[Municipales à Tours] Indémodables campagnes sur les marchés

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A quoi reconnait-on qu’une élection approche à grands pas ? Au nombre de candidats et militants au m² présents sur les marchés pourrait être une réponse à la question. Plus les semaines approchent vers l’élection, plus ils sont nombreux sur les places publiques qui accueillent étals de commerçants et habitants, une à deux fois par semaine…

Marché des Fontaines, Halles, Rabelais, Beffroi, Velpeau, Saint-Paul… pas un des 16 marchés de quartiers de la ville de Tours n’échappe à la règle. A chaque élection les mêmes rituels, les mêmes scènes. Loin d’être désuète, même à l’heure où les campagnes ont pris une tournure de plus en plus digitale, la présence et la distribution de tracts sur les marchés restent indémodables. Un passage obligé et un exercice de style incontournable.

Candidate de la liste "C'est au Tour(s) du Peuple, samedi 22 février sur le marché des Halles (c) Antoine Moirin
Candidate de la liste « C’est au Tour(s) du Peuple, samedi 22 février sur le marché des Halles (c) Antoine Moirin

Un lieu de contact direct

Ce samedi 22 février, à 3 semaines du premier tour des élections municipales, ils sont nombreux, militants et candidats à se trouver dans l’allée centrale du marché Coty.  Sourire, serrer des mains, dire bonjour, tendre un tract, discuter… pour tous, l’exercice est le même, ritualisé même. Certaines équipes sont venues en nombre à l’instar des membres de la liste « Tours vous rassemble » conduite par Christophe Bouchet. Bilan du mandat sous le bras, nouveau tract attaquant la liste conduite par l’écologiste Emmanuel Denis « Pour Demain, Tours 2020 » … colistiers et militants s’affairent à plaider leur cause. Particularité de la liste, en tant que majorité sortante les membres doivent défendre non seulement leur projet mais aussi leur gestion. « Bonjour monsieur, je voulais vous dire que le trottoir de ma rue n’est pas nettoyé depuis des mois » se fait ainsi interpeller un adjoint par une dame du quartier.

Militante de la liste
Militante de la liste « Tours Vous rassemble » de Christophe Bouchet, face à deux militants du Rassemblement National (de dos), sur le marché Coty (c) Antoine Moirin

Les questions quotidiennes se sont souvent celles qui ressortent de ces rencontres dans l’espace public. Pour les habitants, ces dernières sont l’une des rares occasions d’avoir un contact direct avec les candidats et de prendre le temps de discuter avec eux, surtout quand ce sont les têtes de liste qui sont présentes. Ce même samedi, les têtes de liste elles étaient en grande partie au marché des Halles : de Claude Bourdin à Nicolas Gautreau en passant par Xavier Dateu ou Philippe Lacaile. Tous ne ménagent pas leurs efforts et le marché est aussi le lieu où le caractère de chacun s’affirme. L’exercice révèle ceux qui sont à l’aise en public, à l’oral. Il y a les beaux parleurs, un peu camelots, la parole facile. Et puis il y a ceux plus introvertis au premier abord mais qui font le job avec le sourire de rigueur.

Tous connaissent l’importance de cette pratique. S’il est dit régulièrement que la présence sur les marchés ne fait pas forcément gagner beaucoup de voix, on peut cependant en perdre beaucoup à ne pas y être ou à y être mauvais.

Nicolas Gautreau (c) Antoine Moirin
Nicolas Gautreau (c) Antoine Moirin
Claude Bourdin (c) Antoine Moirin
Claude Bourdin (c) Antoine Moirin
Philippe Lacaile (c) Antoine Moirin
Philippe Lacaile (c) Antoine Moirin

Chacun y va de sa stratégie pour optimiser l’action. Du côté du Rassemblement National, l’idée est de cibler les marchés porteurs en termes de voix. Ce samedi 22 février c’était le marché Coty à Tours-Nord, un secteur de la ville où le parti d’extrême-droite réalise souvent de bons scores. Pour d’autres listes, aux forces vives plus nombreuses, les questions de choix sont moins délicates, ayant le nombre de militants pour irriguer plusieurs marchés en nombre. C’est le cas notamment pour les équipes de Benoist Pierre, Emmanuel Denis ou Christophe Bouchet, présents à plusieurs sur trois, voire quatre marchés ce samedi et au moins deux le lendemain. Pour d’autres listes, l’idée est d’arriver en nombre sur un marché cible, pour bien se faire voir. On a ainsi vu de nombreux colistiers de Mickaël Cortot accompagnés ce dernier sur le marché des Halles, le samedi 15 février. Même stratégie pour Nicolas Gautreau ou Philippe Lacaile le samedi suivant.

Mickaël Cortot sur le marché des Halles, samedi 15 février (c) Antoine Moirin
Mickaël Cortot sur le marché des Halles, samedi 15 février (c) Antoine Moirin

Des passants aux réactions diverses

Une présence parfois perçue comme envahissante avec des passants qui peuvent s’agacer par cette présence bousculant leurs habitudes. « C’est fatigant, on ne peut pas faire un pas sans se faire harceler » pestait ainsi un monsieur d’un certain âgé ce dimanche 23 février au marché Rabelais. Il faut dire que ce matin-là la quasi-totalité des 10 listes en lice à Tours se retrouvent à moins de 5 mètres les unes des autres. Et si les relations entre eux sont citoyennes et respectueuses, chacun essaye de prendre le dessus sur le voisin et de capter le passant avant l’autre.

(c) Antoine Moirin
(c) Antoine Moirin

Que pensent les habitants de cette omniprésence justement ?  Les réactions sont variées à ce qu’on a pu observer. Certains slaloment pour éviter les tracts tendus, d’autres les prennent tous poliment ou même ironiquement : « Je vais vous le prendre c’est le dernier qui manque à ma collection » rigolait ainsi un habitant de Tours Nord en saisissant un document de campagne de la liste d’Emmanuel Denis.

Erwan Deliz de la liste "C'est Votre Tours" de Benoist Pierre, samedi 22 février sur le marché Coty (c) Antoine Moirin
Erwan Deliz de la liste « C’est Votre Tours » de Benoist Pierre, samedi 22 février sur le marché Coty (c) Antoine Moirin

Enfin il y a ceux qui s’arrêtent volontiers pour discuter, se renseigner, faire ses doléances ou encore parler de politique générale, voire nationale. « Nous sommes une liste locale qui parlons d’enjeux tourangeaux » explique d’ailleurs un militant pour « C’est Votre Tours », la liste conduite par Benoist Pierre, face à un passant au propos tourné sur la politique du gouvernement. Il faut parfois ainsi se montrer persuasifs pour réussir à aborder les questions de programme, mais quand les militants y arrivent, les échanges se font riches. « On a vraiment l’occasion d’expliquer ce qu’on veut mettre en place en cas d’élection » poursuit ce même militant. « Le terrain, comme ici, ou comme le porte-à-porte, sont essentiels pour faire connaître notre projet » abonde un peu plus loin Alain Devineau, de « Tours en Mouvement », la liste conduite par Philippe Lacaile.

Lieux privilégiés de distribution des programmes, les marchés restent ainsi un rouage essentiel des campagnes électorales. Cette Municipale de 2020 n’échappant pas à la règle, les marchés devront attendre le 22 mars pour retrouver leur ambiance habituelle, loin des feux de l’actualité…

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