une municipalité à ses réussites ou ses échecs.

2018 devrait être l’année où certains vont émerger : le Haut de la rue Nationale devrait voir la situation se débloquer au printemps, le haut de la Tranchée va entrer en phase active, tout comme l’Ilot Vinci… Et puis il y a ceux portés par la Métropole comme la deuxième ligne de tramway. Une Métropole où beaucoup de choses se décident (et se financent) aujourd’hui et au sein de laquelle Christophe Bouchet souhaite que Tours retrouve son rôle de moteur en tant que ville centre.

Les finances comme grande préoccupation

Les finances c’est aussi l’autre sujet de préoccupation du maire de Tours. S’il assure que la ville a retrouvé la confiance des banques « grâce au travail de Serge Babary qui a eu le courage que ses deux prédécesseurs n’ont pas eu pour redresser la barre », la situation n’est pas optimale pour autant. « Le mur de dette » qui arrive dans les prochaines années est catastrophique répète-t-il. Ce dernier, même lissé sur plusieurs années, est « criminel » pour le maire de Tours qui n’hésite pas à employer les mots forts pour bien faire passer le message mais aussi rompre avec des pratiques passées de « repousser les échéances pour être tranquilles ». Un problème majeur d’autant plus que dans le cadre de la contractualisation des grandes collectivités avec l’Etat, le budget sera encadré et ne pourra augmenter que de 1,2% par an au maximum alors que « dans le même temps la hausse mécanique de la masse salariale, qui représente 58% des dépenses, est de 1,5% par an ».

Mais pour faire face à ces budgets serrés en prévision, le maire centriste a néanmoins des idées : « Il faut changer de dogme quand on parle d’investissement et se tourner vers le privé. On peut passer des contrats avec des aménageurs-promoteurs par exemple pour que les projets immobiliers qui verront le jour intègrent des équipements publics ». Des partenariats publics et privés sur lesquels « il faudra que tout le monde y trouve son compte » explique Christophe Bouchet, qui entend là-aussi bouger les lignes et imposer sa méthode. 

 

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