Opération maintien pour les hommes de Michel Estevan

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Ce soir, le Tours FC jouera son maintien en National face à Cholet. Les ciel et noir devront impérativement l’emporter et espérer qu’il y ait un vainqueur entre Concarneau et Bourg-en-Bresse. État d’esprit des joueurs, soutien du public, groupe… Michel Estevan, l’entraîneur, s’est livré sur ce match capital en conférence de presse, il y a quelques jours.

La victoire ou rien. Pour espérer se maintenir en National, les joueurs du Tours FC devront impérativement gagner leur match face à Cholet, ce vendredi soir, à la Vallée du Cher. Cela pourrait cependant ne pas être suffisant. Leur destin sera également entre les mains des équipes de Concarneau et de Bourg-en-Bresse. En cas de match nul entre les deux formations, les ciel et noir verront le maintien leur échapper, même s’ils remportent les trois points.

Cette hypothèse, Michel Estevan, l’entraîneur tourangeau, préfère ne pas y penser mais il la garde dans un coin de la tête. « On va faire bonne figure, on va aller se battre contre Cholet. On va aller les battre. Je suis quelqu’un d’optimiste dans la vie donc je ne vais pas être pessimiste maintenant, mais réaliste quand même. »

 

Des joueurs sérieux à l’entraînement

Afin d’être prêts le jour J, les joueurs du TFC ont repris le chemin de l’entraînement deux jours après leur match nul contre Lyon-Duchère (2-2), le 9 mai dernier. Si à l’approche de l’échéance, une certaine tension peut se faire sentir, Michel Estevan a préféré prendre les devants et donner quelques consignes à son équipe afin d’aborder au mieux cette rencontre cruciale. « Je ne peux pas dire que j’ai senti quelque chose parce que j’ai pris les devants en leur disant que c’était une situation qui était compliquée. C’est la fin de saison pour nous et il n’y a rien de jouer. Alors, je leur ai demandé d’être encore concentrés, appliqués jusqu’à la fin de la semaine. Je leur ai dit que je n’étais pas le surveillant avec mon sifflet au bord du terrain, en train de surveiller un groupe qui n’a plus envie. J’ai dit : « Soyez honnête, avec moi déjà, puis avec vous. Si vous venez sur le terrain, c’est que vous avez envie de faire quelque chose et donc je veux du sérieux jusqu’à la fin de la semaine. A partir de lundi chacun fera ce qu’il voudra. » Ils ont été sérieux. Lundi, ça a été un peu dur de se mettre dedans parce qu’ils avaient eu deux jours de repos. C’est souvent comme ça quand on reprend. Ça a été un peu dur, puis ils s’y sont mis. Encore ce matin (mercredi), la séance a été vivante. »

 

« Tout donner », malgré la pression

Michel Estevan a cependant souligné à plusieurs reprises le « manque de cran » et la paralysie de ses joueurs lors de certains grands rendez-vous. Seulement, la pression sera certainement à son paroxysme ce vendredi soir, alors qu’il faudra aller chercher la victoire à tout prix. Pour cela, l’entraîneur doit trouver les mots. « Il faut trouver un moyen de leur faire comprendre que l’on joue sa vie sur un match. C’est ce que je vais leur dire et leur répéter, parce que j’ai un groupe, et c’est le malheur des entraîneurs, qu’il faut pousser en permanence. Je sais que je préfère avoir un groupe qu’il faut retenir et tenir plutôt que d’avoir un groupe qu’il faut pousser sans cesse. Je ne vais pas dire que je suis épuisé mais si on est avec ce groupe-là pendant une année complète ou deux ans, je pense que par moment l’entraîneur peut avoir du mal à trouver les mots. Alors moi, sur quatre mois, ce n’est pas le cas mais ce que je peux dire de ce groupe c’est qu’il faut être sans arrêt derrière en train de les pousser, les pousser, les pousser… J’ai du mal à comprendre qu’on ne puisse pas le faire. Contre Laval, c’était un important et on l’a fait. Contre Le Mans, c’était important et on l’a fait. À Boulogne on l’a fait, à Pau on l’a fait… Et voilà, il nous arrive ce match-là, Cholet… Et, il faut gagner. Maintenant, on ne peut plus dire qu’on va attendre la semaine prochaine, qu’on va attendre le résultat des uns et des autres. Si on ne gagne pas, c’est mort. Donc il faut marquer, peut-être encaisser des buts mais il faut en marquer un de plus que les autres. Il faut tout donner. »

« Cette fois-ci, je n’ai pas cherché à les pousser. Je les ai simplement mis devant leur responsabilité. Je leur ai demandé d’être sérieux toute la semaine, de vraiment faire leur métier jusqu’au bout. Je ne leur ai pas parlé de l’enjeu. Ils le connaissent. »

