Portes ouvertes : Quand on s’invite chez les Tourangeaux !

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Découvrez le dossier principal du magazine papier 37° n°4 printemps 2020. Un dossier consacré à l’habitat, pas au sens de l’immobilier mais du « chez-soi », de l’intime, de ce que cela révèle de notre société et de nos vies. Un dossier (et un magazine) que nous avions fini mi-mars, juste avant le confinement lié au Coronavirus et qui prend aujourd’hui encore plus de sens.

Cliquez sur l’image pour accéder tout au long de la semaine aux articles du dossier qui seront mis au fur et à mesure

Que se passe-t-il derrière ces murs ? Qui vit ici ? Et comment ? Peut-on s’inviter dans des foyers inconnus, simplement attiré par la curiosité ? Nous avons voulu tenter l’expérience. Alerte Spoiler : La réponse est oui. Six fois oui.

Constance – Tours

Un avantage financier considérable mais quelques inconvénients : à 30 ans, Constance vit dans un logement de fonction, un 4 pièces de 78m² au rez-de-chaussée de la résidence séniors dont elle s’occupe quartier Monconseil. La jeune mère et son mari ont emménagé en 2018, quittant une maison à Esvres : « C’est bien agencé car aux normes pour les personnes à mobilité réduite et nous avons un petit balcon. Nous sommes proches de toutes les commodités mais vivre sur son lieu de travail n’est pas forcément facile. Le week-end quand je vais chercher mon courrier, ça me prend 20 minutes parce qu’il y a toujours du monde dans le couloir. » 

Ancienne gérante d’hôtel et photographe sur son temps libre, Constance a vécu « dans une dizaine de logements » avec une expérience moyenne lorsqu’elle résidait dans une habitation à flanc de coteau : « C’est très humide, je déconseille. » Dans son appartement actuel, elle dit avoir du mal à se sentir chez elle : « On a seulement mis deux cadres en un an et demi, une photo scolaire et une carte de Londres. Je n’ose pas trop personnaliser même si on a le droit tant qu’on laisse tout propre au départ. » Plus tard, elle espère vivre « dans une maison de campagne en périphérie d’une grande ville, de style contemporain, assez spacieuse pour accueillir de grands repas de famille. »

Jean et Sandrine – La Riche

Direction le 4e étage d’un immeuble de la Rue de la Mairie à La Riche. On pousse la porte, on traverse le couloir et on entre dans le salon : canapé, grande télé, cuisine ouverte, murs bicolores. Près d’une fenêtre, une plante. « Une de mes sœurs qui n’est plus là aujourd’hui me l’a offerte » explique Jean, qui travaille au technicentre des trains Rémi à Saint-Pierre-des-Corps. Avec Sandrine ils ont deux enfants : Bastien, 16 ans et Chloé 20 ans.

« Notre appartement fait 94m² avec deux grands balcons. J’étais assistante maternelle, donc il me fallait de la place » nous dit Sandrine récemment devenue aide-soignante à l’hôpital Clocheville. Auparavant, la famille vivait « dans un T4 mal foutu, trop petit. » A part le voisinage « compliqué depuis 4-5 ans », elle ne regrette pas le déménagement. Et la mère de Jean – qui a besoin de soins – vit au rez-de-chaussée de l’immeuble.

L’emplacement est avantageux : orientation sud-ouest au centre-ville de La Riche, juste au-dessus d’un arrêt de bus, tout près du périphérique : « Ça va on ne l’entend pas trop mais on constate la pollution quand on laisse des choses dehors. » Le couple et ses enfants profitent à fond des balcons « pour le petit-déjeuner ou s’installer sur une chaise longue. » Il complète ses envies d’extérieur par l’entretien d’un jardin ouvrier à proximité.

