A l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, nous nous remettons tout juste de ce samedi 25 janvier dantesque et pour cause : Nous avons testé la Saint Vincent de Cravant-les-Côteaux pour vous.
Chaque dernier samedi de janvier, la commune viticole du sud-ouest du département accueille près de 1500 personnes pour célébrer Vincent, le saint patron des vignerons, mais aussi pour participer à cette journée hors du temps. Nous n’avons pas hésité une minute lorsqu’on nous a proposé de faire partie des convives, moyennant 100 euros.
Après une nuit reposante (il fallait se préparer !), un petit déjeuner très léger, nous voilà partis. Dans la voiture, vient la sage question de savoir qui de nos amis fera le moins d’excès. Parce que oui, la Saint Vincent c’est sympa mais il faut pouvoir en revenir… Et vous l’aurez compris, notre position de journaliste « embedded » nous incite à analyser chaque instant et par conséquent à ne pas nous engager comme conducteur au retour ! Une fois cette décision prise, et quelque 30 minutes à échanger sur le rapport des français au vin, nous apercevons au loin un grand barnum. Bingo, nous y sommes !
Il est 13 heures lorsque les convives arrivent par dizaines au lieu de rendez-vous. Nous récupérons notre carton d’invitation sur lequel est inscrit le menu. La chef de la Maison Tardivon nous salue à l’entrée et nous souhaite un bon moment. Nous préférons être à notre place qu’à la sienne, qui consistera à servir 1500 pavés de filet de boeuf façon Rossini chauds et en un minimum de temps.
Au fond à gauche nous dit-on et nous en sommes ravis puisque nous sommes en bout de table, bien plus simple pour aller prendre l’air, se dégourdir les jambes. Assez rapidement (et heureusement parce que nous avons faim !), tous les convives sont installés et le président du comité des fêtes et des vins du village peut faire son discours. Il nous annonce que 5 caves nous ouvrent leur porte dès la fin du repas pour une dégustation festive ! Une fois les plaidoiries énoncées, les cuisines se mettent à l’oeuvre et les serveurs sortent des cuisines au pas de course en suivant les commandements du maître d’hôtel.
L’animateur s’empare du micro et lance le premier Lac du connemara de l’après-midi, nous trinquons au rosé avec nos voisins de table, le ton est donné. Très vite, l’apéritif est servi, s’en suit 7 heures de repas entre-coupé de French Cancan, imitateur, équilibriste et classiques populaires (Jugez-en par vous même en regardant la vidéo).
A chaque plat son vin, allant du Chinon Blanc à la Cuvée des Vignerons. Vous l’aurez compris, ici, pas de bouteille vide. Le serveur vient rapidement la remplacer afin de s’assurer que nous ne manquions de rien, et surtout pas de vin, boisson sacrée de la journée ! Seul le trou normand fait exception à la règle en étant accompagné d’une liqueur à la mandarine. Le trou normand, ou la coutume gastronomique qui permet à notre corps de se réveiller après 3 heures passées à table (Il en reste 4 !).
Le repas continue, l’ambiance est franchouillarde, quelques joyeux lurons sont déjà bien pompettes et notre cerveau croit qu’il est 21 heures alors qu’il est que 16 heures. C’est ça, une journée hors du temps, un moment où manger le fromage à 19h n’est pas si dérangeant. Une heure plus tard, les artistes nous saluent, les dernières tasses de café sont servies et nous sommes priés de quitter la salle. Avant ça, quitte à mettre un peu d’ambiance et réveiller les troupes, nous grimpons sur une chaise et décidons de lancer un C’est à tribord qu’on gueule, qu’on gueule… dans le ton de la journée. A ce moment-là, deux possibilités : soit personne ne nous suit et nous nous cachons sous la table, soit… c’est la deuxième option qui est retenue et nous voilà partis pour un échange endiablé de part et d’autre de la salle.
Revenons à nos moutons. Partir, déjà ? Fort heureusement non, la journée n’est pas terminée et nous partons ensuite visiter les caves. Les organisateurs ont mis en place un système de bus en rotation mais notre GPS indiquant 30 minutes de marche pour la première cave et les flambeaux installés tout au long du chemin nous ont donné envie d’y aller à pied. Cette balade digestive au milieu des vignes à admirer les étoiles fut un deuxième trou normand, un brin d’air frais nous donnant de l’énergie pour la dégustation. Dans chaque cave, des dizaines de personnes, verre à la main, goûtent (et ne recrachent pas beaucoup) les cuvées mises à disposition. Nous commençons à être fatigués et à avoir des petits yeux.
Nous revenons ensuite à la salle, métamorphosée, où les longues tables ont laissé place au buffet campagnard et à la piste de danse. Un sandwich en bouche, des claquettes sur le parquet, voici la fin d’une longue journée remplie de convivialité, festivité et de quelques excès. Nous pouvons dire que nous avons testé l’une des plus grandes Saint Vincent de France pour vous, et notre foie vous remercie.