Municipales à Tours : Le « En même temps » de Benoist Pierre

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A moins de deux mois du premier tour des élections municipales, les choses s’accélèrent pour les candidats et leurs staffs. Du côté de Benoist Pierre, l’heure est désormais à l’annonce des soutiens et colistiers. Un exercice dans lequel le candidat investi par « La République En Marche » reprend le précepte du « En même temps » de gauche et de droite qui avait souri à Emmanuel Macron en 2017…

A Tours, le candidat LREM, Benoist Pierre, profite de ce début d’année pour passer à l’offensive. Après avoir été discret dans les médias en fin d’année 2019, la faute en partie à un contexte social peu favorable, en ce début d’année le candidat centriste sort du bois et affirme sa stratégie.

Il faut dire que le temps presse désormais. En effet, si le travail de terrain n’a jamais cessé et que les proches de Benoist Pierre n’ont pas ménagé leurs efforts pour rencontrer les Tourangeaux, l’heure est désormais au besoin de gagner une notoriété. L’autre enjeu est celui de l’espace politique à trouver entre une gauche grandement rassemblée autour du candidat écologiste Emmanuel Denis et une droite qui se regroupe et fait majoritairement front autour du maire sortant Christophe Bouchet.

Un espace politique qui sera incarné par le projet municipal, issu de 267 propositions émanant d’une « grande marche » des municipales, c’est-à-dire une collecte de propositions auprès des habitants réalisée entre 2018 et 2019. Et pour incarner ce projet, Benoist Pierre a décidé de brasser large avec une position claire : peu importe « la crèmerie d’origine », comme il l’a rappelé lors d’un débat organisé par des étudiants de l’EPJT, l’important est « l’investissement pour la ville de Tours. »

Ouverture à droite…

Après l’annonce des 18 premiers noms sur la listeAprès l’annonce des 18 premiers noms sur la liste, plutôt centrés sur les quartiers de la ville, Benoist Pierre avait ainsi ouvert à gauche comme en témoignait la présence de Wilfried Leroy, pourtant membre il y a encore quelques semaines du collectif « En Avant Tours », ou d’Erwan Deliz, candidat EELV en 2017 aux élections législatives. Depuis, il a ouvert sa liste à droite, en annonçant deux noms coup sur coup la semaine dernière : l’ancien avocat aujourd’hui à la retraite Gérard Chautemps, membre de l’UDI et ancien élu opposant à Jean Germain, mais aussi Barbara Darnet-Malaquin, ancienne adjointe à la petite enfance jusqu’en 2018 qui avait quitté la majorité de Christophe Bouchet, fâchée avec ce dernier.

Dans une élection où la stratégie politique est primordiale, difficile de ne pas voir dans cette double annonce une volonté de porter un coup symbolique à la droite, que ce soit Christophe Bouchet ou Xavier Dateu, qui avec le départ de Barbara Darnet-Malaquin, voit un soutien de poids le quitter.

« J’ai toujours voulu un rassemblement au premier tour » justifie aujourd’hui celle qui sera deuxième sur la liste de Benoist Pierre. « Xavier Dateu a fait un autre choix que je respecte et je reste proche humainement de lui. » Une décision mûrement réfléchie selon Barbara Darnet-Malaquin qui affirme « rester de droite » et pour qui l’idée de se retrouver avec des personnes qui étaient dans l’opposition municipale quand elle était adjointe ne constitue pas un problème : « Je peux travailler avec des gens du centre, car on n’est pas si éloignés que cela. On n’est pas tous d’accord sur tout, mais en discutant on trouve des solutions communes. On est là pour les Tourangeaux, pas pour nous. »

… avant une nouvelle ouverture au centre-gauche ?

Vendredi prochain, Benoist Pierre annoncera les 18 noms suivants sur sa liste. Si Gérard Chautemps et Barbara Darnet-Malaquin y seront, les 16 noms suivants sont pour le moment gardés au secret. Et si le candidat LREM affirmait il y a peu n’avoir plus que « quelques arbitrages » à faire, en coulisses des discussions se poursuivent avec d’autres organisations ou candidats, à commencer par « Tours en Mouvement » de Philippe Lacaile. Selon nos informations, celles-ci auraient même bien avancé ces derniers jours. De quoi imaginer l’ancien directeur des services sous Jean Germain se rallier à Benoist Pierre ? Possible, les deux affichant des lignes politiques de centre-gauche assez proches.

Oui mais au final cet alliage de personnalités aux idéologies diverses fera-t-il un assemblage cohérent ? C’est bien là tout l’enjeu pour Benoist Pierre. Ce dernier a beau essayer de réduire l’importance des étiquettes politiques et de rappeler qu’il vient lui-même de la fameuse « société civile », c’est-à-dire qu’il n’a jamais été élu auparavant, une élection reste politique avant tout et la politique ce sont aussi des idéaux de société avec des marqueurs et priorités forcément différents à gauche, au centre ou à droite.

Rassembler pour gagner est une chose, c’est ce à quoi Benoist Pierre s’attache aujourd’hui, mais en cas de victoire, les Tourangelles et Tourangeaux attendront surtout une équipe capable d’être rassemblée pour gagner autour de la figure du maire. Une chose que Barbara Darnet-Malaquin semble en tout cas ne pas douter à propos de ses nouveaux compagnons politiques : « Benoist Pierre est quelqu’un de calme et de posé, il peut ramener de la sérénité dans la Mairie, auprès des services, il montre dans cette campagne qu’il a la capacité et la stature pour être maire. »  Il reste moins de deux mois pour en convaincre les électeurs.

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