A 47 et 49 ans, les deux larichois aimeraient bien vivre dans une maison, plutôt en location. Jean est atteint d’une maladie dégénérative « et pour le crédit ça serait compliqué. » Leur logement actuel est aux normes pour les personnes handicapées : « C’est important. » Ils en apprécient la grande pièce de vie « parce que quand on reçoit, on reçoit bien. On fait de bonnes tablées, des planchas, du cassoulet… »

Angélique – Monnaie

C’est une belle maison de 150m² et 20 ans d’âge. Le salon est grand, la cuisine correcte. Les chambres sont à l’étage. Tout autour, 820m² de terrain encore en cours d’aménagement : ses propriétaires imaginent bien une terrasse, peut-être une véranda…

Native de Vernou-sur-Brenne, Angélique n’imaginait pas atterrir dans ce coin du département : « Je trouvais que c’était moche avec la Nationale. » Finalement, c’est là qu’elle a trouvé un terrain nu dans son budget. Après avoir consulté les catalogues de promoteurs avec son mari, ils compilent les prospectus pour faire leur propre plan avec une connaissance puis engagent des artisans : « C’était 20 à 25% moins cher. » La Tourangelle est du genre exigeante : « Je voulais absolument des lucarnes dans le toit. » En 2013, le couple a entrepris un agrandissement avec un garage et une pièce au-dessus, notamment pour organiser des fêtes. Leur fille en a bien profité.

« J’aime bien ma maison, je suis à l’aise » lance la volubile Angélique qui concède que si elle devait refaire construire « ce serait différent. » Tout compte fait elle trouve le toit en pente pas pratique, hésite toujours entre la cuisine fermée et ouverte … « Cette maison on l’entretient mais on n’ira pas plus loin. A 50 ans j’ai passé l’âge de mettre beaucoup d’argent dans les travaux » poursuit-elle. Elle fonctionne par pulsions : « Un jour j’en ai eu marre du blanc sur les murs et on a mis de la tapisserie mais je pense que dans 2 ans on fera autre chose. » Pareil pour les meubles : « J’en avais des modernes et je m’en suis lassé. J’ai tout vendu et tout racheté d’occasion dans le but de les relooker. Ça fait 5 ans et je n’ai pas encore commencé. »

Marion – Tours

« Cet appartement je l’ai loué en 2011 et je l’ai acheté en 2012. J’ai demandé au propriétaire s’il voulait le vendre. Il a

réfléchi, puis il a dit oui. »

A 33 ans, Marion est responsable logistique dans le transport à Rochecorbon et vit dans 40m² : petit couloir, salon avec trottinette électrique garée à l’entrée, une chambre puis la cuisine ouverte et son bar aménagé pour recevoir jusqu’à 8 personnes. Le tout au premier étage d’une résidence de 1995, quartier Monconseil. Le secteur s’est beaucoup densifié ces dernières années si bien « que mon appartement a perdu 10-15 000€ de valeur. » Malgré le balcon ou le parking privatif.

« Je ne suis pas maniaque mais ordonnée. Vous pouvez venir à l’improviste. » Le souci, c’est le manque de place : « Heureusement mes parents ont une maison où je peux stocker les vêtements d’été en hiver, et les gros manteaux pendant l’été. »

Grande sportive, souvent dehors pour courir ou à l’étranger pour voyager, Marion dit avoir eu du mal à se sentir chez-elle. C’est un peu mieux depuis qu’elle a accroché des étagères en quinconce et rempli tout un mur de photos avec ses proches. Les plantes vertes ? Comme les animaux, pas son truc : une orchidée survit tant bien que mal aux côtés d’un bambou un peu plus vaillant. Grande lectrice, la jeune femme favorise les bons fauteuils depuis lesquels elle regarde parfois Recherche appartement ou maison, « pour me projeter. » Son rêve : habiter Quai Paul Bert avec vue sur la Loire.