Michel Estevan, entraîneur du Tours FC

Michel Estevan

Les joueurs face à leur responsabilité

Si le coach des ciel et noir assure qu’il doit être sans cesse derrière ses joueurs, il a, cette fois, décidé de les laisser prendre conscience de l’enjeu. « Cette fois-ci, je n’ai pas cherché à les pousser. Je les ai simplement mis devant leur responsabilité. Je leur ai demandé d’être sérieux toute la semaine, de vraiment faire leur métier jusqu’au bout. Je ne leur ai pas parlé de l’enjeu. Ils le connaissent. Si j’aboie toute la semaine, j’ai peur qu’à la fin ils ne m’entendent plus. Ils ont pris conscience de l’enjeu mais un joueur reste un joueur. Il a perdu et une heure après il rigole. Je l’ai été mais je me suis toujours accroché, je me suis toujours battu. C’est mon tempérament, je suis comme ça. Je n’aime pas perdre et quand je perds, même dans un sport autre que le football, ça me travaille pendant quelques. J’ai toujours essayé de tirer un enseignement de mes défaites. Mais, je voyais la plupart des collègues, on perdait et à la fin du match ils avaient déjà le sourire. J’ai beaucoup de joueurs comme ça et c’est un peu le mal du groupe. C’est d’être paralysé quand il ne le faut pas. C’est un manque de cran. Le malheur, c’est que ça se communique. Enfin, si on est là c’est qu’il nous manquait de tout, un peu partout. »

 

Yann Kembo intègre le groupe

Ce soir, les supporters tourangeaux devraient retrouver l’équipe qu’ils ont l’habitude de voir sur le terrain. Le jeune Yann Kembo devrait également rejoindre le groupe. « Je n’ai pas 36.000 solutions non plus. Ce sera quasiment le même groupe que lors du dernier match. Sauf qu’il y aura le petit Kembo qui va entrer dans le groupe des seize. C’est quelqu’un qui est réservé mais il a fait un très bon match avec l’équipe 2. Il a même eu le cran d’aller tirer le penalty contre une équipe de Montlouis qui était survoltée (samedi 11 mai). Je veux un petit peu d’insouciance dans le groupe aussi, faire voir que j’ai confiance aux jeunes. Rodéric Filippi est toujours blessé, c’est le moment ou jamais. Le petit il s’est bien accroché, il s’est entraîné toute la semaine avec nous, il est bien. »

 

Un match devant un stade plein

Pour cette rencontre d’une importance capitale, le Tours FC, qui a eu bien du mal à remplir ses gradins cette saison, a décidé d’ouvrir les portes de la Vallée du Cher gratuitement. Résultat : le match devrait se jouer à guichet fermé. Un stade plein pourra-t-il changer la donne et sera-t-il une aide supplémentaire pour les joueurs ? C’est ce qu’espère Michel Estevan. « Si on a fait ça, c’est pour pousser tout le monde, pour que tout le monde se révolte. Et puis, ça va montrer à tout le football français que Tours est une place forte du football et qu’elle ne doit pas être à cette place-là. Pour nous, ça doit être euphorisant. Il va falloir que l’on se dépouille pendant quatre-vingt-dix minutes et puis, comme je disais, espérer. Mais, ce sera la preuve que les Tourangeaux s’intéressent au football. Si c’était une question de prix, on a peut-être mal calculé notre coup et on aurait mieux fait de baisser les prix à un moment donné pour remplir le stade systématiquement. Mais le problème c’est que, quand on fait une saison telle qu’on l’a faite, c’est compliqué de remplir un stade, si ce n’est pour un match à enjeu. »

 

« Pour moi, ce n’est pas un échec »

A son arrivée en janvier dernier, l’entraîneur des ciel et noir avait pour objectif de sortir au plus vite sa nouvelle équipe du bas de tableau et, pourquoi pas, la faire grimper plus haut au classement. S’il n’a pas tout à fait accompli sa mission puisqu’elle joue le maintien, Michel Estevan ne vit pas ses quatre mois à la tête de l’équipe première du TFC comme un échec. « Il y avait quinze points quand je suis arrivé. On en a vingt-et-un de plus. Si on avait deux fois vingt-et-un, aujourd’hui, on ne se gratterait pas la tête. Donc, pour moi, ce n’est pas un échec. »

Les joueurs en mode « commando »

Steeve Elana, gardien de but du Tours FC, s’est lui aussi exprimé avant le match décisif de ce vendredi soir, face à Cholet. Il a ainsi expliqué l’état d’esprit dans lequel se trouve l’équipe tourangelle : « On est un peu en mode commando pour ce dernier match. On est conscient de l’importance de ce match. On va tout faire, une dernière fois, pour se montrer digne du maillot que l’on porte et de l’institution que l’on défend. Je pense qu’on avait hâte de se retrouver sur le terrain parce que, entre le coup de sifflet final (à Lyon) et le premier entraînement de la semaine, je pense qu’on a tous un peu cogité chacun de notre côté par rapport à l’avenir du club, à notre avenir, aux différents scénarios des matchs à venir ce week-end… Se retrouver nous a permis d’être d’accord sur un point : quoi qu’il en soit, il va falloir être conquérant et tout faire pour remporter ce match. »

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