Vanessa, Thibaut et Louise – Chambray-lès-Tours

« On invite beaucoup pour mettre de la vie dans cette maison. J’ai pensé à faire inscrire ‘Maison du bonheur’ en fer forgé à l’entrée. C’est un peu rococo mais j’assume. » Vanessa nous raconte ça en donnant le goûter à Louise, sa première fille née au printemps 2019. La jeune femme de 31 ans travaille dans une banque en centre-ville de Tours et vit avec Thibaut depuis 2017. A 39 ans, ce militaire est père de deux autres enfants de 11 et 9 ans.

Le cocon du couple date des années 70 avec un air de maison bretonne : « Quand il fait beau on se croirait vraiment en vacances. » 160m² habitables dont une belle pièce à vivre en forme de L, 6 chambres, 4 salles de bains, un garage, 440m² de terrain avec petit potager et piscine, un studio indépendant : « On a eu le coup de cœur pour l’emplacement près des commerces, de l’hôpital, de l’A10 et de la future 2e ligne de tram mais on a tout repris à zéro car la maison était dans son jus : cuisine en formica, moquette aux murs, une cheminée pas jolie… »

Désormais on trouve un poêle, un coin lecture, un espace salon, une grande table à manger, une cuisine ouverte « que l’on a dessinée nous-mêmes »… Esprit « à la fois scandinave et industriel ». Sur un mur, Thibaut a accroché un ancien vélo de course de triathlon, repeint en noir. Au sous-sol il gare une vieille coccinelle rénovée, deux motos et « quelques rhums de pirate. »

« On retape tout ensemble, pièce par pièce. Cela prend plus de temps, mais on est fiers. Les enfants détapissent, nous aident pour l’enduis ou le parquet. » Il y a encore du boulot : sans doute près de deux ans. Et à la fin, « on voudrait voyager en faisant de l’échange de maison. »

Romain – Saint-Cyr-sur-Loire

Le jeune trentenaire nous accueille avec Aéris, sa chatte de 12 ans au nom inspiré d’un jeu vidéo. Cet appartement de 88m², « c’est le 9e depuis que je ne vis plus chez mes parents », et il l’a acheté en 2017. Originaire de Saumur, l’informaticien apprécie la Touraine et Saint-Cyr pour leur côté agréable, « et je suis à 17 minutes à pied de la Place Plume. »

« Avant j’avais 55m², et je ne me voyais pas revenir en dessous, pour mon confort et celui du chat qui est ici plus souvent que moi. La vue m’a plu aussi : je peux assister au feu d’artifice du 14 juillet sans problème » raconte le jeune homme qui a complètement refait la cuisine et envisage de rénover la salle de bain « fonctionnelle mais pas très belle. J’hésite entre une douche et une baignoire qui peut donner un petit cachet à la revente… ». Surtout, il attend d’avoir le budget pour se débarrasser de ses fenêtres en simple vitrage.

L’ambiance est lumineuse, plutôt sobre. « C’est la première fois que je mets autant de choses au mur dont ce cadre acheté chez Gifi qui représente bien mon côté foufou. J’ai aussi une ampoule qui change de couleur. C’est bien pour une soirée mais le reste du temps je la laisse en lumière blanche. » A la déco, Romain préfère l’entretien du potager sur le balcon. Il parait que les tomates cerise de l’été dernier étaient excellentes…

Le magazine papier en cours de distribution

À partir de cette semaine, 37°Mag sera distribué dans toute l’Indre-et-Loire ! En raison des difficultés actuelles, la distribution peut néanmoins être perturbée (commerces encore fermés, refus de dépôts de publications en raison des règles sanitaires…) Nous nous en excusons pas avance et ferons tout notre possible pour qu’il soit disponible dans un maximum de points de dépôts habituels (la liste ici).

Sorti le 29 mars, il est également toujours disponible en version numérique ici ? 37degres-mag.fr/37-mag/

L’impression ayant été réalisée avant le confinement certaines informations ne sont pas à jour et nous en sommes désolés.

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